S’il y a des licences plus populaires que d’autres, Mario, Zelda, Castlevania et consorts, qui ont traversé l’histoire du jeu vidéo par l’intermédiaire d’itérations régulières, il n’en va pas de même pour tous les titres rétro. A Boy and His Blob s’était pourtant fait remarquer à l’époque de sa sortie sur NES. Inventif et touchant, le jeu a plus tard bénéficié de déclinaisons sur Game Boy puis Wii, dans une version entièrement remastérisée aujourd’hui publiée sur Switch. Alors que donne ce portage, chapeauté encore une fois par Wayforward ? Réponse dans les prochaines lignes.
La magie des images
Le titre nous invite à incarner un petit garçon qui, à la suite d’une rencontre fortuite avec un extraterrestre globuleux fraîchement débarqué sur notre bonne vieille Terre, s’entête malgré les dangers à raccompagner en un seul morceau le naufragé sur sa planète, Blobolonia, afin d’en éradiquer l’infâme suzerain.
Alors qu’aucune cinématique ni encart textuel ne viennent étayer ce scénario, le gameplay se charge seul d’en transmettre les enjeux et parvient même à susciter chez le joueur, une grande tendresse à l’égard de son improbable tandem : un beau tour de passe-passe ! Ainsi ne résistons-nous pas à la possibilité qui nous est offerte, de gratifier à intervalles réguliers d’un bon gros câlin notre compagnon de voyage interstellaire, un blob à l’allure de pâte de guimauve, moelleuse par nature.
Il faut dire qu’on lui doit bien ça à notre ami le blob, qui sauvera à maintes reprises notre avatar – que son humanité tout comme son jeune âge rendent particulièrement fragile – d’une mort instantanée au contact d’un ennemi, et ce grâce à ses multiples métamorphoses.
Le pouvoir des bonbons
Car en plus d’être mignon, notre comparse rondouillard, très gourmand, se transforme après ingestion de bonbons spécifiques : enclume, trampoline, échelle, etc… Des mutations d’une aide précieuse dans ce platformer orienté puzzle game, par exemple pour atteindre une plateforme délicate d’accès. Bien sûr, ce genre d’obstacles se multiplient au fil de la bonne quarantaine de niveaux qui composent le soft.
N’en attendez pas pour autant une durée de vie gargantuesque : 4 heures suffisent à boucler les niveaux principaux, peu ardus, bien que vous puissiez toujours tenter de dénicher dans chacun d’eux 3 coffres déverrouillant des mini-niveaux à la difficulté plus relevée, qui vous donneront droit à des artworks, moyennant 4 à 5h supplémentaires de votre temps. L’aventure pourra donc paraître un poil courte pour le prix de 14€99, s’agissant d’un portage pur et « dur » de la version Wii.
Un poil trop facile
Ceci étant dit, revenons-en à nos deux compères, ainsi qu’aux niveaux qu’ils traversent jusqu’à franchir un petit bonbon au sol marquant l’arrivée. Avant d’y parvenir néanmoins, il nous faut d’une part éviter ou occire les ennemis qui se dressent en travers de notre chemin, de l’autre franchir des obstacles « naturels » tout aussi mortels, dans les deux cas par le recours aux métamorphoses. Murs, trous, leviers et autres pièges, l’insatiable blob nous extirpe grâce au pouvoir des sucreries, de toutes les situations en s’appropriant l’apparence et les fonctionnalités de l’outil adapté.
Jamais compliquées, les énigmes s’avèrent évidentes, d’autant plus que le titre nous facilite grandement la vie en nous donnant à choisir pour leur résolution, entre les seuls bonbons utiles au sein du niveau en cours – contrairement à ses prédécesseurs. Ceci sans compter les panneaux à proximité des casse-tête qui indiquent la plupart du temps, quelle friandise avaler spécifiquement, ni même les checkpoints très réguliers… Forcément, la durée de vie pâtit de cette absence de défi.
Quant aux quelques boss présents, s’ils réussissent un court instant à pimenter notre périple, une fois saisi leur pattern ils ne font pas un pli. Non, définitivement, il n’y a bien que la quête des coffres dans l’optique d’achever les niveaux secrets pour nous tenir en haleine, ces derniers ne disposant d’aucun checkpoint ni d’indices relatifs aux métamorphoses ; ils sont en revanche plus courts. À noter par ailleurs que le jeu ne propose qu’un unique emplacement de sauvegarde.
Comme un dessin animé
Terminons par les graphismes, colorés, et la bande-son, charmante. Le jeu, très beau, bénéficie d’un design d’ensemble vraiment très mignon et d’animations toutes réalisées à la main, qui lui confèrent un aspect véritablement unique. Les thèmes musicaux, certes relativement discrets, demeurent très mélodiques ainsi qu’en totale adéquation avec les mondes visités.
La bande-son remporte en outre le lourd pari de transmettre une bonne partie des émotions, la voix du garçonnet plutôt rare nous permettant cependant d’appeler notre comparse ou de l’encourager. Enfin notre cher et tendre blob, pas en reste, prend vie grâce à sa palette de bruitages.
Conclusion
Minimaliste par son histoire, A Boy and His Blob parvient néanmoins à communiquer des émotions, notamment l'affection, par son gameplay et sa direction artistique. Aussi mérite-t-il qu'on dépasse son statut de vulgaire copier-coller de la version Wii et son manque de difficulté pénalisant la durée de vie, au moins pour s'enchanter du lien touchant qui unit ce blob venu d'ailleurs à cet intrépide petit humain. Qu'il est bon, surtout actuellement, de s'accorder une parenthèse sucrée à même d'égayer notre quotidien grâce à un gameplay enfantin et des graphismes ébauchés à la main, retranscrivant une amitié hors du commun.
LES PLUS
- Les graphismes faits main
- La bande-son en totale adéquation avec les niveaux parcourus
- La relation attendrissante entre les deux personnages
- Le système de transformations
- Les coffres cachés
- Les niveaux bonus
- Les artworks à débloquer sont de toute beauté
- Câliner son blob
LES MOINS
- Une grande facilité
- Un seul et unique slot de sauvegarde
- Un copier-coller de la version Wii n’apportant aucune nouveauté
Comment ai-je pu louper l’annonce de son développement, je l’ai difficilement fait sur Nes car je comprenais mal les règles ou j’étais trop jeune pour les comprendre, mais je l’ai « kiffé » sur Wii et j’espérais une remasterisation sur Wii U, ma patience a payé et me voilà servi sur Switch