Il y a des jeux contemplatifs qui savent nous emmener dans leur monde de poésie et de liberté. Des jeux au gameplay minimaliste, mais à l’ambiance envoûtante et relaxante. Des jeux portant un message d’ouverture au monde. Et puis il y a Aery – A Journey Beyond Time, un jeu qui veut jouer dans la cour des grands, mais qui est tout l’inverse des jeux précédemment cités. Un jeu qui se termine en 72 minutes sans jamais nous avoir apporté le moindre plaisir. Alors c’est décidé, nous ne passerons pas une minute de plus que le temps passé à y jouer pour rédiger cet article. À vos marques, prêt, partez !
Information : les images présentées dans l’eShop et illustrant ce test (même source) ne correspondent pas du tout à la réalité et pour éviter les problèmes, EpiXR Games a tout simplement désactiver la fonction de capture d’écran de la Switch. Voilà pourquoi ce test ne présente aucune capture d’écran.
La morale à deux balles
Dans Aery – A Journey Beyond Time, nous incarnons une espèce de perroquet intergalactique qui arrive sur Terre et qui va assister à l’évolution de la vie sur notre planète bleue. De l’arrivée de la vie amibienne, rien à voir avec les Amiibos, jusqu’à l’extinction programmée de l’homme. Car oui, dans le titre de EpiXR Games, l’humanité est vouée à disparaître. Nous sommes tous incommensurablement égoïstes et c’est tout ce que nous méritons. Prends ça dans ta face l’humanité !
Il est bien sûr mentionné dans la fiche de l’eShop qu’Aery est un jeu conçu pour se détendre et se relaxer. Évidemment, qui n’a pas envie d’assister à la fin de la civilisation après une journée de boulot ? Après une journée passée avec des collègues avec qui nous nous entendons bien, qui nous aident lorsque nous en avons besoin et à qui nous rendons la pareille lorsque c’est nécessaire. Franchement, imaginer que dans un futur proche, leurs petits enfants, ainsi que les nôtres par la même occasion, pourraient disparaître à de quoi remonter le moral.
Bien sûr, le fait qu’EpiXR Games en soit à son cinquième épisode en deux ans de la série Aery avec toujours le même principe et le même moteur nous permettrait aussi de tirer des conclusions hâtives, mais ayant une confiance, peut-être mal placée certes, dans nos frères humains, nous préférons ne pas nous appesantir sur les raisons de ce manque de renouvellement pour revenir sur le gameplay de leur titre.
Dans ce dernier Aery, comme dans les précédents d’ailleurs, nous contrôlons, avec un stick, les mouvements de notre piaf. Et c’est tout. Alors oui, il est aussi possible de faire des tonneaux avec L et R, mais comme ça ne sert strictement à rien, pourquoi perdre du temps avec cet ajout fait, sans doute, par le stagiaire lors du second épisode. Et nous en sommes déjà à 35 minutes…
La technique à la ramasse
Le propos est catastrophique et moralisateur et le gameplay se résume à passer sur des espèces de plumes brillantes éparpillées dans le niveau. Il y a pire me diront les plus enthousiastes. Et ils auront raison. Sauf quand ces niveaux ont la taille du salon d’un nain de jardin, que les effets de lumière empêchent de voir à plus de 2 cm, que les décors apparaissent à 1,5 cm devant nous et que le framerate à autant d’images par seconde que ma grand-mère de 93 ans monte de marche par seconde.
Que dire de plus, enchaîneront les moins défaitistes souhaitant sauvé le soldat Ryan une dernière fois. Eh bien il faut aussi aborder la bande-son. Qui dit jeu aérien pour se détendre dit musique aérienne, légère et douce. Là c’est tout le contraire, nous avons dans les oreilles des pistes électros insupportables au bout de deux minutes qui se répètent en boucle tout au long des niveaux. Ajoutons à cela un narrateur heureux de nous narrer les multiples défauts que nous, humains, transmettons à nos descendants, et nous obtenons un titre qui casse autant les rétines que les oreilles.
Terminons cet article en abordant la partie graphique. C’est peut-être la seule chose à sauver. Si nous oublions les effets de lumière rendant aveugle, le parti pris du low-poly offre des paysages qui pourraient se parcourir avec plaisir s’ils n’étaient pas si minuscules. De même, ils manquent cruellement d’animation. Si certains offrent des bûcherons en plein travail, la plupart du temps nous n’avons le droit qu’à des oiseaux stoppés en plein vol. Pourquoi animer des bûcherons, mais pas des oiseaux, la question est entière et nous éviterons de proposer une explication par peur d’être désagréable. Mais voilà que déjà 59 minutes se sont passées, il va nous falloir conclure pour avoir la possibilité de nous relire.
Conclusion
Aery - A Journey Beyond Time du studio EpiXR Games n’est pas un jeu vidéo, c’est, au mieux, un projet étudiant de fin d’année. Son propos est bêtement moralisateur, sa bande-son électro est insupportable et sa technique a de quoi rendre épileptique un aveugle. De plus son gameplay est inexistant et l’arnaque à la capture d’écran pour mettre son jeu en avant sur l’eShop est tout bonnement honteuse. La seule chose que nous souhaitons à propos d’Aery c’est que le moins de personnes possible posent leurs mains dessus.
LES PLUS
- Notre souffrance est de courte durée
- Juste 72 minutes pour rédiger un test, c’est du temps de libérer pour s’occuper de ses enfants
LES MOINS
- Le gameplay est inexistant
- Le framerate est à la ramasse 90 % du temps
- Le propos moralisateur est tellement facile et ridicule
- Les effets de lumière rendent aveugle
- La taille des niveaux est ridicule
- La capture d’écran désactivée pour éviter de montrer la réalité, bravo
- La durée de vie est famélique
- Une introspection va être nécessaire pour déterminer ce qui a fait que j’ai mérité de tester ce jeu
Je me tâte à l’acheter ce jeu, le test donne vraiment envie
Idem