Dans l’enfer des jeux indés, il arrive parfois qu’un développeur Français sorte un peu du lot… ! En bien ou en mal ? Nous allons vous en parler avec Buissons !
Cache-Cache Champêtre
Buissons est un jeu Français ! Développé par un homme seul, ayant une très bonne expérience du jeux vidéo. Qui donc ? Eh bien il s’agit de Géraud Zucchini que vous connaissez peut-être sous le nom de Doc Geraud (Rien à voir avec les Cyborgs)… Bref sachez juste que le bonhomme a bossé pendant deux ans chez Ubisoft (sur des titres comme Ghost Recon Wildlands, Watch Dogs 2 , Mario et les Lapins Crétins). En parallèle de cela, il publie régulièrement des vidéos sur sa chaîne Youtube, dans lesquels il essaye de vulgariser (plutôt bien d’ailleurs) les différentes étapes pour la conception d’un jeu vidéo.
C’est d’ailleurs durant celles-ci qu’il a présenté le travail effectué pour Buissons, ainsi que le joli coup du sort, qui a permis de porter le jeu sur Nintendo Switch… Mais si vous voulez en savoir plus quant à la genèse du projet, nous vous invitons à le découvrir sur sa chaîne ! De notre côté nous allons essayer de vous expliquer le concept du jeu… Buissons est donc un jeu de cache-cache, exclusivement multi-joueurs ! En soit c’est donc une certaine singularité dans le monde des jeux multi, celui-ci vous propose donc d’incarner un buisson qui devra rester caché pour ne pas être repéré par les autres…
Le prout au fond des bois
Dit comme ça, cela peut paraître un peu abstrait… Disons qu’il faut voir le jeu, comme un jeu des 7 erreurs où vous seriez acteurs… Et attention acteurs avec un S, car si vous êtes un joueur exclusivement solo, vous pouvez passer votre chemin. Le jeu est orienté exclusivement multi ! Une partie se déroule comme suit : tout d’abord vous choisissez le nombre de joueur (de 2 à 4), puis une carte dans laquelle il faudra se planquer (vous aurez le choix entre 4 environnements). Une fois ces éléments sélectionnés, viendront s’alterner des phases de jour et de nuit… En gros, quand il fait « nuit », l’écran deviendra noir pour l’ensemble des joueurs et c’est à ce moment-là qu’il faudra déplacer votre buisson et cesser de bouger avant que le soleil ne se lève (comprendre que le décompte de nuit prend fin). Durant la phase de joueur, un chasseur fera son entrée sur la carte. Celui-ci tel une tourelle se mettra à tourner sur lui-même… ne s’arrêtant pour tirer que lorsqu’il entendra l’un des joueurs… péter ! Vous l’aurez compris, l’objectif est de repérer l’emplacement des buissons adverses et de larguer une caisse au bon moment, lorsque le canon du chasseur est pointé dans leur direction… Attention toutefois, nos braves buissons n’ont pas abusé des fayots et il ne sera possible de péter qu’une fois par jour et une fois par nuit… ! Vous l’aurez compris, le coté flatulence joue un peu sur l’humour du jeu, tout en rajoutant au côté très cartoon de l’ensemble. Par contre, si vous n’êtes pas sensibles aux gaz, sachez que Buissons propose malgré tout quelques autres idées intéressantes.
Le tour du monde en 80 prouts
Nous le disions plus haut, le jeu propose 4 environnements différents. Bien évidemment, ces environnements ne sont pas uniquement là pour la déco, mais servent également à apporter un peu de diversité dans les mécaniques du jeu. Ainsi la carte de la forêt pourra être prise par des bourrasques de vent, mais aussi par des éclairs venant foudroyer les buissons qui veulent jouer les campeurs, la carte de la savane souffrira de la sécheresse et pourra vous transformer en buisson ardent sous l’effet de la chaleur. La carte hivernale quant à elle rajoutera du verglas qui aura tendance à vous faire déraper (forcément) et vos empreintes de pas seront également marquées dans la neige (risquant alors de compromettre votre position). Enfin la carte du canyon rajoutera un challenge supplémentaire avec ses crevasses, qui si on n’y prend pas garde durant les phases nocturnes risquent de vous faire connaître un destin digne de Wile E Coyote…
Ces différentes variantes permettront donc de renouveler les parties. Que les perdants revanchards se rassurent, ils ne sont pas oubliés ! Un mode « Zoizos » permet aux joueurs éliminés d’incarner un oiseau, que vous pourrez faire venir se poser sur un buisson adverse, révélant ainsi sa position aux autres joueurs encore en lice ! Un bon moyen d’écourter les parties… et aussi de se venger…
Une ambiance de pétomane
On parle beaucoup des prouts, mais ils sont au cœur du jeu, servant à la fois de déclencheur pour le chasseur, mais aussi d’attaque mortelle à proximité des autres. Un bel effort a été fait sur les effets sonores du jeu, mais également l’ambiance musicale qui sans trop de variation s’avère sans fausse note pour profiter des parties et colle encore une fois à cette ambiance cartoon. La direction artistique va dans le même sens et reste très plaisante à regarder. Tout serait donc parfait dans les buissons ?
Eh bien non… Malgré ses très bonnes idées et son ambiance aux petits oignons le jeu pêche par son manque de réel intérêt à 2 joueurs. Pour le mode solo, comme dit, vous pouvez l’oublier… C’est dommage, car un mode en ligne avec des potes à distance aurait pu être sympatoche mais en l’état ce n’est même pas la peine d’y penser, de toute manière, le jeu n’est pas pensé pour le solo. Reste donc les parties à deux… Mais très vite elles peuvent s’avérer lassantes, dans le sens où il n’est alors pas possible d’utiliser tout « le panel des possibles » pour débusquer ou dévoiler un adversaire… C’est donc vraiment à partir de trois joueurs que le jeu commence à avoir un intérêt (l’idéal restant les parties à 4)… Mais pour le coup ça commence à faire beaucoup, pour au final pas autant de contenu que cela… Le jeu serait parfait dans un mini-jeu pour Mario Party ou encore mieux, Wario Ware, mais en tant que jeu seul et malgré son prix pas forcément élevé il demandera quand même d’être à plusieurs pour réellement l’apprécier.
Conclusion
Buissons illustre parfaitement le fait qu’une très bonne idée ne suffit pas à faire un bon jeu. Attention, le jeu n’est pas mauvais, mais il faut être au minimum 3 pour vraiment en profiter (4 étant le nombre idéal). On regrette alors que les joueurs Solo soient laissés sur le carreau et qu’il n’existe finalement pas un mode en ligne contre d’autres joueurs (ou des amis). Comme dit, l’idée est bonne et la réalisation suit, mais l’ensemble reste assez limité pour ceux qui n’ont personne avec qui le partager.
LES PLUS
- L’ambiance cartoon.
- L’originalité du jeu.
- Les variantes possibles en fonction des niveaux.
- Les environnements.
- Les Zoizos délateurs.
LES MOINS
- L’absence d’un mode solo (même en ligne).
- L’absence de mode multi en ligne.
- Peu intéressant à 2 joueurs.
- Un mode à plus de 4 joueurs s’y prêterait bien aussi