Tandis que les feuilles tournoient désormais au-dessus de nos têtes emmitouflées dans des blousons de plus en plus épais, l’été s’en est allé… laissant derrière lui les plages et les barbecues, les soirées en plein air… et les MOUSTIQUES !! Ces fichues petites bestioles (nous avons le droit !) qui viennent nous titiller de jour, et surtout de nuit, jusqu’à nous auto-flageller de quelques baffes. Les moustiques reviendront l’année prochaine… mais d’ici là, ils envahissent la Nintendo Switch, accompagnés d’une ribambelle de petites bestioles pas toujours très mignonnettes ! Par ici les arachnophobes !
Tant qu’il y a des jarres…
Développé par Mousetrap Games et édité par Daedalic Entertainment, Jars s’ouvre sur une cinématique en dessin animé, mettant en scène un père et son fils qui réalisent de drôles d’expériences loufoques. Un soir, tandis que le cobaye s’avère être une chauve-souris au look ténébreux, cette dernière se réveille et cogne lourdement la tête de Papa. Ce dernier semble alors soudainement différent… et prend la poudre d’escampette. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Dès lors, tout un tas de bébêtes traîne dans son labo, il va falloir remettre de l’ordre là-dedans, et fissa, Maman n’aime ni le désordre, ni toutes ces expériences loufoques !
Jars se découpe en plusieurs chapitres, contenant chacun plusieurs niveaux, avec une difficulté qui s’accentue crescendo (bien que certains niveaux soient soudainement très faciles… une petite pause appréciable au final !). Le principe y est diaboliquement simple et efficace : il vous faut protéger les coffres-forts et autres spots précieux. Voilà c’est tout ! Fastoche n’est-ce pas… ? Oui oui… essayez donc pour voir…
Au lancement de la partie, tout ne va plutôt pas trop mal, c’est ensuite que les ennuis débarquent. Le talent des développeurs repose essentiellement sur la mise en scène de chacun des niveaux. En effet, qu’il s’agisse d’ennemis, d’alliés, de bonus à récolter, tout ce petit monde est caché dans… des jarres. Vous l’aurez compris, le fun provient assurément du fait que vous ignorez le contenu de chaque jarre. Vous risquez ainsi de vous retrouver à les casser toutes rapidos dans l’espoir de trouver de quoi déglinguer les ennemis qui ne pensent qu’à une seule chose : attaquer et mettre à mort vos précieux coffres ! Chaque nouvelle partie donne bien entendu un nouveau change, avec des jarres qui ne manqueront pas de vous surprendre… Certains niveaux vous permettront de prendre le temps de réfléchir à la stratégie qu’il convient de mettre en place, tandis que d’autres vous plongeront illico dans le feu de l’action, avec une ribambelle d’ennemis d’ores et déjà nombreux, et franchement motivés dans leur tâche belliqueuse !
Des alliés (appelés Servants), viendront faire face aux ennemis. Contrairement à l’amorce de ce test, les moustiques reviennent bel et bien sur le devant de la scène, mais pour vous venir en aide ! En effet, leur capacité au vol vous sortira de bien des tracas (les prépubères en puce feront tout de même leur maximum, mais rien ne vaut le vaillant moustique adulte ! Diantre, si nous pensions un jour écrire de telles choses !). D’autres petites bébêtes sympatoches se joindront à la partie pour appuyer vos efforts : des hérissons, mais aussi guêpes (locales, les guêpes… elles ressemblent plus à des haricots poilus !), et bien d’autres.
Cette joute sera aussi le terrain de chasse des « méchants », sous les traits de rats totalement possédés, ou encore de fourmis (cette tête, ahah !), sans oublier les irremplaçables araignées, et bien d’autres que vous découvrirez au fil de votre avancée dans cet univers joyeusement sombre. Tous comme vos servants, les ennemis disposeront de leurs propres stratégies pour arriver à détruire vos coffres et autres trésors. Certains seront plus forts, d’autres plus rapides.
A vous de tirer les ficelles de ce drôle de manège animalier, brisant les jarres à votre guise, et disposant vos alliés selon votre stratégie, que nous vous souhaitons efficace. Votre rôle ne s’arrête pas là puisque quelques munitions seront aussi à récolter, et vous permettront vous aussi de rentrer dans l’arène afin de mener votre mission à bien. Quelques fléchettes et autres sprays aveuglants devraient vous ravir. Faites-en bon usage, ils sont limités et précieux ! Vous voilà véritable maître du jeu… briser toutes les jarres, disposez vos alliés et anéantissez stratégiquement (ou brutalement !!) les ennemis, le niveau sera ainsi accompli. Prêt pour le prochain ?
Au fil des niveaux, vous aurez l’opportunité de récupérer multiples collectables, dévoilant ainsi peu à peu l’histoire, au gré de séquences animées joliment réalisées, mais aussi quelques photos de famille ou encore toujours plus d’objets. Néanmoins, la récolte la plus fructueuse est assurément les greffons et autres pseudo électrons libres. En effet, chaque niveau débute par une petite réflexion en préambule : quels servants enverrez-vous sur le terrain (un choix qui est souvent limité… afin de rendre la tâche plus difficile encore !), quelle compétence octroierez-vous à chacun ? Des compétences qui se déploient sous des greffons plus ou moins judicieux, qu’il vous est aussi possible d’acquérir dans une boutique, en sus de quelques autres achats forts intéressants que vous nous laissons découvrir.
Cette mise en place, si elle peut paraître un peu nébuleuse au début, s’avère être indispensable pour parfaire votre équipe. Nous avons en revanche noté quelques petits bugs dans le déploiement des greffons, qui refusent de temps à autre de rester à leur place sans que nous en ayons appréhendé la raison… pour le reste, c’est enfantin : les carrés dans les emplacements carrés, les ronds dans les ronds… vous avez compris le principe !
Ces mutations permettent de donner une vision plus stratégique encore à la partie. Il vous faudra parfois recommencer avec plusieurs mises en place différentes afin de sortir victorieux. Aussi, afin de pouvoir visualiser rapidement le résultat de vos attentes, il vous est possible d’accélérer le temps… le Die and Retry ne doit dès lors pas vous effrayer ! Comme tout le reste… enjoy !
Pic pic pic et Bzzz bzzz bzzz
Le bestiaire de Jars, ciblé sur des animaux qui pourraient effrayer quelques joueurs, n’en reste pas moins attachant malgré tout, avec une réalisation générale, agréable et bien pensée. Un petit rat peut aussi bien prendre des traits adorables… que donner l’impression d’être possédé tant son dessin sera acerbe ! Dans notre cas, le second choix sera bien entendu le bon… le rat reste donc un ennemi, aisément reconnaissable par les traits des développeurs, mais aussi par sa barre de vie rouge (le rouge étant l’ennemi), par opposition aux alliés qui ont une barre de vie verte (ainsi que les coffres et autres objets précieux).
Dans la même lignée artistique, les décors de l’ensemble des niveaux (de plus en plus chargés, avec un dédale de portes, de clefs… et bien d’autres surprises !), bien que répétitifs, sont joliment dessinés, offrant cette légère impression de bourlinguer d’une cave à une autre, entre toiles d’araignées et autres petites bestioles un peu bizarres…
Jarre de vivre
Le soft peut s’enorgueillir d’avoir à son actif un scénario qui, bien qu’il ne cassera pas 8 pattes à une araignée, a le mérite d’exister plutôt que de plonger le joueur illico dans l’action sans trop savoir le pourquoi du comment.
Les développeurs de Jars ne se sont guère arrêtés en si bon chemin, tandis que vous ne manquerez pas de passer plusieurs heures dans le mode histoire, le mode héros viendra vous emporter dans un tourbillon de nouvelles épreuves avec un concept accrocheur et tout aussi addictif. Toujours totalement maître du jeu, vous êtes invité à prendre pleinement part à l’action dans le mode héros, sous les traits d’un protagoniste en particulier. Menez à bien votre mission, déambuler dans les niveaux, fracasser des jarres et des ennemis et comble de joie, vous voilà désormais doté de nouveaux pouvoirs, tandis que les ennemis seront eux aussi, de plus en plus forts, avec des pénalités qu’il vous faudra choisir.
Ce mode permet ainsi aux joueurs de se confronter à un jeu similaire, et pourtant bien différent, avec de nouvelles stratégies à mettre en œuvre, et une prise de décision qui se doit d’être toujours plus rapide… et affûtée ! Relèverez-vous le défi… ? Et nous ne vous avons parlé que du premier chapitre du mode héros. Chaque chapitre héroïque vous demandera par ailleurs de prouver en amont vos compétences, puisqu’il est nécessaire d’avancer de plus en plus loin dans le mode histoire pour obtenir l’ouverture des chapitres des héros. Il va falloir écrabouiller plus d’une araignée les amis !
Enfin, le soft comporte aussi une encyclopédie qui, pour une fois, (d’habitude, nous ne nous attardons pas franchement dans ce genre de menu…) pourrait bien vous être utile. En effet, c’est au fil des pages de cette dernière que vous découvrirez quelques facettes des protagonistes de l’histoire, mais aussi toutes les caractéristiques de vos servants, des ennemis, des objets, etc. Bien utile donc.
L’as de la Jars ?
Si Jars n’a tout de même pas les épaules assez solides (en même temps, les moustiques et les rats, ça n’est pas bien gros !) pour espérer devenir la mascotte vidéoludique de 2021, le plaisir de jouer n’en reste pas moins présent et le confort de jeu assuré par une ambiance cave parfaitement cohérente avec le scénario et l’esprit même de l’aventure. Nous vous conseillons tout de même de jouer en mode portable afin de pouvoir directement briser les jarres du bout des doigts (agréable et simplement jouissif !) … les manipulations restent moins intuitives en mode dock. Finalement, sur Switch, nous en revenons toujours à briser des jarres… (amateurs de Link, êtes-vous là ?).
Nous regrettons en revanche simplement l’absence d’un mode deux joueurs, toujours confortable pour faire découvrir le jeu à des amis, et adjoindre un peu de fun à une soirée qui tourne toujours autour des mêmes jeux, aussi formidables soient-ils.
Jars est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 15 euros environ (actuellement en promotion à 12 euros environ jusqu’au 19 novembre 2021).
Le saviez-vous ?
Pourtant à l’origine de bien des histoires effrayantes, le loup ou le requin, ne font « que » 10 victimes par an. Les hippopotames, eux, causent 500 morts par an, tandis que les crocodiles tuent en moyenne 1000 personne chaque année. Mais cela n’est rien face aux moustiques… qui tuent environ 750 000 humains chaque année…
Conclusion
Jars est un agréable petit jeu de « Tower Defense », dans lequel il vous faudra garder debout vos biens les plus précieux tandis qu'une horde de bestioles veulent clairement les réduire en miettes. Vous ferez équipe avec des alliés volants, piquants, tout en aiguisant de multiples armes pour vous sentir parfaitement à l'aise dans cette joute aux émanations de poussière. L'originalité du soft repose sur le florilège de jarres à briser, avec cette jouissive excitation de ne pas savoir ce qu'elles peuvent contenir : alliés ou ennemis... ? Pourvu de graphismes agréables, avec une bande son qui se veut sombre, mais qui finalement reste franchement mignonne, Jars vous emportera dans ses caves pleines de bestioles pas toujours très sympas, mais toujours attachantes dans le fond ! Relèverez-vous ce défi stratégique, au plus proche des araignées, tandis que les moustiques seront désormais vos meilleurs amis... ?
LES PLUS
- Bonne réalisation générale
- L'expectative des jarres : que peuvent-elles bien contenir ?
- Des améliorations pour vos alliés
- Une encyclopédie bien utile, pour une fois !
- Bonne jouabilité en mode portable, les jarres se brisent du bout des doigts !
- Le style graphique réussi, avec une impression de caves gorgées de bestioles pas très sympa
- Bonne stratégie à développer au gré des parties et des améliorations disponibles
LES MOINS
- Absence d'un mode deux joueurs.
- Une jouabilité correcte mais perfectible en mode dock.
- Des améliorations qui pourraient être plus poussées encore.
- Quelques bugs à souligner, notamment dans le choix des améliorations