iD Software est un studio précurseur dans l’histoire du jeu vidéo. En révolutionnant le jeu de tir avec la sortie de Wolfenstein 3D en 1992, la structuration du First Person Shooter a été hissée à son sommet, bouleversant le gameplay des shooters normaux. Dans la lignée de Doom, dont la sortie en 1993 a permis la glorification, pendant une décennie, du doom-like – l’ancêtre du FPS à proprement dit – Quake, initialement sorti en 1996, a de nouveau révolutionné le jeu de tir. Par la présence d’un moteur 3D impressionnant en son temps et par l’accessibilité du multijoueur, Quake a été un succès notable et historique pour le genre vidéoludique. À l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, Bethesda a décidé de sortir une version surprise, sous la forme d’une parure remastérisée et adaptée à la Nintendo Switch.
Une formule intemporelle
Quake se résume principalement en un FPS nerveux et violent, faisant du level design et du sound design des éléments structurants pour magnifier l’ambiance des niveaux. Certes, le dernier opus en date, Quake 4, se distinguait par une formule différente dont la rigidité était fortement décriée en son temps. Dernièrement, le phénomène de Fast-FPS a été récupéré par iD Software dans les dernières versions de Doom, lesquelles ont bénéficié d’adaptations efficaces sur la Nintendo Switch.
Prenant place dans un univers apocalyptique, le joueur incarne un Ranger, soldat américain, parcourant plusieurs niveaux en tuant et en récoltant des secrets. La version anniversaire propose une durée de vie importante avec des niveaux supplémentaires relevant des add-ons sortis en 1996 et en 1997, mais également des niveaux spécialement créés par MachineGames, studio derrière les derniers Wolfenstein sortis depuis 2014. En somme, une durée de vie qui ne réserve rien au hasard tant le level design demeure tout aussi hallucinant dans chacun des extensions. Pour les fanatiques de Quake – et des autres productions d’iD Software, ces extensions permettent de prolonger l’expérience du Fast-FPS – et de découvrir de nouvelles propositions dans un jeu de vingt-cinq années.
L’atmosphère intacte
Il est certain que la sortie – surprise – de cette édition anniversaire risque de davantage plaire aux convaincus qu’à un public profane. Par sa plastique datée, Quake ne satisfera vraisemblablement pas des joueurs soucieux de graphismes sophistiqués, mais sa remastérisation et son ambiance rappellent à quel point le jeu était révolutionnaire en son temps.
Ainsi, le level design se démarque – 25 ans après – par sa justesse et par la parfaite adaptation avec le gameplay. La nervosité du jeu s’associe idéalement avec l’articulation des niveaux, où chaque tableau nécessite de la réflexion pour débloquer les secrets parsemés dans le jeu. Il est évidemment certain que les niveaux sont à l’image des années 1990, à la fois sur le plan esthétique que sur le plan spatial ; il demeure qu’ils sont relativement funs et en accord total avec la nervosité du gameplay.
Le sound design et les différentes musiques constituent des points phares du jeu tant ils sont constitutifs de l’identité horrifique de Quake. Dans un autre style face à Doom, Quake se caractérise par une ambiance autrement horrifique, partagée par des esthétiques cauchemardesques et assombries.
Une version Switch d’excellente facture
Dans cette édition anniversaire, la nervosité est toujours d’actualité, et ce avec une adaptation en totale adéquation avec le support de Nintendo. En 1080p et à 60fps, en dockée ou en portable, la console propose une formule très agréable à l’œil, en accord avec les graphismes – qui restent malgré tout encore en phase avec 1996. Pour un jeu aussi daté, il aurait été intolérable d’accepter une version tronquée en portable ; il en découle une version totalement fluide et parfaitement adaptée à la maniabilité en portable.
L’association avec la Controller Pro en version dockée est également idéale pour se satisfaire de l’intensité et de la nervosité du jeu d’iD Software ; tout autant que la manette est sûrement plus intéressante pendant les sessions en ligne ou en local. La version splittée ou online complète encore plus l’expérience sur Switch, assurant une plus grande rejouabilité. Cette dernière est également permise grâce à l’ajout successif de mods, soit par les développeurs ou par la communauté. Cette nouveauté offre des filtres graphiques, et peut-être de nouveaux modes de jeu – en fonction des évolutions de la politique de Bethesda. Jusqu’à présent, le mod Quake 64 permet de rafraîchir l’esthétique, au point de retrouver le flou habituel des productions sur les consoles de cinquième génération. Affaire à suivre concernant les mods ; ce qui assure un plus indéniable.
Conclusion
Quake revient pour ses vingt-ans de manière surprenante sur les consoles actuelles, mais dans un écrin plutôt adapté aux remasters d’aujourd’hui. Sans être un remake révolutionnaire, cette édition surprise est une totale réussite pour les passionnés de Fast-FPS et des productions d’iD Software. Pour un public néophyte, sans connaissance notable des caractéristiques de telles productions en leur temps, Quake ne sera peut-être pas transposable pour le plaisir des générations plus jeunes, mais il demeure un objet vidéoludique inestimable tant par son gameplay que par son univers.
LES PLUS
- Un classique du Fast-FPS sur Nintendo Switch
- Un contenu hallucinant
- Les mods
- La durée de vie
- La diversité des niveaux
- L’ambiance horrifique
- La bande sonore
- Le prix très accessible (10€)
LES MOINS
- Les graphismes de 1996
- Un jeu promis à un public averti et connaisseur
purée, j’avais oublié qu’il etait si rapide ce quake.
C’est pour cela qu’a l’époque, j’avais préféré Duke