Ah, la capture de petits monstres tout mignons qu’on entraînera durement pour les envoyer au casse-pipe… Les materner jusqu’à évolution avant de passer aux suivants, encore et encore, en voilà un concept cool, popularisé par les Pokémons dont le monde entier raffole désormais. N’en oublions pas pour autant ces licences parallèles, Digimon et Yokai Watch en tête, qui tentent de survivre bon gré, mal gré, dans l’ombre de Pikachu et consorts. Monster Rancher aussi, petit jeu sans prétention à avoir fait les belles heures de la Playstation première du nom. Hein ! Quoi ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Ben justement, on vous l’explique.
L’élevage de monstres
A sa sortie sur PlayStation en l’an de grâce 1997, Monster Rancher fait son petit effet. Les avis positifs affluent chez l’éditeur Koei Tecmo qui concocte une suite, publiée deux ans plus tard. Rien d’étonnant donc à ce qu’un remaster pointe aujourd’hui le bout de sa jaquette ; n’en va-t-il pas toujours ainsi, face au succès ? Bon, d’accord, pas nécessairement. Quoiqu’il en soit, l’anniversaire de la saga approchant à grands pas, Koei Tecmo flairant le bon filon, convoque sur Switch – quoi de mieux que la portable de Nintendo ? – une version DX de ses deux premiers titres. En anglais seulement. C’était bien sûr couru d’avance, s’agissant d’une licence avant tout plébiscitée au pays du Soleil levant. Dommage cependant que cette réactualisation ne s’accompagne pas d’une version française.
Aussi héritons-nous de Monster Rancher 1 et 2, façon « DX ». Petites lettres, grandes conséquences ? Nous y reviendrons. Mais attardons-nous d’abord sur le gameplay, en deux mots : simple, addictif… et c’est tout. On choisit son monstre – au pire le génère-t-on aléatoirement -, puis direction son ranch pour l’élever. Pas de folie hein, l’automatisation l’emporte ici ; tout juste sélectionne-t-on les options et personnalise-t-on l’entraînement de son poulain afin d’optimiser ses capacités. Le jeu se charge ensuite de faire le reste, à l’exception du type de nourriture et de la gestion du repos, généreusement laissés à notre discrétion. Car notre apprentie bête de ring, évidemment s’épuise au cours de ses longues semaines d’élevage intensif. Ne cherchez pas plus loin côté scénario, on vient d’en dévoiler le twist fondateur. Oups.
Toujours cette même rengaine
A l’instar d’un jeu de simulation agricole, les jours se succèdent. Enfin, plutôt les semaines, qui font ici office de mètre étalon. Et puisqu’à chaque semaine suffit sa peine, nous planifierons chaque lundi l’activité des jours à venir : entraînements, repos, combats, comme dit précédemment. Rien de transcendant, de quoi toutefois renforcer la puissance de notre bébête au fil du temps, ainsi que notre affection à son égard. Ces liens que nous tissons facilitent un poil le dressage.
Faute d’autre intervention requise de notre part que la sélection des options, l’ennui nous rattrape malheureusement, en sus d’une certaine monotonie indissociable du genre. Nous nous surprenons pourtant à persévérer. Nous rendons notre monstre plus puissant. Sa durée de vie n’excédant généralement pas trois ans, nous veillons à ce qu’il se reproduise afin de perpétuer l’espèce – et la booster au passage par la grâce du métissage.
La formule se répétant toutefois à chaque génération, son intérêt aura tôt fait de s’étioler. Reprenant le dessus, la routine tue, plus encore que les combats tout aussi automatisés que les autres phases de jeu, et extrêmement redondants. Un cycle infernal !
Petite particularité qui plus encore, distingue Monster Rancher de Pokémon : le système de création aléatoire de monstres. A l’époque de la Playstation 1, il suffisait aux joueurs d’insérer dans la console leur album favori pour obtenir une créature sur-mesure. La Switch ne disposant cependant ni de lecteur CD, ni d’appli Deezer ou Spotify, une banque de données – certes limitée mais qui a le mérite d’exister – prend le relais, bien qu’il s’avère à l’usage peu ergonomique de saisir dans la barre de recherche, le titre du morceau ou l’artiste souhaité.
Une version DX, vraiment ?
Qu’en est-il enfin des graphismes et de la bande-son ? Le jeu sorti en 1997, bien avant l’émergence de la 4K, accuse très clairement le poids des années, sans qu’aucune amélioration ne daigne poindre à l’horizon, et se paie même le luxe d’être lent. Les musiques d’ambiance, pas désagréables quant à elles, finissent néanmoins par tourner en boucle. Le cycle infernal, le retour !
Conclusion
LES PLUS
- Système d’élevage des monstres
- 2 jeux en 1
- Création aléatoire de monstres originale
LES MOINS
- Beaucoup trop répétitif
- Aucune action requise de notre part
- Pas d’histoire
- Des graphismes datés
- Pas de traduction française, ce qui rebutera les non-anglophones
- La recherche de morceaux, pas vraiment pratique