Chers amis de la culturation, penchons-nous aujourd’hui sur un héros de la littérature chinoise : Sun Wukong, aussi appelé, par nous français, le roi singe. Héros principal du roman de Wu Cheng’en : La Pérégrination vers l’Ouest, il a commencé à faire parler de lui dans notre contrée à la faveur de l’interprétation très libre qu’en a fait Akira Toriyama avec sa série de mangas Dragon Ball, dont le personnage principal n’est autre que Son Goku, l’appellation nippone de ce héros. Et c’est sans doute pour nous en apprendre un peu plus sur la vie fictive de ce formidable personnage que le développeur Bitca nous propose une plongée dans la chine antique… ou pas en fait. Oublions toute cohérence et marrons-nous un bon coup avec Sun Wukong Vs Robot.
Égaré dans la vallée infernale …
En voulant prendre la forme d’un MetroïdVania, Sun Wukong Vs Robot ne fait pas dans la facilité et c’est à un exercice de grand équilibre qu’il tente de se soumettre. Tout démarre comme le plus classique des jeux du genre, c’est-à-dire avec un scénario qui tient sur une boite de punaise. Sun Wukong s’est fait kidnapper par une armée de robot qui vient d’on ne sait où et qui voulait faire on ne sait quoi. Mais le résultat est bien là, notre héros est en stase dans une capsule ressemblant au module de soin de la série d’Akira Toriyama. Pourquoi l’avoir laissé en vie ? Comment l’ont-ils capturé et dans quel but font-ils tout cela ? La réponse est bien évidemment 42 et nous n’en saurons pas plus si ce n’est que Sun Wukong a fini par se libérer de sa prison, qu’il doit venir à bout des quatre boss pour sortir du labyrinthe dans lequel il est enfermé.
Nous prenons donc les commandes du héros chinois au moment où il sort de sa stase. Sans l’intégralité de ses pouvoirs, il ne pourra compter, pour s’en sortir, que sur son fidèle bâton, avec qui il était prisonnier, ils ne sont pas futes-futes ses robots quand même… Passons sur la crédibilité de cette histoire, elle n’est faite que d’incohérences plus énormes les unes que les autres et tâchons de nous concentrer sur ce qui doit faire la force de tout bon Metroidvania, le gameplay.
En bon roi singe qu’il est, notre avatar devra faire face à ses ennemis, des robots donc, armé de son bout de bois létal. La portée de celui-ci est limitée, et c’est avec une certaine prudence que nous entamons notre aventure, d’autant plus que nos ennemis sont, quant à eux, équipés de pistolet laser et d’yeux bioniques nous repérant dès que nous nous trouvons à la même hauteur qu’eux. Sans être difficile, il nous faut avancer prudemment et faire preuve d’un bon sens de l’esquive, via le saut, pour avancer dans ces niveaux.
… le héros s’appelle Sun Wukong
Détruire toutes ces machines nous permet d’augmenter notre jauge d’expérience. Régulièrement, durant nos déambulations, nous trouverons des marmites qui nous permettront de dépenser ce trop-plein de points dans le but d’acquérir de nouvelles compétences, comme une meilleure défense, une meilleure attaque ou encore une plus grande résistance à la chaleur. Notre exploration se verra aussi récompensée par des capsules contenant de nouvelles capacités d’attaques. C’est ainsi un lance-grenade, un lance-flamme ou encore un laser que nous pourrons utiliser contre des points de notre jauge d’énergie.
Sur le papier, le contrat semble rempli pour le titre de Bitca, et si nous tenons compte du tout petit prix de Sun Wukong Vs Robot, soit 5 €, il faut bien dire qu’il est difficile de vouloir plus que cette diversité et ce petit scénario clin d’œil. En effet, très vite, nous nous apercevons que l’aventure va tourner vite court. Les niveaux ne sont pas très grands, tout comme le labyrinthe qui nous entoure. Après quelques heures de jeu, nous venons à bout de cette aventure qui, si elle fut agréable, n’a jamais su atteindre des sommets de plaisir.
Le level-design est très facile à comprendre et nous ne nous perdons jamais dans des méandres qui n’existent, de toute façon, pas. Tiens je ne peux pas atteindre cette plateforme, oh la la, il va me falloir débloquer le double saut pour y parvenir… Ce n’est pas mauvais, c’est juste facile, mais pour le prix, c’est tout à fait acceptable. Il en va de même pour les ennemis et les boss que nous rencontrons. Une fois leur schéma compris, ils ne nous posent pas vraiment de problème. Nous nous rendons compte très vite aussi de ce que les développeurs de Bitca ont souhaité mettre en place à tel ou tel endroit. Tiens, une ligne de robot, le laser sera très efficace…
À la recherche de l’ombre jaune
Ces limitations se retrouvent elles aussi dans la partie technique de Sun Wukong Vs Robot. Il est tout à fait possible de rendre hommage à nos chères vieilles consoles avec un Metroidvania, Axiom Verge l’a parfaitement montré avec des graphismes magnifiques de détails et des animations ne souffrant aucune critique. Il est difficile d’être aussi sympathique avec le titre de Bitca. Son pixel art manque de profondeur et sa galerie de personnages sent un peu trop le réchauffé. Il en va de même avec les animations. Seuls les boss échappent à la morosité avec des attaques plus détaillées même que celles de notre héros.
Tous ces petits accrocs commencent à peser lourd au fur et à mesure de notre progression. Le level-design montre très vite ses limites. Chaque petite dénivellation nous permet de nous approcher de nos ennemis sans être détectés. Il arrive que les boss s’arrêtent complètement de bouger et nous laissent les finir sans réagir. Le fond noir ne nous quitte jamais. La musique, loin d’être à base de sonorité chiptune, reprend des sons mécaniques sans saveurs. Ce sont tous ces à-côtés, qui sentent le manque de moyens et que nous pardonnons aisément, mais qui font que Sun Wukong Vs Robot ne parvient jamais à nous transporter dans son univers.
Et c’est vraiment dommage, car avec sa prise en main impeccable et les possibilités offertes par le système de capacités pour varier notre approche des tableaux proposés, il y avait de quoi faire quelque chose qui tient vraiment la route. Notre bâton tape fort, mais sa portée est courte, il faut donc gérer le timing entre attaque et esquive. Nos capacités sont dévastatrices, mais elles nécessitent de l’énergie. C’est toujours un juste équilibre qu’il faut trouver pour avancer sereinement. Le menu est lui aussi bien pensé. Avec une carte et des indications sur les pouvoirs débloqués et déblocables, nous pouvons choisir en connaissance de cause nos améliorations.
Conclusion
Pétri de bonnes intentions, mais souffrant d’un manque de moyens flagrant, Sun Wukong Vs Robot a tout du projet dont nous souhaiterions une suite disposant d’un budget et d’un temps de développement plus conséquent. Ses mécaniques sont classiques, mais bien amenées et si son exploration est assez courte, elle n’en est pas moins agréable. Son petit prix permet toutefois de l’essayer sans le regretter. Avec un challenge équilibré où la montée en puissance se fait bien sentir, il aurait pu offrir une réelle alternative face à la concurrence, mais il n’est, à l’heure actuelle, que l’embryon de ce qu’il pourrait devenir dans un futur épisode que nous souhaitons ardemment voir venir.
LES PLUS
- Le gameplay est solide et diversifié
- L’histoire ne se prend pas au sérieux
- Le prix est parfaitement adapté à la durée de vie et au challenge ...
LES MOINS
- … mais il est aussi adapté au manque de richesse graphisme et à l’animation limitée
- La bande-son est décevante
un excellent mini metroid like ! mon petit de 9 ans s est regale et moi aussi