Prévu pour sortir à l’origine en Mars sur toutes les consoles, le jeu a finalement été reporté sur la console de Nintendo pour finalement sortir à la fin du mois de Mai, laissant ainsi à l’unique développeur du jeu le temps de finaliser correctement le portage sur Nintendo Switch… L’attente en valait-elle la peine ? Mettez vos chaussures de randonnée, on part pour Mundaun !
Conte macabre…
Mundaun est un jeu vidéo développé par un studio suisse, Hidden Fields. Celui-ci est composé… d’un seul homme (même si pour Mundaun il a reçu un peu d’aide), Michel Ziegler. Celui-ci est à la fois le scénariste, le développeur et aussi l’illustrateur de l’ensemble du jeu ! Un jeu illustré ? Oui, car toutes les textures, décors, personnages du jeu ont été dessinés par le bonhomme ! Une sacrée prouesse, en plus du développement, qui a quand même nécessité pas loin de 7 ans de travail…
Comme on l’a mis en titre, le jeu se présente comme un conte macabre avec un soupçon de Survival-Horror, pour ne pas gâcher la découverte du récit, nous allons rapidement vous présenter le début de l’histoire. Vous vous glisserez donc dans les chaussures de marche de Curdin qui retourne à Mundaun, le village de son enfance, suite à la mort de son Grand-Père, Flurin, survenue dans l’incendie de sa grange. Arrivé sur les lieux, il se retrouve aux prises avec un être étrange qui lui appose une « marque » en brûlant une de ses mains. Suite à cela notre brave Curdin se retrouve avec des visions étranges, mêlant évènements passés et rencontres avec des créatures mystérieuses… Errant dans le village quasi désert, il retrouvera le Père Jeremias qui le sommera de quitter les lieux et fera connaissance avec la mystérieuse Flurina, que l’on croirait tout droit sortie du village des damnés…
Il n’en fallait donc pas plus pour convaincre Curdin de rester sur les lieux afin de faire toute la lumière sur la disparition de son grand-père… ! Nous n’en dirons pas plus, vous découvrirez le reste par vous-même en progressant dans le jeu.
… avec un soupçon de Survival-Horror
Le jeu d’ailleurs se joue à la première personne, à la manière de Resident Evil 7 (on dit ça pour l’ambiance). Votre personnage évoluera dans la petite ville de Mundaun, dans les montagnes Suisses.
Votre personnage, équipé pour faire de la rando, pourra donc marcher, courir, se baisser, sauter et se défendre ! En effet, même s’il n’y a pas pléthore d’armes à débloquer, notre personnage n’est pas condamné à se cacher pour éviter les mystérieuses engeances maléfiques…
Vous pourrez au choix, utiliser une fourche (qui se brisera après une utilisation trop intense) et un fusil… et puis c’est tout ! Cela dit le cœur du jeu est son histoire et c’est l’exploration qui prime sur les combats… Néanmoins on apprécie de pouvoir se défendre quand on se retrouve poursuivi par des ennemis (même s’ils ne sont pas nombreux). Certains « monstres » ont la forme d’homme motte de paille… Lu comme ça, ça parait un peu ridicule… mais vu de prêt, il y a un côté dérangeant dans leur visage déformé, caché au milieu de la paille… sans oublier les râles qu’ils poussent en même temps… Cela dit, dans certains cas, une boite d’allumettes pourrait être votre salut face à ces créatures (forcément, elles sont en paille).
Mais en règle générale, il sera préférable d’éviter les combats, d’ailleurs si vous approchez des monstres, votre personnage commence à être pris de panique ! L’écran se trouble, votre avatar ralenti et si vous n’arrivez pas à fuir assez vite, c’est la fin de partie assurée !
Rassurez-vous il y a des points de sauvegarde régulier (avant le dernier objectif à résoudre) et des coucous suisses permettront de sauvegarder votre progression durant la partie.
Il y a une certaine dimension « réaliste » dans le jeu, qui favorise l’immersion et rappelle un peu les jeux « à la Swery », on vous explique… Vous serez amené à visiter des bâtisses, parfois plongés dans l’obscurité et dans ce cas, il faudra soit faire un feu, ou alors allumer la lumière avec les interrupteurs de la pièce. Autre chose, pour parcourir les longues distances dans les montagnes, vous pourrez conduire le muvel de votre Grand-Père. Mais pour le démarrer, il vous faudra d’abord trouver les clés pour ensuite mettre le contact avant chaque utilisation. Si vous passez dans un tunnel, il faudra penser à allumer les lumières de votre véhicule pour y voir plus clair… Ces petits détails qui n’apportent rien de particulier, sont pourtant fort appréciables.
Au court de la partie, votre personnage pourra également faire évoluer ses capacités. Celles-ci sont au nombre de 3 : La résistance aux coups et aux chutes, que vous ferez augmenter en mangeant des repas montagnards avec du pain, du saucisson et du fromage ; Le courage, que vous augmenterez en buvant du café (qu’il faudra préparer au préalable) et enfin votre habileté au tir, qui augmentera en lisant des manuels militaires. Ces différents items seront à découvrir et il faudra explorer les environs pour les trouver… En cherchant bien, vous serez même amené à faire une course en luge !
Comme tout bon Survival-Horror, il y a des énigmes à résoudre… par contre on regrettera un peu leur relative simplicité… Généralement en suivant les indications qui vous seront donnés (soit via les objectifs à atteindre ou avec les dessins que vous trouverez), leur résolution s’avérera plutôt aisée… Idem pour la progression dans l’aventure, qui s’avère au final plutôt linéaire. Malgré les étendues à parcourir, vous serez par moment bloqués par un « je n’ai pas besoin d’aller ici pour l’instant ».
Reste donc l’histoire qui est plutôt bien écrite, même si les habitués du genre comprendront de quoi il en retourne… Certains « jumpscares » sont habilement placés et certains ennemis d’apparence invincible rajouteront parfois une petite pression supplémentaire. Il faudra parfois avancer prudemment pour éviter les affrontements. D’autres passages seront plus dérangeants que véritablement effrayants, notamment quand notre personnage se regardera dans un miroir… Petite chose étonnante il y a des références à certains films et notamment à Star Wars : L’Empire Contre-Attaque…
Dessine-moi les montagnes
La première chose qui frappe le joueur, c’est le style graphique ! Comme on l’a évoqué en introduction, l’ensemble des textures a été dessiné par le développeur… Du visage des personnages, aux affiches que l’on peut retrouver dans la chambre d’enfant de notre héros (avec un clin d’œil à une réalisation précédente de l’auteur). De fait, l’ensemble du jeu est en noir et blanc, avec des traits au fusain… De prime abord ça peut choquer, ou gêner, mais de notre côté nous avons trouvé que cela donnait une patte graphique bienvenue au jeu, qui participe complètement à l’ambiance. On a vraiment l’impression d’être dans l’histoire et les étendues montagneuses et enneigés nous font finalement oublier que nous évoluons dans un monde en noir et blanc.
Le côté « dessiné » sera d’ailleurs une constante dans le jeu, car vous passerez plusieurs fois devant des tableaux ou des illustrations ayant un rapport avec l’histoire. D’ailleurs en passant devant eux, un zoom se fera automatiquement sur l’œuvre, comme si notre protagoniste s’en approchait pour l’observer dans les moindres détails. Notre héros a d’ailleurs lui aussi une passion pour le dessin et ne quitte jamais son carnet de croquis, dans lequel il collecte les photos, messages écrits à la main et illustrations (donnant des indications pour les énigmes). Autre petit détail et bonne idée du jeu, la carte des zones à explorer sera dessinée à la main… Pour ce faire, il faudra trouver les deux points d’observation par secteur, sous la forme de banc ou s’asseoir pour admirer le panorama (si vous faites un peu de randonnée, vous voyez de quoi on parle), ce faisant, Curdin en profitera pour faire un croquis de la zone. Alors certes par moment, il y a un effet pop avec certains objets du décor (généralement dans la forêt enneigée, ou parfois certains rochers), mais rien de bien méchant… Un peu d’aliasing aussi, mais cela rajoute un peu au grain illustré de l’ensemble.
L’autre point positif du titre, c’est son ambiance sonore ! Première chose, le travail de doublage… en Romanche (la quatrième langue nationale suisse) qui est vraiment de qualité et contribue encore à nous transporter au pays du chocolat… Mais là où le jeu fait également très fort, c’est au niveau de son ambiance sonore. Le Sound Design, signé Eric Lorenz est franchement excellent… d’ailleurs, pour en profiter pleinement, nous vous recommandons vivement d’y jouer au casque ! Les râles des créatures, le bruit des flammes qui crépitent, les pas dans la neige, le souffle glacial, rien n’est laissé au hasard et on se plaît à s’effrayer au moindre petit son étrange…
On sent que le développeur aime sa région et ses histoires et qu’il a fait son possible pour le partager avec les joueurs !
Conclusion
LES PLUS
- L’histoire plutôt bien écrite.
- L’ambiance sonore impeccable (surtout au casque).
- Les graphismes qui donnent un côté roman graphique au jeu.
- Une tête de chèvre qui parle !
LES MOINS
- Les temps de chargement.
- Assez facile et linéaire.
- Le noir et blanc risque de ne pas plaire à tout le monde.