Dans le domaine de la baston entre potes pour s’amuser sur Nintendo Switch, on peut dire sans se tromper que Mario et ses copains détiennent la ceinture de champion… Alors à l’annonce d’un jeu similaire, mais piochant dans l’univers de Nickelodeon, on avait de quoi être un peu intrigué… Après tout, qui dirait non à un affrontement entre Bob l’éponge et Leonardo ?
Tes copains du matin
Quoi qu’on en dise, vous connaissez au moins un des persos (si pas tous) de l’univers Nickelodeon. Allons, allons, qui n’a jamais entendu parler des Tortues Ninja ? Ou encore de la Famille Delajungle ? Ou les Razmoket ? C’est bon, vous situez ? Eh bien c’est des personnages issus de ces différents univers qui vont s’affronter dans des joutes « à la Smash Bros. » ! Forcément, nous comparerons un peu ce jeu avec Smash Bros., dont il ne cache pas ses inspirations d’ailleurs.
Le concept n’a d’ailleurs pas changé : Jusqu’à 4 joueurs peuvent s’affronter dans des arènes (la plupart au-dessus du vide) où l’objectif sera d’expulser tous vos adversaires pour rester le dernier en lice. Les différents personnages disposent ainsi d’un pourcentage en lieu et place d’une barre de vie. Plus il encaissera de coups, plus il sera enclin à se faire éjecter facilement de l’arène. Voilà pour le concept (inchangé), passons à la suite…
Commençons le match par les modes de jeu disponibles : Au nombre de 3, même si cela fait un peu chiche, détaillons un peu cela. Ainsi vous trouverez un mode « Combat », lui-même sous-divisé en 3 sous-catégories : Un mode Stock, où vous définissez un nombre de « vie » par joueur. Celui qui a réussi à conserver toutes ses vies gagne la partie. Vient ensuite un mode « Chrono », où le vainqueur sera celui qui aura éjecté le plus de joueurs à la fin du temps imparti et enfin un mode « Sports », où l’objectif sera de marquer le maximum de buts tout en éjectant ses adversaires et en tenant compte de la différence des ballons (il faudra forcément taper dans le ballon de foot, alors que le ballon de rugby sera à prendre en main). S’ajoute également un mode « entrainement » qui est plus un mode Vs qu’autre chose et un menu Comment Jouer, qui présente les différentes actions possibles pour les différents personnages, sous la forme d’écran fixe à parcourir. Pour la peine, on aurait préféré un mode Entrainement plus interactif et demandant de reproduire les différentes attaques, comme cela se fait parfois dans les modes entrainements des jeux de baston.
Intéressons-nous alors au mode « Arcade », qui fait office de mode solo… mais sans histoire. Une fois votre personnage choisi, l’objectif sera de sortir victorieux des 7 combats que vous aurez à mener pour remporter des images d’avatar pour le mode en ligne, des « artworks » et des musiques « remixées un peu fade » et puis c’est tout ! On est franchement déçu par l’absence d’un pseudo-mode histoire… L’univers de Nickelodeon a tout un tas de bons prétextes pour « justifier » une rencontre entre les différents personnages. Qui plus est, cela aurait permis de prendre en main les différents personnages du jeu de façon un peu plus ludique, mais il n’en est rien.
Vient enfin le mode « En ligne » qui permet d’affronter des adversaires de par le monde ! Faisant office de fer de lance du jeu (celui-ci souhaitant s’imposer dans le domaine de l’e-sport), nous allons lui réserver le court paragraphe suivant !
Mange tes céréales devant tes persos préférés, partout dans le monde
Le mode multijoueur est en effet un des gros morceaux du jeu, celui vers lequel on se tournera quand on surpassera l’IA de la console, ou alors que l’on souhaitera apprendre de nouvelles techniques. Le mode multi en ligne est lui aussi divisé en 3 sous-catégories.
La première, c’est le mode compétition : limité à seulement 4 arènes sélectionnables (sur les 20 que comporte le jeu), il vous permettra de vous mesurer aux joueurs ayant plus ou moins le même niveau que vous. En effet, il y a un classement avec un système de points, ainsi en gagnant un match vous gagnez des points et affronterez des adversaires potentiellement plus fort, alors qu’en perdant et bien… vous perdrez des points et affronterez des adversaires plus mauv… de votre niveau ! Lors de nos différents essais, il était parfois un peu plus long de trouver d’autres joueurs dans ce mode, contrairement au mode « Partie rapide », où toutes les arènes sont disponibles, mais où la notion de classement semble absente entrainant de fait, des affrontements contre des joueurs plutôt doués. L’expérience s’avèrera donc aussi frustrante que riche en enseignement. Enfin, un mode Salons en ligne, vous permettra de vous affronter avec vos amis.
Globalement, au cours de nos nombreuses sessions en ligne, nous avons été agréablement surpris par la stabilité et la fluidité du titre. À de très très rares occasions (1 ou 2 fois) nous avons rencontré des coupures ou des ralentissements, mais pour tout le reste, on avait vraiment l’impression de jouer « localement ». Cela s’explique en partie certainement par le choix du « Netcode Rollback » pour les affrontements en ligne. Sous ce nom digne d’une attaque de Super Guerrier, se cache en fait un algorithme de gestion des affrontements… On vous explique très rapidement en essayant de faire au plus simple :
En local, il n’y a généralement aucun problème, les informations (appui sur un bouton) sont immédiatement interprétées et ressortis à l’écran. En ligne, c’est différent, car vous êtes soumis au « trafic réseau » et celui-ci peut être ralenti ou perturbé quand on est en ligne… En gros, le débit n’est pas stable et le temps que vous envoyez une information (appui sur un bouton), il y a un décalage lorsque celui-ci arrive chez votre opposant de l’autre côté du monde. Pour pallier à ce problème et garder une certaine fluidité (ce qui est quand même primordial dans un jeu de baston), il existe deux manières de gérer ces ralentissements. Le premier, c’est le Netcode « Delay », qui consiste en fait au jeu à aligner la vitesse de la connexion par rapport à celle de l’autre joueur. Cela permet d’avoir des actions (appui) synchronisées, mais en contrepartie les joueurs ressentent un ralentissement/lag qui peut parfois être très gênant (à la limite de l’effet diaporama dans le pire des cas). Pourtant c’est ce mode qui était principalement utilisé jusqu’à l’arrivée du Netcode « Rollback ». Ce dernier est présenté comme « la solution d’avenir pour les combats en ligne », la différence avec la méthode Delay, c’est qu’il ne va pas ralentir les actions pour coller avec celle de l’autre joueur, mais au contraire laisser l’action se dérouler, mais en provoquant des retours arrières dans le temps pour corriger les actions. On parle de délai de l’ordre de la milliseconde, autant dire que ces corrections sont quasi-invisible à l’œil nu ! Le « Rollback » est un algorithme « actif » et va de fait utiliser un système de prédiction pour anticiper sur les actions du joueur adverse. De fait, si l’anticipation est bonne, il n’y aura pas besoin de revenir dans le temps. L’intérêt dans les deux cas, c’est que le jeu gardera sa fluidité et que des actions/appuis de boutons, ne se perdront pas dans les méandres d’Internet ! Voilà, on va s’arrêter là pour les explications, retenez donc que la méthode Rollback permet de garder un jeu fluide ! (Mais une bonne connexion reste indispensable dans tous les cas… si vous voulez vraiment en savoir plus, vous trouverez pas mal d’articles sur le sujet)
Cowabunga ?
Techniquement, le jeu se présente donc sous les meilleurs auspices. Il est également très facile à prendre en main. Les actions à effectuer pour sortir les différents coups sont en effet les mêmes pour l’ensemble des personnages et s’articulent autour des directions (Haut/Bas/Milieu) et de la puissance des coups. Ainsi chaque personnage sera capable d’effectuer des attaques « normales » (rapides mais moins puissantes), des attaques « fortes » (puissantes, mais plus longues à sortir) et des attaques « spéciales » (permettant de se sortir d’un mauvais pas ou capable de sonner un peu votre ennemi). En plus de cela, vous pourrez profiter d’un bouclier/défense à la durée illimitée, choper vos ennemis pour les jets dans le vide, mais aussi utiliser un « dash » bienvenu, ainsi que la possibilité de « locker » la direction dans laquelle s’oriente notre personnage. Mais tout cela demandera une certaine maîtrise… tout en n’empêchant pas les nouveaux joueurs de profiter du jeu (même si en ligne cela s’avérera plus gênant).
Au niveau des personnages et des arènes, cela reste assez varié. On est bien loin des 82 personnages de SSB, mais les 20 personnages qui composent le jeu s’avèrent tous uniques dans leur façon d’être joué, ce qui est appréciable. Certains lieux emblématiques des différentes séries grouillent de petites références (coucou les Mousers et Mondo Gecko !). Certaines arènes sont également originales, comme cet affrontement sur une table de petit-déjeuner où les toasts peuvent vous éjecter de l’arène quand ils sont cuits, ou cette bataille au milieu du trafic dans les rues de Hillwood..
Parlons maintenant des choses qui déçoivent un peu… On regrette que les coups spéciaux n’aient pas l’air si spéciaux que ça et ne donne pas lieu à des effets de folie lorsqu’on les déclenche… un peu comme dans Smash Bros. Pareil pour le gabarit des persos… Là où Bowser était visuellement plus massif (et plus lourd) que les autres personnages, ici, tous semblent avoir la même taille… Reptar est ainsi aussi grand que Leonardo…
Là où un Smash Bros est considéré comme le « Mario kart des jeux de baston », Nickelodeon All Star Brawl reste limité à l’aspect jeu de baston. En effet, aucun item ne « popera » à l’écran pour changer le cours du jeu… N’espérez donc pas utiliser un tube de mutagène pour devenir encore plus puissant l’espace de quelques secondes… Le jeu de Nickelodeon reste concentré sur la baston et uniquement la baston ! Alors certes, il le fait bien, mais il manque cette petite touche de fun propre à SSB.
Même si le titre est très propre visuellement et sans aucun ralentissement, une chose fait également cruellement défaut… la bande-son ! Non-content de proposer seulement des reprises (parfois pas terribles) des génériques des dessins animés dont ils sont tirés, on regrette que les personnages soient tous muets ! En effet, le jeu ne propose pas les voix des héros et c’est un peu… troublant ! Là où Nintendo joue sur le côté « Nostalgie » et plaisir des affrontements improbables entre des personnages (ce que réussi à retranscrire Nickelodeon All Star Brawl), la bande à Mario parvient également à chatouiller l’ouïe des joueurs, en proposant notamment des thèmes beaucoup plus inspirés et surtout en reprenant des éléments sonores (lorsque l’on s’empare de certains items) mais aussi les voix des personnages qui s’affrontent ! Qui n’a pas frémi en entendant le fameux « Falcon Punch ! » alors qu’il était au bord d’une plateforme ?… ça manque de Cowabunga tout ça ! On se doute bien qu’il soit plus compliqué d’avoir les voix françaises… mais au moins les voix originales rajouteraient un peu plus d’âme au jeu, tout en dynamisant un peu l’ambiance !
Au final, il reste donc un jeu plutôt joli, très fluide et accessible tout en restant technique pour ratisser large. Les bases de SSB sont maitrisées, mais malgré ses qualités il manque quand même l’esprit « cartoon » / dessin animé de Nickelodeon ! Même si certains personnages (comme par exemple Ren et Stimpy) sont assez drôles à jouer, le fait de les garder silencieux enlève une grande part de charme au jeu.
Conclusion
La force du titre, c’est d’utiliser la licence Nickelodeon et de pouvoir s’éclater avec des personnages connus. Le jeu est relativement simple à prendre en main et devrait contenter à la fois les débutants et les puristes. Fluide et rapide, aussi bien en ligne qu’hors ligne le titre est relativement propre. Mais quelle dommage que les personnages soient muets et que les thèmes musicaux repris des différentes séries fassent un peu « cheap ». Certes il y aura des DLC’s et peut-être même un avec les voix des personnages, mais pourquoi ne pas les avoir proposé de suite ! Au niveau des modes de jeu, ce n’est pas la panacée non plus. Sur les autres supports, Nickelodeon All Star Brawl pourrait sortir du lot… mais sur Nintendo Switch, il ne boxe clairement pas dans la même catégorie que Smash Bros. Ultimate. Pourtant, en allant au bout des choses au niveau de l’ambiance (notamment sur la bande son et les bruitages et soyons fous, un pseudo mode histoire), il aurait pu filer quelques crochets à l’estomac du plombier moustachu, mais en l’état, jouer à Nickelodeon All Star Brawl, c’est un peu comme regarder un dessin animé sans le son. C’est joli, c’est bien foutu, mais il manque un truc qui ferait véritablement vibrer la corde nostalgique… dommage !
LES PLUS
- Les personnages de Nickelodeon !
- Prise en main facile.
- Mais qui permet également d’être technique.
- Plutôt Joli.
- Certaines arènes sympas.
- Le mode en ligne plutôt stable.
LES MOINS
- Les personnages sont muets !
- La bande-son est en deçà du reste
- L’absence de coups spéciaux ultimes.
- Un pseudo mode histoire aurait été bienvenu.
- Peu de modes de jeu différents.
- Manque d’un véritable mode entrainement.
- L’absence d’items spéciaux pendant les combats.
Depuis sa sortie, le jeu a eu le droit à pas mal de mises à jour (gratuites), rajoutant deux nouveaux personages (Shredder et Garfield), mais aussi et surtout les voix des pesonnages !
Ils ont également rajouté la possibilité d’utiliser des objets…
Le jeu gagne donc quelques points positifs, par rapport aux « défauts » soulignés à l’époque du test… Alors même si on aurait préféré que tout ça soit là de suite, on apprécie que l’équipe du jeu ait tenu compte des retours faits (dès le début) par les joueurs ! 🙂