Les français de chez Artisan Studio reviennent sur Nintendo Switch. Les “créateurs de grand RPG” tentent un nouveau coup après Super Neptunia RPG. C’est ainsi que nous obtenons Astria Ascending, dont la promotion s’est articulée derrière une aura de nostalgie, intentionnellement dirigée vers les fans d’une époque révolue du genre. Sans oublier également la mention de certains noms japonais ayant travaillé sur de grands titres du genre. Nous avons pu poser nos Joy-Con sur cette expérience pour vous en livrer ce bilan.
Une histoire de demi-dieux divinement classique
Différentes races de créatures douées de conscience et d’intelligence vivent sur le monde d’Orcanon. Nous jouons un groupe de huit personnages avec des membres appartenant à chaque race, et qualifiés de demi-dieux par la population d’Orcanon. Notre groupe est, semble-t-il, la 333ème génération de demi-dieux veillant sur le territoire d’Harmona et sur le monde.
Les demi-dieux sont des individus qui se voient accorder un pouvoir incommensurable pour accomplir leur devoir. En échange de cela, leur espérance de vie est réduite à trois ans. Après quoi, une nouvelle génération de demi-dieux reprend le flambeau. Harmonia est un territoire situé au centre d’Orcanon, et dans lequel des représentants de chaque individu vivent en paix dans différents arrondissements du territoire.
Cette paix est le fruit d’un accord établi entre chacune des races et grâce aux Harmelons, constituant le régime de nourriture des habitants du monde. Les Harmelons suppriment toute habilité que pourrait développer un individu d’une certaine race par rapport à une autre, limitant plus que jamais les conflits possibles. Cela permet également aux demi-dieux d’être véritablement puissants en comparaison, et respectés de tous. Malgré cela, les conflits n’ont pas disparu.
L’apparente paix à Harmonia n’empêche pas les différentes races de se discriminer. Puis la menace de monstres, nommée Interférence, perturbe également l’équilibre de tout ça. À vous de vivre ce récit d’une trentaine ou quarantaine d’heures au sein de la 333ème génération de demi-dieux d’Orcanon, et de traverser avec eux leurs difficultés. Un récit classique, parfois dramatique voire surprenant, avec un peu de niaiserie et parfois incohérent, avec en bonus beaucoup de blablas pleins de longueurs. Une qualité d’écriture assez inégale, mais des textes traduits en plusieurs langues dont le français !
Une concentration de mécanisme classique
En plus d’un scénario plus ou moins pertinent, que faut-il pour obtenir un JRPG des plus classiques ? Des phases d’explorations et des combats. Nous ne vous surprendrons certainement pas en déclarant qu’Astria Ascending vous propose ces expériences. Durant les phases d’explorations, visitez de somptueux paysages en 2D et interagissez même avec ceux-ci, au moyen d’un genre d’anneaux magiques afin de libérer des passages pour avancer.
Nous pouvons également parler avec des PNJ en ville afin de refaire notre équipement ou notre stock d’objets, puis récupérer des quêtes secondaires. Des annexes à base d’allers-retours infinis qui sont souvent un défaut du genre, surtout quand l’écriture autour de ces quêtes n’est pas très intéressante et tout aussi incohérente. Ces quêtes sont ainsi un prétexte pour gonfler la durée de vie du jeu. En dehors des villes, nous avons également des genres de sphères bleues représentant les “Interférences”. Lorsque nous entrons en contact avec celles-ci, un combat commence.
Le système de combat d’Astria Ascending est le classique du classicisme, avec quelques tentatives d’identité sans aller dans le révolutionnaire. Si vous avez déjà joué à un RPG avec un système de commande au tour par tour, alors vous voyagerez en terrain connu. Lorsque vient notre tour, il nous faut saisir notre action d’attaque, de défense, de technique, ou d’objet parmi d’autres possibilités. Puis l’action se joue, occasionnant ou non les effets désirés dépendamment de votre précision.
Parmi nos huit protagonistes, il est possible d’en mettre quatre en combat et de switcher plusieurs membres en même temps durant un tour d’action. Le tout est régi par un système de “Concentration” et de “Déconcentration”, afin de donner un léger sentiment de tactique. Lorsque nous exploitons une faiblesse ennemie, nous gagnons des points de “Concentration”, et nous en perdons lorsque l’ennemi résiste à notre attaque. Nous pouvons cumuler jusqu’à dix points et être en crédit de moins cinq points.
La belle DA qui déconcentre notre attention
Ces points peuvent être utilisés afin de booster vos techniques jusque 200%. Notons que cela marche également du côté ennemi, ce qui lui permet à certaines occasions de nous infliger des dégâts assez importants. Ce système représente le seul véritable challenge du jeu à surmonter. Un challenge que nous surmontons en usant des Concentrations à notre avantage, en montant de niveau, en montant nos arbres de compétences, et en montant nos jobs. En effet, Astria Ascending propose un système divisé en quatre différents jobs : basique, principal, secondaire, et soutien.
Des jobs que nous pouvons débloquer en avançant dans l’aventure. Il y a de nombreuses classes disponibles pour chaque personnage avec plusieurs arbres à compétences différentes à monter. Il appartient à chacun de nous d’adapter cela, avec notre manière de jouer et les stratégies que nous souhaitons élaborer avec notre groupe de protagonistes. Ainsi, il y a un côté farm de jobs plus ou moins important, à moins de laisser sa fierté de côté en baissant la difficulté parmi d’autres options de confort possibles et appréciables en termes de difficulté. En revanche, il n’y aucune option pour accélérer ou skip les longues animations de combat.
Malgré cela, Astria Ascending attire au premier regard. À raison, puisque la DA et le character design sont magnifiques à voir. Nous avons vraiment l’impression d’évoluer constamment à travers des Artworks de jeu en développement. C’est d’ailleurs cela le problème, nous évoluons juste sur des illustrations et tout est assez statique. Les animations des personnages et des attaques sont relayées au minimum. La mise en scène est quasi inexistante, et cela n’aide pas à présenter les moments importants de l’histoire et à donner une âme à tout ça.
Parfois même, bien que joli à voir, nous n’arrivons pas à discerner ce qui fait partie du décor et ce avec quoi nous pouvons interagir. Nous enchaînons juste différents décors statiques et des donjons divisés en plusieurs zones 2D cartographiées en une sorte de labyrinthe. Heureusement que Sakimoto Hitoshi (Valkyria Chronicles, FF XII, etc…) est là pour nous consoler avec ses compositions de grande qualité sur ce jeu. Aussi belles soient les musiques, elles peuvent tourner en rond dépendamment de votre gameplay du jeu à travers le farm, ou les allers-retours associés aux annexes du jeu. Restera le bon doublage japonais qui donnera bien plus de vie à tout ce monde que les animations minimes des personnages.
Conclusion
En ce début d’automne, Astria Ascending n’est pas nécessairement une mauvaise pioche pour les amateurs de JRPG pas trop exigeants. Pourtant, avant de tomber dans ce piège tendu à travers sa superbe DA et sa belle OST, nous devons prévenir les spécialistes du genre que l’expérience ne sera pas nécessairement des plus marquantes. À travers sa présentation, le titre joue sur cette fibre de nostalgie du JRPG des anciennes années, afin de vous attraper puis vous proposer quelque chose de relativement classique, voire moyen. Encore une fois, sans être trop exigeant, Astria Ascending peut être apprécié malgré les défauts qui le composent.
LES PLUS
- Une DA et un Chara-Design très bons
- Les belles compositions de Sakimoto Hitoshi
- Du tour par tour classique et efficace
- Le système de “Concentration”
- Les nombreux jobs et arbres à compétences disponibles
- Les options de confort et niveaux de difficulté
- Une durée de vie très convenable pour le genre
- Plein d’annexes pour gonfler tout ça
- Un scénario classique avec un peu de drame
- Quelques personnages et éléments de lore intéressants
- En français !!!!!!!
LES MOINS
- Quelques environnements moins jolis à voir
- Difficile de distinguer certains éléments du décor ou non
- La structure labyrinthe peu inspirée des donjons
- Très statique et pas de mise en scène pertinente
- Ça manque de vie et d’âme du coup
- Puis ça n’aide pas à accompagner et rythmer le scénario
- Une écriture déséquilibrée, parfois niaise et incohérente
- Avec beaucoup de longueurs inutiles aussi
- Le fléau des quêtes Fedex et leurs aller-retours
- Un peu de farm de niveaux et de jobs pour ceux qui ont une fierté
- Des animations de combat longues, sans possibilité de skip
- La bande-son peut finir par tourner en rond
- Quelques bugs encore