Ah ! Ce bon vieux temps des salles de jeux vidéo ! Cruis’n USA fait partie de ces merveilleux souvenirs vidéoludiques. Sorti en 1994, il vous mettait au volant de bolides en mode arcade pour des sensations de conduite défiant toutes les lois de la gravité. Pour autant, le fun y était et de nombreux francs, à l’époque, ont glissé dans les entrailles des bornes qui faisaient le bonheur des plus jeunes comme des plus vieux ! Aujourd’hui, après moult suites sur différents supports, cette version Blast revient en force pour nous proposer une expérience encore plus déjantée. La proposition et son contenu sauront-ils nous séduire ? Start your engine ! Ah non, ça, c’est une autre histoire…
Retour vers le futur
Alors que personne n’attendait le retour de cette licence, Eugene Jarvis, créateur en 1994 de Cruis’n USA revient dans la course, avec la confiance de Nintendo. À l’époque, les salles d’arcade constituaient l’expérience ultime de jeu pour les passionnés. Nous ne disposions pas de telles performances techniques dans nos salons et se rendre dans ces salles obscures représentait la même sensation que d’aller voir un film au cinéma. Avec Cruis’n Blast, le pari fut cette fois de proposer, comme à l’ancienne, le défi de rivaliser avec la borne. La puissance de nos machines ayant depuis longtemps été décuplée, c’était chose permise, même avec les lacunes de la Nintendo Switch.
Après avoir tenté de faire prendre une autre voie à la série en 2008, la version Wii a connu un échec cuisant essentiellement dû au manque d’intérêt du titre qui avait perdu de sa sublime et dont la qualité graphique fut largement critiquée, à juste titre.
Pour ne pas réitérer cette erreur, le studio de Jarvis, Raw Thrills a misé sur ce qui faisait le sel de la série Cruis’n, associé à l’expertise des équipes de Nintendo en matière de fun sur les consoles de salon. La proposition du portage de la version arcade sortie en 2016 est cette fois beaucoup plus convaincante. Des graphismes sur lesquels il ne faudra pas faire d’arrêt sur image sous peine de se rendre compte de la pauvreté des textures, mais dont la faiblesse durant l’action semble invisible. Une subtilité artistique bien venue et qui ferait passer une Fiat Multipla pour une Bugatti Veyron. Ce résultat a été le fruit de nombreuses heures d’optimisation. Selon le développeur, le confinement a permis à son équipe de pouvoir focaliser son temps sur ce projet et le rendre viable et excitant.
C’est ainsi que la prouesse technique réalisée permet aux joueurs de bénéficier d’un titre tournant à 60 images par seconde en solo et de 30 à 60 fps en mode multi local. La qualité full HD 1080p est proposée en mode docké alors que le 720p du mode portable reste ici de rigueur.
Cruis’nBlast n’a clairement pas l’ADN d’une simulation de course auto. À la croisée de Burnout pour ses takedowns, d’un Outrun pour sa conduite ou encore de San Fransico Rush pour ses sauts incroyables, le titre de Raw Thrills nous offre tous les codes artistiques du jeu de course déjanté dont les graphismes colorés et hyper saturés nous mettent dans une ambiance année 80. Cela nous rappelle ce qu’avait fait Ubisoft avec Trials of the Blood Dragon. Le titre est aussi bon que la version initiale, même s’il subit les travers similaires d’une animation et d’une gestion de collisions parfois hasardeuses. Mais est-ce vraiment un défaut pour ce type de jeu dans lequel l’extravagance et l’absurdité sont au premier rang ?
Du côté de l’audio, c’est globalement beaucoup moins bien réussi. Les musiques sont répétitives et sans originalité. Les bruitages, très arcade, le sont un peu trop. Les effets des moteurs sont tous les mêmes, y compris pour l’hélicoptère. Ce qui semble bien étrange…
L’arcade, des sensations pures
C’est donc après avoir choisi l’un des bolides parmi ceux disponibles au début du jeu ainsi que la course à pratiquer que vous vous lancerez dans une compétition effrénée vous opposant à 9 autres véhicules. Le but ? Arriver à la première place tout en ayant récupéré le maximum de clefs et d’argent sous forme de billets qui jonchent le sol, au gré des multiples embranchements. Cette possibilité est typiquement l’un des apports issus du monde des consoles de salon qu’a souhaité intégrer Nintendo à cette version par rapport à l’arcade. Il s’agira donc de retenter chaque course pour trouver le chemin le plus garni en la matière et ainsi pouvoir débloquer l’ensemble des 30 véhicules et leurs améliorations. En plus des bolides personnalisés aux allures de Hot Wheels, du Dinosaure, ou autres chars, hélicoptères ou Licornes (encore une référence à Trials), Cruis’n Blast propose 23 circuits. Malgré cela, il ne dispose pas d’une très grande durée de vie, d’autant que les modes de jeu offerts ne sont pas très nombreux. Vous retrouverez un mode arcade avec les circuits classiques de la licence, le contre la montre et le mode multijoueur en local. Ici, vous pourrez partager vos courses avec vos amis, chacun sur sa Switch ou sur un même écran divisé en 2, 3 ou 4 selon le nombre de joueurs. Nous regretterons l’absence de jeu en ligne. On ne peut pas tout avoir. Selon le succès du titre, il n’est peut-être pas improbable que cette fonction fasse office d’un futur DLC…
Le fun, lui est bien là ! La rejouabilité reste présente, surtout avec les tous ces embranchements et autres passages secrets à découvrir. Comme tout bon jeu d’arcade, Cruis’n Blast propose une maniabilité simpliste et accessible à tous. Ainsi, accélération, dérapage et boost constituent la base du gameplay qui associés à la croix directionnelle vous permettra de réaliser des mouvements spécifiques. Un wheelie pour passer au-dessus des adversaires, du deux roues pour plus de style ou encore un 360° ! Du grand délire, rien que pour le plaisir de l’arcade pur.
Conclusion
Eugene Jarvis avec l’équipe du studio Raw Thrills ont profité d’un moment durant le confinement pour focaliser leurs efforts et leurs compétences afin de faire de cette version le miroir qualitatif de Cruis’n USA. Après le bide intersidéral de la version Wii, Cruis’n Blast redore le blason de la série. Tous les ingrédients nécessaires à un bon titre d’arcade sont à nouveau réunis. Bien que la direction artistique soit quelque peu légère concernant la bande son, et même si, par défaut, le genre ne rime pas avec durée de vie, cette mouture dispose de suffisamment de qualités pour vous faire passer de bons moments et y revenir avec plaisir. Nous regretterons cependant l’absence d’un mode multijoueur en ligne. Aspect, qui, selon la notoriété du titre pourrait être corrigé sous forme de mise à jour ultérieure selon Eugene Jarvis. Amateurs de la série, du style ou joueurs occasionnels désirant une expérience agréable, nous vous recommandons ce titre. Et comme dirait un célèbre testeur dont nous tairons le nom : « Quand Brad attend au pit, Tom cruise ».
LES PLUS
- Des graphismes dignes de l’arcade.
- Multijoueur en local écran splitté ou sur plusieurs consoles.
- Une maniabilité accessible à tous.
- Des bonus à débloquer.
- Des courses complètement déjantées.
- Bonne rejouabilité.
LES MOINS
- Pas de mode multi en ligne.
- La bande son banale et (trop) répétitive.
- La durée de vie.
- Un peu cher pour la proposition à la date de l’écriture de ce test.
Vivement une trilogie des cruis’n sur switch en HD