Ghosts and Apples, voilà un titre qui peut laisser pantois les moins imaginatifs d’entre nous. Donc pour Ghosts, c’est facile, c’est un film culte avec Patrick Swayze, et pour Apples, c’était l’argument de campagne numéro un d’un ancien président de la République française. Cela a t-il un quelconque lien avec le titre des développeurs thaïlandais de Seven Raven Studios ? Non, aucunement, mais honnêtement, quoi de mieux que de lancer des références cryptiques pour parler d’un jeu d’arcade/réflexion ? Comment ça une description serait mieux indiquée ? Bon, vu le plaisir pris durant les sessions de jeu, nous allons faire un effort pour vous détailler en quoi il consiste avant de vite retourner y jouer.
La malédiction de la marionnette
Ghosts and Apples nous met dans la peau d’un pauvre malheureux dont l’âme a été piégée dans une marionnette Jack. En même temps, fallait pas traîner trop près de la maison hantée non plus, car c’est bien connu, qui sème le vent de novembre récolte la malédiction d’Halloween. Nous voilà donc à déambuler à travers les pièces de ce manoir dans lequel nous attendent une succession de niveaux à terminer. Ces niveaux, une fois conclus, nous récompenserons en pommes sonnantes et trébuchantes, qui nous permettront à leur tour d’acheter de quoi débloquer les tableaux suivants pour ainsi atteindre la sortie et retrouver notre corps d’origine.
Si l’histoire est rigolote et rappelle les contes d’Halloween mis en place dans de nombreuses productions télévisées, elle est rehaussée par l’esthétique générale mise en place par le studio thaïlandais. Très proche de ce que proposent les productions animées signées Tim Burton, tel « L’étrange Noël de Mr Jack » ou « Les Noces Funèbres », nous traversons des niveaux où les monstres sont à la fois mignons et effrayants et où le noir est plus qu’une absence de couleurs.
Regorgeants de détails lorsque nous naviguons d’une pièce à une autre, les décors, dessinés à la main, sont tous très beaux et plairont aussi bien aux plus âgées qu’aux plus jeunes, surtout en cette période mettant en avant sorcières, monstres et autres citrouilles. Notre personnage est lui aussi tout mignon avec son visage pâle et lunaire, son accoutrement de croque-mort et ses auréoles au-dessus de la tête. Il en va de même avec la bande-son. Celle-ci mise tout sur une ambiance que l’on associe maintenant facilement aux cimetières de dessins animés. Elle nous met parfaitement dans l’ambiance et ne vient jamais ternir notre plaisir de jeu, bien au contraire.
Les mécaniques du plaisir
Une fois dans le manoir et une fois un tableau choisi, nous entrons dans le cœur même du jeu. Nous avons en face de nous, placés sur la gauche et la droite de l’écran, deux tubes que nous pouvons emplir par le haut ou par le bas. Sur le reste de notre surface de jeu, venant du bas, des fantômes vont apparaître, notre Jack les capturera automatiquement et ce sera alors à nous de décider où nous allons les envoyer.
Pour cela, il nous faut utiliser quatre boutons de nos Joy-Con. Haut et Bas du Joy-Con gauche pour envoyer en haut ou en bas les fantômes dans le tube de gauche, X et B du Joy-Con droit pour envoyer les fantômes dans le tube de droite. Ces contrôles sont extrêmement intuitifs, mais, en tout cas pour le testeur, ils sont très peu communs et demandent à la fois de la concentration et de l’observation pour réussir à ne pas se mélanger les doigts.
Car c’est, forcément, ce qui se produira pour tout un chacun au bout d’un moment. Nos tubes ne sont pas infinis et pour les vider, il faut stocker trois, ou plus, fantômes ayant la même couleur. Il faut donc répartir les six types de fantômes intelligemment sur quatre positions, en fonction de leur répartition de départ et de leur ordre d’arrivée au cours de la partie. Il faut faire vite, car chaque niveau ne nous laisse qu’un temps limité pour répartir l’ensemble des revenants et que ceux-ci ne restent pas à l’écran très longtemps.
Remarquons de suite que ces fantômes arrivent, pour chaque niveau, toujours dans le même ordre. Nous avons à faire à un jeu qui, dans un premier temps, se veut basé uniquement sur nos réflexes, mais qui laisse la possibilité de progresser en apprenant l’ordre de sortie des fantômes pour optimiser notre score, réaliser plus facilement le perfect ou juste pour être capable d’en venir à bout. Le résultat est un jeu de réflexion très orienté arcade, à la fois nerveux et addictif.
Beaucoup de petits plus viennent se greffer au fur et à mesure que nous progressons dans le mode histoire. Il y a d’abord l’apparition des défis. Il nous faudra réussir ces niveaux de manières classiques, ou, en difficulté deux, avec des fantômes dont la couleur nous sera dévoilée au dernier moment, voir, pour le dernier niveau d’arrachage de cheveux, avec des fantômes dont la couleur restera cachée si ce n’est la présence un tout petit halo. L’apprentissage prendra alors tout son sens, tout comme l’utilisation de la touche A, permettant de ralentir le temps.
Toujours dans les petits plus, certains tableaux nous mettront aux commandes d’une autre marionnette, Shelley. Le gameplay se verra alors modifié pour offrir une expérience bien plus nerveuse, basée davantage sur les réflexes. Il y a aussi l’apparition, au fur et à mesure de notre aventure, de fantômes aux capacités spéciales, tel le regroupement de ceux ayant la même couleur dans le même tube.
Tagada, tagada, voila le mode daltonien
Tous ces fantômes spéciaux apparaissent aussi dans le mode multijoueur. Celui-ci est sympathique, mais il manque de méchanceté comparé à un Tetris ou à un Dr Mario qui, en fonction de nos réussites, envoyait des pénalités à notre adversaire. Ici, nous pouvons juste envoyer un éclair sur notre adversaire, ce qui lui fera perdre du temps, mais lui laissera aussi l’occasion de réfléchir à où placer son fantôme, donc pas vraiment un handicap en soi.
Concernant son accessibilité, nous avons déjà critiqué d’autres titres sur les problèmes d’inadaptabilité à la frange de population que sont les daltoniens. Eh bien Ghosts and Apples est sans doute le meilleur exemple à suivre pour tous ses successeurs. Il est, certes, basé sur les couleurs, mais son mode daltonien ajoute des motifs sur les fantômes. Si des jeux, tel Puzzle Bubble, ont déjà utilisé ce système, sans grand succès vu la taille d’affichage, le titre de Seven Raven Studios le réalise bien mieux puisque qu’aucune gêne n’a été ressentie durant les périodes de jeu et que même en multijoueur, aucun handicap ne vient gâcher l’expérience de jeu.
Conclusion
Bien sûr, il manque de petites choses pour faire de Ghosts and Apples le meilleur des jeux d’arcade/réflexion, mais pour ceux cherchant une alternative à Puyo Puyo Tetris, il procurera un plaisir immédiat. Il lui manque encore un mode en ligne et des parties multijoueurs plus savoureuses et techniques, mais il n’en reste pas moins un excellent jeu, que ce soit grâce à son mode histoire prenant, à ses mécaniques mélangeant action, réflexion et mémorisation, ou grâce à sa patte graphique à la Tim Burton. De plus, son accessibilité aux daltoniens est un modèle du genre, ce qui est bien trop rare. Et pour un prix modique de 10€, il permettra aux joueurs de tout âge de s’amuser ou de se défier un grand nombre d’heures. Que demander de plus ? Une suite bien sûr !
LES PLUS
- Des graphismes creepy/mignons du plus bel effet
- Une bande-son qui sonne juste et qui met parfaitement dans l’ambiance
- Un gameplay basé sur l’action, la réflexion et la mémorisation
- Le principe est simple, mais parfaitement exploité
- Son prix est très abordable de 10€
- Le second mode de jeu en solo renouvelle agréablement l’expérience de jeu
- Les sessions de jeu sont nerveuses et addictives
- La durée de vie est excellente avec plus de 150 tableaux
- La prise en main est immédiate et sans défauts
- Son mode multijoueur à deux est plaisant
LES MOINS
- Le mode multi manque de méchanceté
- Il manque un mode de jeu en ligne