L’adaptation de la licence Dragon Ball en jeu vidéo ne date pas d’hier. Les adaptations parfois marquantes ont été nombreuses et dans des genres très variés. Du jeu d’aventure en passant par le RPG sans oublier le VS fighting, les adaptations de Dragon Ball s’illustrent d’ailleurs dans ce dernier genre depuis un peu plus d’une bonne décennie. Des jeux allant du meilleur au pire. Pourtant les japonais de Cyberconnect se sont vus accorder le privilège d’adapter la licence en revenant au genre du RPG. Dragon Ball Z Kakarot + A New Power Awakens arrive finalement sur Nintendo Switch avec un peu plus d’un an de retard par rapport aux autres. Il s’agit aujourd’hui de voir ce que vaut ce portage proposé par Bandai Namco.
Goku et sa clique en retard sur Switch
Pour les fans de Dragon Ball Z, l’histoire peut se résumer en quelques mots. Dragon Ball Z Kakarot + A New Power Awakens vous propose de revivre le manga de Toriyama de l’arc Saiyan à la fin de l’arc Buu avec en bonus ce qui était proposé en tant qu’extension payante. Autrement dit, nous avons en bonus d’office le début de Dragon Ball Super commençant par Battle of Gods jusqu’à la Résurrection de F.
Prenons toutefois le temps de développer un peu pour ceux qui ne connaîtraient pas. Vous incarnez Sangoku, un jeune homme vivant sur une Terre fictive et savourant les joies d’une paix qu’il a lui-même contribué à instaurer sans pour autant le faire savoir au grand jour. On suit son histoire à partir du moment où un guerrier extraterrestre, proclamant appartenir au peuple des Saiyan et être le frère de Sangoku, débarque sur Terre.
Ce guerrier se prénomme Radditz et rappelle à son jeune frère sa mission de Saiyan. Anéantir des populations résidant sur des planètes pour les revendre, un genre de trafic de planètes dans lequel le peuple Saiyan joue un très grand rôle. Toutefois, notre héros a perdu sa mémoire en étant bébé et a été élevé comme un Terrien, en d’autres termes peu importe ses origines Sangoku n’adhère pas aux idéaux du peuple Saiyan.
Il se dresse ainsi face à Radditz pour défendre la Terre avec l’aide de ses amis de toujours voire même certains ennemis de son enfance sur Terre. Nous ne sommes pas là pour tout vous spoiler mais c’est là que commence Dragon Ball Z. Cet opus Kakarot nous permet de suivre chacun des arcs du récit de Toriyama de manière très fidèle et sur une bonne trentaine ou quarantaine d’heures de jeu sans compter le contenu additionnel. Dommage que l’éditeur ne soit pas allé jusqu’à inclure le second DLC avec Trunks du Futur et les Androïdes pour pardonner ce retard.
En le comptant, vous pouvez ajouter quelques heures de jeu en plus pour atteindre la cinquantaine au totall. Ensuite cela va dépendre de votre manière de jouer. Si vous allez en ligne droite ou si vous décidez de faire toutes les quêtes annexes qui sont parfois de très bon clin d’œil au récit original et comblent quelques trous non abordés dans l’œuvre canonique. Nous préférons vous prévenir, préparez-vous à des aller-retours sans fin et parsemés de quête fedex. Restons honnête tout de même, un fan de la licence Dragon Ball craquera facilement quitte à revoir une énième fois l’histoire de Dragon Ball Z.
À défaut de neuf, celui-ci sera très satisfait de la fidélité à l’œuvre originale dans le déroulé et des passages rappelant les belles scènes de l’anime. Les quelques bémols concernent les moments clés assez “coupé”, moins mis en avant et même censurés façon Dragon Ball Kai. Ceux qui découvrent pourraient tomber sous le charme de ce monument du manga et de l’animation et profiter de cette découverte pour rattraper leur retard. De la même manière que ce portage débarque plus d’un an après les autres, ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’est jamais trop tard !
Un Action-RPG complet et sympathique mais répétitif
Après des décennies de Versus Fighting à lancer un mode histoire souvent très arcade avec juste un peu de narration, des cinématiques et le combat clé à jouer, nous avons désormais un jeu dans lequel on incarne plusieurs des protagonistes de la série et dans lequel nous pouvons profiter de plein de possibilités offertes par les développeurs en explorant ce vaste monde. Tout n’est pas accessible d’emblée mais cela reste bien plus libre que ce à quoi nous a habitués la série.
Modérons nos propos tout de même, nous sommes sur un vaste monde mais il ne s’agit pas nécessairement d’un monde totalement ouvert avec une infinité d’expériences. Nous progressons sur plusieurs grandes zones à explorer avec des interactions très classiques dans une expérience JRPG adaptée à la sauce Dragon Ball. Parler à des PNJ pour des quêtes annexes, pêcher des poissons, cuisiner des plats, trouver des marchands pour acheter ou vendre divers objets ou récupérer des ressources parmi d’autres choses.
Ce monde est surtout parsemé de petites sphères à collecter et qui sont utiles à la progression de vos personnages. Ces sphères permettent d’interagir avec l’arbre de compétence de chacun des protagonistes jouables afin d’améliorer leurs stats et capacités. Nous pouvons en collecter également via les quêtes annexes, celles-ci nous permettent aussi de débloquer des objets pour améliorer le niveau de nos communautés. Les communautés sont la répartition des personnages jouables ou non en différent groupe de soutien passif.
Tout cela est également récupérable en affrontant des ennemis et en remportant nos combats. Ça tombe bien puisque l’exploration de ce vaste monde ne se résume pas à des moments de combat clé du scénario et de l’exploration. Des ennemis sont également visibles lorsque nous parcourons ce monde et entrer en contact avec eux déclenche sans transition un combat. Le système se présente comme un genre de Xenoverse, autrement dit similaire à un jeu de combat en 3D.
Si vous êtes familier à Dragon Ball Xenoverse alors vous ne serez certainement pas perdu. Une touche pour lancer des attaques normales, une pour balancer des kikoha, une à maintenir pour déclencher des attaques spéciales consommant du Ki, une possibilité de recharger du Ki parmi bien d’autres possibilités. Les transformations sont évidemment de la partie. Tout cela est résumé par un didacticiel à lire et vite expédié par le jeu.
Au besoin vous avez la possibilité de reconfigurer les touches du jeu si les commandes par défaut vous semblent injouables. Le tout répond très bien et la formule est même plutôt jouissive. Du moins lors des premiers combats car le tout devient vite répétitif. Certains se mettraient même à concentrer leur Ki, esquiver et spammer les spéciaux sans vergogne. La difficulté se résume plus aux ennemis clés de l’histoire. Ces ennemis sacs à PV sont très puissants et la victoire s’obtient souvent après un léger farm de stats et en complétant l’arbre à compétence.
Un Portage plutôt réussi…
Comme d’habitude avec Bandai Namco, à la sortie initiale du jeu sur les autres plateformes, nous avons été informés très tôt du fait que le jeu ne pouvait pas tourner sur Switch. En se fiant à celui-ci, nous sommes en droit de nous demander si ceux en charge des portages Nintendo Switch pour Bandai Namco n’auraient finalement pas trouvé la fameuse puce cachée des consoles Nintendo. Celle-là même qui booste considérablement les consoles Nintendo. Après tout, Dragon ball Z Kakarot tourne remarquablement bien sur Nintendo Switch.
Sur les données chiffrées, le titre tourne en 900p sur dock et en 600p en portable. Le framerate est à 30 fps assez solide avec quelques légères chutes par-ci par-là que les yeux les plus fins repèrent sans plus de conséquence sur l’expérience. Sachant que celui-ci était le même sur les autres consoles plus puissantes que la Switch avec les mêmes chutes. Notez bien qu’en jouant sur votre TV, le titre affiche tout de même une résolution similaire à la version Xbox One classique du jeu.
Alors au-delà des chiffres, nous avons globalement un jeu coloré et fluide. Si vous n’êtes pas un expert visuel alors le jeu s’apprécie sans plus d’artifice. Dans le détail, des textures déjà simples à la base sont proposées en résolution plus basse qu’à l’origine. Un certain flou se ressent sur les décors, la distance d’affichage est assez courte faisant ainsi le bonheur du pop d’élément. Du pop d’élément physique comme des effets de lumière ou des ombres. En Dock, cela se ressent légèrement moins qu’en portable. Bref, bienvenue sur Nintendo Switch.
Sans parler de ce genre de détails, il y a tout de même un grand sentiment de vide des décors. Cela contraste avec les belles cinématiques du jeu qui sont réalisées avec le moteur du jeu et qui oscillent entre le bon et le très bon. C’est-à-dire que certaines se regardent avec le sourire tandis que d’autres impressionnent avec des effets visuels rappelant l’animé. Notamment des détails crayonnés et effets d’impact de coup que nous aimons voir pour une adaptation d’une œuvre de manga et d’animation. Un fan verra très rapidement ce déséquilibre dans la qualité des cinématiques.
… avec quelques petites carottes quand même
Ce déséquilibre de traitement se ressent aussi entre scènes clés de l’histoire, passages moins importants et annexe. Pour ces derniers, nous avons une mise en scène très minimaliste et statique du JRPG avec nos personnages qui parlent. Les cinématiques restent très nombreuses et la formule de progression proposée par Cyberconnect devient assez hachée par les temps de chargement qui interviennent entre l’exploration de région, les cinématiques importantes et les quêtes annexes.
Pour l’anecdote tout de même, la version Switch semble bénéficier d’un certain travail réduisant considérablement les temps de chargement mais ils sont toujours présents. En ultime consolation, les fans de Dragon Ball Z seront ravis ou non d’apprécier l’OST composée de pistes souvent réarrangées de l’anime en bien ou moins bien. Certaines pistes originales étant disponibles si vous mettez quelques pièces au porte-monnaie sur le eShop… Ne reste que l’incroyable casting japonais des voix du jeu pour nous convaincre de la qualité sonore de l’expérience. Pour les moins fans, les voix anglaises sont disponibles, dommage que le casting FR ne fasse pas partie du jeu.
Nous ne pouvons pas éviter un dernier sujet : un genre d’étrange bug qui nous a parfois gâché l’expérience, notamment en mode portable. Certainement la plus grosse carotte du jeu : si vous étiez parti pour prendre cette version Switch à prix fort pour y jouer partout avec vous. En effet, le titre vous demande une connexion en ligne à des fins de récolte de données et d’identification propre aux jeux Bandai Namco.
De ce fait, en jouant avec une connexion normale chez soi, et lorsqu’on embarque finalement notre Switch en portable dans les transports sans connexion, le jeu se met à nous rappeler toutes les minutes qu’on n’a plus de réseau et ouvre le menu Internet… toutes les minutes ! Encore une fois, ce n’est pas systématique, ça nous est arrivé une ou deux fois mais ça reste frustrant et inconfortable. On était condamné à redémarrer le jeu pour que ça puisse reprendre normalement et les moins cléments éteindront définitivement le jeu à cause de ça.
Conclusion
Dragon Ball Z Kakarot + A New Power Awakens est sans aucun doute destiné à inviter les joueurs Switch à redécouvrir l'œuvre dépeinte par Toriyama. Les connaisseurs se laisseront envoûter par la nostalgie et la fidélité à l'œuvre en question. Malgré la répétitivité, les quelques bugs et défauts apparents, la nostalgie se posera en véritable voile sur vos yeux. Pour les joueurs à la recherche d’un bon Action RPG à jouer sur Nintendo Switch, Dragon Ball Z Kakarot peut être un bon parti à tenter en cette rentrée 2021. C’est aussi le pari de découvrir si l’expérience et peut-être aussi la licence Dragon Ball sont faits pour vous ou non.
LES PLUS
- Un portage assez propre, solide et coloré...
- Les belles cinématiques...
- Les différentes et vastes zones à explorer...
- Les combats dynamiques et défoulants
- Tout l’apport très RPG (Arbre de compétences, communauté, etc…)
- Pouvoir reconfigurer les touches...
- (Re)Découvrir Dragon Ball Z de l’arc Saiyan à l’arc Buu
- Plus le début de Dragon Ball Super avec A New Power Awakens
- Entre 40 et 50 heures de jeu sans parler des annexes
- Les réarrangements musicaux de l’anime...
- Le casting de voix originale au top
- Dragon Ball Z Kakarot partout !...
LES MOINS
- Ça reste un portage Switch avec quelques concessions et quelques chutes de framerate
- Cinématiques pas toutes au même niveau de qualité et censurées
- Certains moment clés sont expédiés et perdent en impact
- Vaste c’est bien, mais vide quand même
- Une mise en scène des éléments secondaires statiques
- Les touches par défaut sont un peu étranges
- Les combats deviennent répétitifs
- Un petit côté farm sans grand intérêt
- Certains seront déçus de juste avoir un énième jeu DBZ avec le même récit
- Les quêtes fedex, le rythme haché du jeu et ses chargements
- Les arrangements musicaux pas toujours top et quelques pistes en DLC!
- Les voix anglaises et l’absence du doublage FR!
- Tarif fort n’incluant pas le DLC avec Trunks du Futur
- Partout mais parfois bug à cause de la connexion Internet…
C’est une bonne chose de pouvoir explorer l’univers DBZ sous un autre angle que celui des jeux de baston. J’avais beaucoup apprécié Dragon Ball Origins sur DS.