Un visual novel au style chibi ! Avec un tel teaser, rien ne pouvait mal se passer. Et il faut bien l’avouer, Takorita Meets Fries du studio Roseverte joue à fond la carte du mignon tout plein. Est-ce suffisant pour en faire un jeu vidéo de qualité ? Malheureusement non, et c’est avec un grand sentiment de déception face à ce qui aurait pu être un bon titre que nous allons devoir développer par la suite.
Pour l’amour des frites
Tout commence merveilleusement bien pourtant. Nous découvrons la princesse du royaume sous-marin en proie à une crise existentielle autant que culinaire. Depuis la nuit des temps, la cuisine de ce peuple est basée sur la soupe. De la soupe à tous les repas, et même l’amateur éclairé participant à la fête de la soupe de Wazemmes depuis sa création doit bien avouer qu’à la longue, un tel régime, doit sembler monotone. La princesse décide donc de partir à la recherche d’autres mets. Pour cela, elle va se rendre sur la terre ferme accompagnée de Mermer son garde du corps.
S’en suivra alors une aventure découpée en quatre chapitres d’une courtitude, oui il fallait inventer un nouveau mot pour exprimer une telle… courtitude, une courtitude, donc, encore jamais atteinte dans l’histoire du jeu vidéo. Si le prologue nous tient en haleine une petite dizaine de minutes, la suite des quatre chapitres tient en quatre fois cinq minutes avant de voir la fin de l’histoire. Il y a bien quatre fins différentes, mais il suffit de sauvegarder au moment de l’unique croisée des chemins pour terminer l’ensemble en moins d’une heure. C’est extrêmement court et à chaque nouvelle fin nous avons l’impression que les développeurs voulaient aller plus loin, mais qu’ils ont dû se limiter.
Takorita Meets Fries donne l’impression de n’être qu’un prologue à ce qui aurait dû devenir une aventure bien plus intéressante. Et tous ses autres défauts découlent de ce manque de temps passé en sa compagnie. Il n’y a qu’un seul moment où nous sommes contraints de faire un choix. L’ensemble du jeu se parcourt sans aucune intervention de notre part. Nous n’avons jamais l’impression de faire équipe avec Takorita et ses amis.
Et pour l’amour du vide
De la même manière, si les premiers écrans semblent intéressants avec des personnages hauts en couleurs et des décors inspirés, le reste de notre aventure est tellement rapide que la galerie finale de personnage est bien trop limitée tout comme les tableaux dans lesquels nous évoluons. Leur nombre est ridiculement faible. De plus, leur réalisation est bien trop inégale. Si certains jouent avec les éclairages pour offrir de jolis panoramas, d’autres sont d’une pauvreté graphique rappelant des gribouillages d’enfants.
Seules les compositions musicales surnagent au milieu de ce marasme. Elles sont toutes de qualité et nous permettent de nous mettre un minimum dans l’ambiance de cette histoire amusante qui n’est jamais développée à sa juste valeur. Le portage même semble poser problème. Il existe deux systèmes de sauvegardes, rapide ou classique. Sauf qu’après avoir tenté d’atteindre, en vain, un quelconque menu durant les phases de jeu, nous nous sommes contentés de sauvegarder rapidement l’unique fois où un choix nous a été proposé. Vu la faible durée de vie du titre de Roseverte, cela ne pose pas de problème, mais montre tout de même quelques errances techniques.
Avant de conclure, il faut aussi évoquer l’absence totale de gameplay. La plupart des visuals novels proposent des systèmes basés sur des choix ayant des conséquences sur des points variés tels la suite de l’histoire ou des statistiques liées à un arbre de personnalité qui influencera par la suite nos choix. Ici rien de tel. Le gameplay se limite à suivre des dialogues, plutôt rigolo certes, mais sans aucune intervention de notre part. C’est le degré zéro de l’interactivité.
Conclusion
Takorita Meets Fries avait tout pour être un visual novel de qualité, une héroïne attachante, un style chibi mignon qui plaira aux petits comme aux grands, et des dialogues écrits avec beaucoup d’humour. Malheureusement, il se limite à un public anglophone et surtout, ce public devra se contenter d’une toute petite heure de jeu pour en voir la totalité. Il devra aussi se contenter d’un système de jeu ne reposant que sur un seul et unique moment de choix. Bref, le titre de Roseverte, à notre plus grand désarroi, a tout du prologue et pas grand-chose d’un jeu à part entière.
LES PLUS
- Les personnages chibi sont tout mignons...
- La bande son se renouvelle agréablement durant notre aventure
- Les dialogues sont plutôt drôles
- Un prix d’achat juste à 5€
LES MOINS
- ... mais tellement peu nombreux
- Une demi-heure de jeu pour en venir à bout c’est vraiment très court
- Tout en anglais, il faut maîtriser la langue du chat qui expire
- Aucun système de gameplay ou de choix n’est mis en place
- Les décors sont très inégaux, allant du très beau fond marin au village réalisé à la truelle