EA est connu pour ses gros jeux triple A, mais il faut savoir qu’il existe les EA Originals, des titres de studio indépendant édité par EA. Vous n’avez pas pu passer à côté de titres comme Sea of Solitude, Fe, Unravel ou encore Knockout City et Lost in Random va s’ajouter à cette liste de jeu EA Originals. A-t-on devant nous une pépite du jeu indépendant ? Eh bien, je vous hâte à trouver votre plus beau dé et c’est parti pour Lost In Random !
Perdu dans ce hasard
Dans l’univers de Lost in Random, tout est régi par les dés, fût un temps où ils étaient présents partout, il servait à se battre, à s’amuser, à s’affronter, bref à tout. Mais un jour, la Reine a décidé de détruire tous les dés sauf un seul le sien.
Dès lors quand un enfant atteint un certain âge, il doit tirer le dé, ce dé a 6 faces va alors décider plus ou moins de sa vie future. Car chaque face va désigner une ville : Unibourg, Doubleville, Troyaume, Quatrebourg, Quintopolis et finalement Sixtopie. Eh malheureusement, la sœur de notre héroïne Paire tire le dé et se retrouve envoyée à Sixtopie. Notre aventure commence et notre protagoniste décide d’aller chercher Impaire sa sœur.
Nous allons donc voyager à travers les différentes villes les unes après les autres et découvrir des villes qui ont chacun leurs univers et leurs façons de fonctionner. Mais pour y arriver, nous allons être accompagnés d’un petit bonhomme : Décisse ! Comme son nom l’indique, c’est … un dé à six faces ! Alors qu’ils étaient tous détruits vous tombez sur un dé bien abîmé, il ne lui reste qu’un « œil » il faut alors trouver les autres pour débloquer à chaque fois une nouvelle face qui va par la suite débloquer la ville correspondante.
Tim Burton, es-tu là ?
Il serait totalement fou de ne pas citer Tim Burton tant visuellement ça nous saute aux yeux quand on joue à Lost in Random. En vérité, c’est une œuvre de Shaun Tan qui représente une fille et un dé géant. Mais l’œuvre de Burton respire, on a vraiment l’impression de se balader au sein d’un univers inspiré des noces funèbres ou bien de l’étrange Noël de Mr Jack. Nous pourrions aussi citer Alice in Madness de McGees. Bref vous l’aurez compris l’univers gothique et un visuel un peu « pâte à modeler » est présent et c’est vraiment très bien fait. C’est finalement assez rare et on apprécie vraiment de se balader dans le jeu … malgré la maniabilité un peu embêtante. Notre petite Paire est presque incontrôlable quand on la fait courir, c’est assez insupportable.
Les musiques pourraient elles aussi sortir tout droit de la tête de Danny Elfman, lui aussi proche de Burton, cette ambiance gothique est là encore magnifique à écouter. Le bruitage est quant à lui très convaincant aussi.
La version Switch souffre d’un léger flou et d’aliasing, chose qui malheureusement, est régulière sur notre chère console. Mais cela n’entache pas du tout l’expérience de jeu, car le jeu est fluide et ne souffre pas de popping trop violent, finalement l’optimisation est plutôt bien faite. On apprécie notamment plus le jeu en mobile qu’en TV, où les textures deviennent du coup vraiment moins fines.
Vous prendrez bien un peu de cartes ?
Lost in Random ce n’est pas que se balader dans un univers gothique et dépaysant. C’est aussi d’la baston ! Parce que la reine, elle ne va pas se laisser faire quand même (même si elle n’est pas au courant de votre existence). Il y a donc des robots un peu partout qui vont vous donner du fil à retordre, à croire que sans votre ami Décisse ce n’est pas très équitable.
Votre dé est donc au centre du gameplay, pour commencer il faut faire un deck, au début vous n’aurez pas beaucoup de choix dans vos cartes, mais plus vous achèterez des cartes au pervers. Ouais, le vendeur est une armoire qui contient des cartes et qui s’ouvre comme un pervers nu sous son imper … plutôt tordu, mais ça colle à l’ambiance (je rappelle que notre protagoniste est une petite fille). Plus on achète chez lui plus vous allez pouvoir débloquer des cartes.
Une fois votre deck choisi à votre convenance (maximum 15 cartes), vous allez jouer et tomber sur des combats. En combat, vous aurez seulement votre dé et votre lance-pierre. Avec votre lance-pierre, vous devrez viser des cristaux sur les ennemis, qui tomberont en éclats et qui une fois récupérés augmentent le nombre de cartes de votre main. Quand vous souhaitez jouer, vous lancez le dé. La valeur du dé va vous permettre d’activer des cartes, par exemple, l’épée coute 1, l’arc coute 2, la masse 3. Autant vous dire qu’au début du jeu vous aurez souvent que l’épée.
Mais en cours de combat vous pouvez aussi améliorer vos armes, si vous relancez l’épée quand vous en avez une d’activée ça va l’améliorer et vous infligerez plus de dégâts. Mais il existe tout type de cartes, certaines vont réduire le coût des cartes de votre main, d’autre qui vont faire apparaitre une grande main sur le terrain, vous conférez une bulle d’invincibilité. Bref à vous de jouer comme vous aimez jouer.
Les combats sont très sympas … au début, mais deviennent très rapidement un peu ennuyeux, car ils vont consister à fuir partout pour faire tomber les cristaux puis lancer le dé, attaquer, etc. en boucle. Heureusement, il n’y a pas mal d’ennemis différents dans le jeu, le roster est assez fourni et on a pas la sensation de s’ennuyer à ce niveau-là.
Un rythme de croisière
Le rythme du jeu est plutôt bien fait, vous alternerez entre les phases d’explorations et les phases de combats. Le rythme est plutôt agréable, cependant, on regrettera vraiment les quêtes secondaires très peu intéressantes, elles vont souvent se contenter d’être, soit Fedex, soit d’aller parler à quelqu’un. De plus, on notera le manque de diversité dans les PNJ, si les personnages importants sont vraiment magnifiques et mémorables, on a l’impression de retrouver toujours les mêmes personnages dans les rues, même en changeant de ville.
Le jeu propose aussi des combats un peu différents, on a les classiques comme expliqués plus tôt, mais aussi des modes plus jeux de plateau. L’idée aurait pu être géniale, mais finalement c’est très peu utilisé et peu intéressant. À chacun de vos lancers de dés, un pion va se déplacer de la valeur de votre dé, des bonus-malus vont alors influer la partie. Mais finalement, on ne va pas du tout s’occuper et s’intéresser au plateau on va juste jouer normalement et battre les ennemis qui pop.
Les cartes, comme dit précédemment, ne sont malheureusement pas assez variées, ou plutôt on a du mal à trouver des bonnes synergies au vu de l’aléatoire du déblocage dans le magasin. C’est quand même un peu dommage, mais là encore la durée de vie permet d’effacer un peu ce souci, mais on se retrouve assez régulièrement à racheter des cartes qui ne nous intéressent pas juste pour pouvoir en débloquer de nouvelles.
Conclusion
Lost in Random est une vraie petite pépite indépendante, l’histoire nous prend dans ses bras et son ambiance gothique nous berce de tout son amour. Son écriture, son ambiance, sa musique et sa qualité de portage en font un must have. Certes, les combats peuvent être un peu ennuyeux sur la longue, mais le jeu a une durée de vie entre 10 et 15h donc il n’aura pas non plus le temps de vous agacer très longtemps.
LES PLUS
- L’ambiance gothique à tomber
- Un scénario qui fonctionne extrêmement bien
- Les musiques qui mettent bien dans l’ambiance
- Un système de combat intéressant
- Une durée de vie qui permet de ne pas lasser
LES MOINS
- Des combats un peu longuets et assez rapidement redondants
- Des cartes pas toutes intéressantes et pas agréables à débloquer