Initialement sorti en 2006, BloodRayne 2 faisait suite à un concept flairant le nanar assumé à tout prix. Entre une histoire teintée de vampirisme et des soldats nazis à l’affût d’une nouvelle société, BloodRayne figurait parmi les jeux troubles de la sixième génération de console, suffisamment emblématique d’une période pour rester dans les annales. Les ressorties en version remastérisée des deux volumes donnent l’occasion aux joueurs de la Nintendo Switch de (re)découvrir un univers où le gore occupe une place centrale.
La vampiresse des années 2000
Les années 1940 sont derrière nous dans ce deuxième opus ; la vampiresse Rayne s’aventure désormais dans les années 2000 pour distribuer les coups de lames à une horde d’ennemis génériques et soucieux de finir à la découpe. Le concept peut ainsi être résumé par le principe d’un simple beat them’all totalement nerveux ; dont les mécanismes de gameplay peuvent demeurer inédites en comparaison avec le premier épisode.
Les coups de lames demeurent les points fondamentaux pour conduire les combats du jeu, mais de nouvelles interactions sont possibles pour diversifier les attaques. Le joueur peut ainsi utiliser le décor pour réaliser des coups plus dévastateurs, mais également pour atteindre des plateformes jusque-ici inaccessibles. Ce point est important, puisqu’il permet d’offrir un peu plus de profondeur au jeu ; ce faisant, BloodRayne 2 devient par moment un jeu de plate-forme malheureusement très perfectible.
Les années 2000 sont en marge de cette critique, notamment au vu des caractéristiques propres au gameplay. Malheureusement, les contrôles, bien que très accessibles, sont vite altérés en pleine session baston à cause des problèmes étouffants de la caméra, qui, à peine l’excitation des combats impulsée, part dans tous les sens. C’est d’autant plus condamnable qu’il n’y a pas eu d’évolution concernant ce problème, qui était également caractéristique du second volume en 2006.
Au bon souvenir d’un temps révolu
BloodRayne 2 : ReVamped est une aubaine pour les nostalgiques d’une période où la créativité était nuancée dans le champ vidéoludique. Ainsi, cette créativité peut se baser sur des concepts dont la caractéristique principale repose sur la plastique du personnage principal, Rayne. L’esthétique peut ainsi être considérée, dit vulgairement, comme étant relativement lourdingue, mais le jeu doit être intégré dans une époque où les modèles, volontairement outranciers, étaient précisément faits pour plaire à un public très masculin. Si le regard peut sembler perplexe devant l’héroïne, c’est surtout le poids des années qui pèse lourdement dans le jugement plus général du jeu. L’esthétique et la représentation des personnages ont beau avoir mal vieilli, tous les éléments sont pourtant fidèles de la sixième génération.
Le temps révolu d’un gameplay parfois bancal, parfois succulent par son accessibilité déconcertante ; le plaisir est immédiat manette en main, d’autant que les effets gore des années 2000 sont bien intégrés dans le flux de l’action. Se saisir de chaque ennemi en suçant son sang peut néanmoins être une astuce un brin trop facile, permettant de régénérer sa propre vie à volonté. Les sessions de castagne ont parfois tendance à être répétitives, sans effort certain de la part des développeurs de l’époque à proposer davantage de variations dans les confrontations. Et ce point peut poser un problème tant la difficulté semble drôlement dopée pendant ces séquences, provoquant parfois de l’incompréhension devant des sessions qui semblaient accessibles.
Les bons souvenirs peuvent vite s’estomper devant des bugs graphiques ou techniques embêtantes. Il serait cruel d’évoquer les décors, qui réagissent plutôt bien aux attaques de Rayne, mais il est nécessaire d’évoquer les chutes inacceptables de framerate pendant les combats et pendant les « pillages » de décors. Cela est encore plus choquant au vu de la technique ancienne du jeu, datant, faut-il encore le rappeler, de 2006.
Une version Switch dans le rang
Pas d’exploit ni de prouesse technique, BloodRayne 2 : ReVamped fait, communément dit, le travail. Il tourne très normalement, peu importe que nous puissions l’avoir entre les mains ou via le dock. À rappeler que le jeu est proposé en français avec les voix anglaises.
Conclusion
BloodRayne 2 : ReVamped est un remaster sans grand effort du second opus sorti en 2006. Il demeure adapté au format HD, et se permet également de proposer une version portable très bien adaptée. Les problèmes de caméra et de framerate peuvent néanmoins possiblement altérer les sessions de jeu.
LES PLUS
- Un jeu bien rythmé
- Les souvenirs de la 6e génération derrière une telle production
- L’ambiance horrifique/gore
- Une violence totalement assumée
LES MOINS
- Des bugs de caméra…
- Et un framerate inacceptable pour un tel remaster
- Répétitif
- La direction artistique est trop ringarde