Etes-vous plutôt ange ou démon ? Probablement un peu des deux ! Oh ne niez pas, nous cultivons tous nos petits péchés, quels qu’ils soient : l’orgueil, l’avarice, la luxure, l’envie, la gourmandise, la colère ou encore la paresse… Faites votre choix ! Adapté de la saga éponyme sur mobile, le jeu de réflexion Doodle Devil: 3volution, développé et édité par JoyBits, vous propose de laisser libre cours à vos instincts machiavéliques et de pervertir la Création pour 8,99 euros. Gangrénant toutes les plateformes du marché depuis début mars 2021, le mal s’exprime dans toutes les langues : allemand, anglais, espagnol, français, italien, japonais, coréen, néerlandais, portugais, russe et chinois.
Au Commencement, il y avait le Créateur… démoniaque !
Doodle Devil vous met donc aux commandes du Diable en personne afin de semer le chaos dans l’Univers, à travers plusieurs modes de jeu. Le principal d’entre eux consiste à combiner aussi bien des forces élémentaires telles que le feu ou l’eau, des items (denrées, etc.), des êtres vivants et même des péchés ou des démons… pour engendrer de nouveaux vices et abominations. Par exemple, l’association des fruits, universellement représentés par l’icône de la pomme – difficile de ne pas y voir une référence au péché originel – et de l’homme générera… un pêcher, justement.
Notre objectif ? Mettre la main sur les 198 éléments, répartis en 20 groupes, composant l’encyclopédie maléfique du titre qui répertorie l’ensemble des combinaisons que nous déverrouillons en mêlant les « ingrédients » à notre disposition, dont la liste s’enrichit au gré de nos essais. Les tentatives avortées ne nous pénalisent en aucun cas, pas plus qu’il n’y a de limite de temps. Une citation relative au résultat obtenu vient en outre récompenser chacune de nos expériences fructueuses, un détail sympathique !
Deux autres modes de jeu
Si toutefois vous peiniez à imaginer de nouvelles associations d’idées, un système monétaire vous permettra d’obtenir aides ou indices. Pour gagner ces précieux deniers, il faudra veiller à se connecter quotidiennement au jeu, ou défier le hasard sur une machine à sous au sein du mode « Devil Slots ». Parviendrez-vous à décupler votre mise de départ, ou sombrerez-vous dans l’enfer de l’addiction au risque de tout perdre ? Doodle Devil se joue de nos propres travers…
La boutique permet en sus de trois aides valables 24 heures, d’acquérir trois packs « Eurêka » qui une fois descellés, révèlent deux groupes d’éléments susceptibles d’interagir entre eux ou de provoquer une réaction aléatoire, ainsi que des clés disponibles à l’unité déverrouillant l’une des serrures de la geôle des démons, dans le dernier mode de jeu intitulé « Bataille de démons ».
Le but est d’y combattre d’autres créatures maléfiques, neuf au total. Le titre nous gratifie initialement d’un démon gratuit, mais il faudra pour invoquer ses confrères aux pouvoirs distincts, les libérer au cours du jeu principal, puis acheter en boutique les clés précédemment évoquées. Lors d’un affrontement, nous devons mélanger judicieusement deux éléments parmi trois en notre possession, dans l’espoir de concevoir une puissante attaque ou de restaurer la santé de notre serviteur malfaisant, tout en gardant un œil attentif sur notre consommation de mana, sous peine de perdre la bataille. L’interface soignée allouée à nos expérimentations, aux airs de livre ouvert dans lequel nous faisons glisser les éléments sélectionnés d’un côté à l’autre, se double d’une voix gutturale qui dans la langue de Shakespeare, commente nos initiatives et pire, s’en moque sans vergogne lorsqu’elles commencent à tourner sérieusement au vinaigre.
Des mécaniques répétitives directement héritées du mobile
Le gameplay de Doodle Devil, simple et diversifié, manque cependant de profondeur. Répétitif, mais pas seulement : à mesure que nous avançons dans le jeu et que l’inventaire se remplit, nous prêtons en effet de moins en moins attention à la bonne concordance des alliages auxquels nous nous livrons, nous contentant en cas d’échec, d’élaborer de nouveaux assemblages jusqu’à trouver le bon, sans plus de réflexion. Aussi face à l’accumulation d’items, la logique prévalant derrière le titre se dilue petit à petit, à moins de prendre le temps de consulter dans le détail le petit tutoriel qui l’accompagne.
Autre point discutable – par ailleurs déjà mentionné -, la mécanique de rétention du joueur incité à se connecter quotidiennement pour se remplir les poches : un grand classique des free-to-play sur mobile qu’il eût été de bon ton d’évacuer de cette version console, vendue à prix coûtant.
Au rang des initiatives de bon aloi, néanmoins, l’effort entrepris en matière d’accessibilité, via l’ajout d’un mode spécialement destiné aux plus jeunes, est à saluer, de même que la possibilité de s’adonner à Doodle Devil en mode tactile ou muni de sa manette. Enfin le jeu s’en tire avec les honneurs graphiquement, l’omniprésence du rouge vif seyant parfaitement à son ambiance luciférienne.
Conclusion
Si le dernier-né de JoyBits convainc par sa réalisation élégante et la diversité des modes proposés, il peine en revanche à se renouveler sur le long terme, répétitif et frustrant à force de se tromper. A 8,99 euros, l’ajout du mode « enfant » - bonne idée au demeurant – ne suffit pas non plus à justifier l’addition, un peu salée au regard du contenu. Dommage, s’agissant il faut bien le dire, d’un jeu de réflexion assez atypique !
LES PLUS
- Gameplay simple
- Une ambiance et un univers diaboliques
- Un peu de culture : on apprend des citations d'auteurs célèbres
- La voix off, railleuse à souhait
- Des aides qui sont les bienvenues
- Le mode « enfant »
LES MOINS
- Répétitif
- Un peu trop cher