Si au départ les jeux vidéos n’étaient qu’une succession de niveaux juste bons pour anéantir ses ennemis et sauver une princesse, des œuvres plus ou moins intimistes sont venues par la suite mettre une pierre à l’édifice en proposant des titres proposant de véritables histoires, avec la plupart du temps des propos matures. Le jeu The suicide of Rachel Foster vient parfaitement se loger dans ce cadre. Mais avant de commencer ce test, un avertissement s’impose, ce jeu parle de sujets graves et sérieux. Ainsi, ce sera un titre à ne pas mettre entre toutes les mains malgré son Pegi 16. Bon maintenant que l’avertissement est donné, passons à la découverte de ce titre exceptionnel.
L’histoire avant tout
Comme indiqué dans le titre, nous sommes confrontés à une histoire sombre. Celle-ci raconte le récit de Nicole, jeune femme que l’on va incarner après la mort de sa mère. Ayant déjà perdu son père, il lui faut alors revenir après plusieurs années dans l’hôtel familial afin de le vendre pour respecter les derniers vœux de sa mère. Malheureusement, l’intrigue ne s’arrête pas là, le couple a été détruit suite à la liaison malsaine qu’entretenait son père avec une jeune fille. Le drame continuera avec sa grossesse prématurée, ce qui conduira au suicide de la jeune Rachel Foster. C’est donc avec ce sombre et terrible passé que Nicole se retrouve enfermée lors d’une tempête de neige dans l’hôtel avec pour seule compagnie la voix d’Irwing, un agent de la FEMA, à travers un radio-transmetteur.
Voici donc la trame scénaristique de ce jeu mature et abordant des sujets graves. Ne vous inquiétez pas aucun spoil n’a été commis. L’histoire se dévoile au fur à mesure des 8 chapitres constituant le jeu. Quitte à parler de chapitres, autant vous informer de la durée de vie du soft, seulement 4 à 5 heures seront nécessaires pour apercevoir les crédits du jeu. Cela est extrêmement court pour un jeu proposé à 19€99, on vous conseillera plutôt de le prendre à un prix plus bas. Si le jeu est court, c’est parce qu’il propose juste un scénario, il n’y aura aucun à côté, aucun bonus ou collectables, juste un chemin tout tracé. Toutefois ce chemin même s’il reste scripté sera passionnant et intriguant, la raison à cela est le lieu.
L’amour de Shining
Si on contrôle bien une femme, qui sera notre protagoniste principale au cours de ce récit, il y a un autre personnage tout aussi important voire même plus. On veut bien sûr vous parler de l’hôtel en lui-même. Nous avons le droit ici à un véritable hommage à Shining, le célèbre livre de Stephen King et adapté en film par le non moins célèbre Stanley Kubrick. Comme dans cette œuvre majeure, nous sommes enfermés dans un immense hôtel, et dès les premiers instants, on se sentira un poil angoissé par ses longs couloirs et ses dédales de salles. Les graphismes réalistes viendront nous aider dans cette immersion, et si le côté graphique est réussi, il en est de même pour l’audio. Le plancher grince, les murs craquent, on entend le vent souffler et encore d’autres joyeusetés des grandes et vieilles bâtisses. Grand atout du jeu, le son binaural, en gros nos oreilles vont percevoir le son séparément. Il sera donc essentiel et primordial de jouer avec un casque fixé sur les oreilles. Les sons d’ambiances renforcent notre immersion et entendre un plancher craquer au-dessus de nous ne manquera pas de nous faire avoir quelques sueurs froides.
Attention, ne vous attendez pas à avoir des jumps scare. Bien que l’ambiance soit très oppressante et inquiétante, nous sommes face à un titre voulant raconter une histoire. Nous sommes dans un lieu qui nous partage son vécu et cela se ressent dans toutes ses salles que l’on va visiter, dans tous ses objets que l’on va observer. Et c’est là justement que le bât blesse, le titre nous propose maints objets à voir, mais impossible d’en faire quelque chose mis à part les tourner dans nos mains. Au final, regarder ces objets vestiges d’une vie dans ce lieu emprunt de mystère ne nous servira pas à grand-chose ou pas. En fait, dans cette aventure, chaque détail compte. Prenez votre temps, regardez attentivement autour de vous. Vous pourriez y voir des choses nouvelles.
L’hôtel de la mélancolie
Si les sons d’ambiances sont parfaitement retranscrits au sein du jeu, il en est de même pour la musique. Très discrète, elle saura néanmoins se faire entendre dans les moments opportuns. Elle pourra nous apporter réconfort lors de notre visite des lieux, mais elle pourra aussi nous inquiéter avec ses sonorités dignes d’un film de fantôme. Au final, les seuls reproches que l’on pourra faire au jeu serait son système de sauvegarde. Il n’y en a aucun ici mis à part une sauvegarde automatique au début de chaque chapitre. Les choix de dialogues qui au final n’apportent pas vraiment une réelle grande incidence sur la suite du jeu et enfin son manque de rejouabilité malgré la possibilité d’une fin alternative qu’on vous laissera découvrir.
Conclusion
The suicide of Rachel Foster est un jeu perturbant, mystérieux, violent et mature dans ses sujets traités. Il possède cependant un charme indéniable lié à ses très beaux graphismes et à sa bande son absolument magique et parfaite qui contribuera grandement à l’immersion totale dans cet immense hôtel. Le scénario du jeu se suit avec plaisir et se paie même le luxe d’avoir une fin alternative. Seul bémol : sa durée de vie trop courte et son système de sauvegarde. Le titre est un hommage parfait à Shining sans effusion de sang, il vous apportera sueurs froides et autres sentiments que l’on voit que trop rarement dans un jeu vidéo.
LES PLUS
- Les graphismes réalistes
- Les sons d’ambiance
- L’OST magique
- On se croirait dans l’hôtel de Shining
- Un scénario mature et difficile
- Une ambiance mystérieuse et oppressante
- Les détails changeants
- Fin alternative
LES MOINS
- Durée de vie trop courte
- Système de sauvegarde
- Les choix de dialogues n’ont pas beaucoup d’incidence
Merci pour ce test, le jeu m’a fait de l’oeil à son annonce et là ça me donne vraiment envie de le prendre !