Ça va vous en ce moment ? Moyen moyen ? Allez donc vous faire un petit tour pour observer les jolies choses de la vie ! Vous êtes toujours là ? Bien, vous êtes donc potentiellement prêt à faire la connaissance d’une jeune femme sujette à bien des petits tracas sans trop de dommages personnels collatéraux. Youpi, y a d’la joie, y a d’la joie !
Développé par Niila Games & Ida Hartmann et édité par Nakama.io, Stilstand est une expérience totalement insolite et singulière qui risque de ne pas laisser certains joueurs indifférents (tandis que d’autres resteront assurément hermétiques à cet univers). Celles et ceux qui cherchent l’amusement sont priés de quitter le groupe (au cas où vous seriez encore là…), vous risquez de vous noyer dans notre chagrin !
Ni tout noir, ni tout blanc : cruellement gris !
Stilstand est avant tout une bande dessinée interactive, permettant au joueur de découvrir l’univers sombre d’une jeune femme résidant au Danemark. Le déploiement de l’histoire se réalise au grès de dessins, comme issus directement de gribouillis (Plus ou moins réussis… Osons dire moins que plus.) d’une personne tout aussi sombre que notre protagoniste (les développeurs on t-ils eux même une vision si triste de la vie… ?) . L’impact du joueur sera assez limité, mais parfaitement visible grâce à l’usage plutôt malin de la couleur bleue, permettant d’être suffisamment visible sans pour autant donner trop de lumière à cet univers orné de noir. À la fois jouable à la manette et au tactile (plus agréable), le joueur peut ainsi faire se mouvoir la jeune femme, pousser son bras jusqu’à sa bouche afin de la faire fumer, choisir la chaîne de télévision, ou encore la faire déambuler dans un océan onirique. Des actions parfois originales qui pourtant restent globalement répétitives.
L’histoire se découpe au gré de 3 chapitres permettant chacun de mettre en avant un aspect bien particulier de la jeune femme, s’intéressant tantôt à sa vie fêtarde, tantôt à sa vie amoureuse… Tout en restant parfaitement articulé autour d’une drôle d’entité qui persiste dans son environnement. Cette entité, que chacun interprétera à sa façon, sera le fil conducteur de cette histoire, et s’illustre sous des traits simples, mais d’une noirceur extrême.
Une histoire cousue de fil noir
Le style graphique reste indéniablement original et assumé. L’ensemble du soft semble en effet tout droit sorti d’un carnet de croquis d’une personne avec plus ou moins de talent (Nous n’avons pas particulièrement adhéré… Mais il s’agit bien d’un jugement personnel !), nous avons même émis l’hypothèse qu’il pouvait être réalisé par la protagoniste elle-même. L’histoire prend alors une tout autre tournure, avec l’idée que l’on se fait de soi-même, sa propre représentation et surtout, la représentation de cette entité noire…
Musique et bruitages s’accordent parfaitement à l’aventure, permettant de mettre en scène certaines situations avec un peu plus de réalismes. Un réalisme malgré tout à nuancer, puisque certains passages restent assez perchés tout de même !
L’aventure se boucle très très rapidement, laissant quelque peu le joueur sur sa fin. Remis dans son contexte, il est assurément plus judicieux de parler d’expérience et non de « jeu » au sens propre. Par ailleurs, le caractère très original de toute cette mise en scène peut permettre de prendre un certain recul sur soi… Telle une petite psychanalyse autonome (et très abordable !) avec comme point d’accroche la vie difficile d’une autre qui se déploie au cœur de notre petite Switch !
À ne pas mettre entre toutes les mains !
Si d’aventure l’envie vous a pris de découvrir cette histoire singulière mettant en scène une entité sombre et mystérieuse, une petite vigilance reste de mise vis-à-vis du public cible de ce « jeu ». Les plus jeunes, ainsi que les adolescents un peu trop fragiles et isolés, ne devraient peut-être pas connaître les traumatismes de cette jeune femme en quête d’elle-même. Un certain recul reste de mise afin d’en extraire un potentiel message des développeurs, libre de toute interprétation selon le joueur.
Stilstand est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 3 euros environ.
Le saviez vous ?
Les jeux vidéo sont parfois lourdement diabolisés, accusés d’enfermer le jouer dans un monde virtuel, tout en oubliant le réel allant parfois jusqu’à parler d’addiction. Pourtant, d’autres études plus nuancées mettent aussi en avant le caractère social du jeu, avec une mise en lumière de certains caractères avantageux du jeu : le ralliement social avec l’appartenance à un groupe, la valorisation de soi, etc. Certains médecins américains, convaincus du potentiel des jeux vidéo, sont allés jusqu’à concevoir un jeu à l’attention des enfants atteints de troubles de l’attention. Appelé « EndeavorRX », le soft aiderait en effet les enfants à se concentrer… Et les résultats furent plutôt concluants ! Une étude menée sur 600 patients, pendant 7 ans, a mis en évidence qu’un tiers des patients n’avait plus de symptômes à la fin des tests !
Conclusion
Stilstand est une expérience autocentrée qui met en scène une jeune femme rongée par de nombreux traumatismes récurrents au sein de notre société. S’il sera alors possible pour un grand nombre de s’identifier à elle, le soft n’en reste pas moins assez sombre et ne doit pas se retrouver entre toutes les mains. Sous des traits graphiques originaux, le contenu reste malgré tout assez maigre… Néanmoins, avec une prise en main bien pensée, et proposé à petit prix, l’expérience se tente afin d’en apprendre plus sur soi-même grâce à cette jeune femme tour-mentée.
LES PLUS
- Un style graphique atypique…
- Prise en main rapide, avec de bonnes idées.
- Traduction française
- Petit prix
- Interprétation personnelle de l’expérience, chacun y piochera ce qu’il lui semblera intéressant !
LES MOINS
- … mais qui ne plaira pas à tout le monde !
- Très court
- Un poil répétitif tout de même…
- Sinon ça va vous en ce moment…?