Qui n’a jamais ressenti un manque de confiance en soi ou l’envie de s’exprimer autrement que par des mots. Nous avons de la chance, car nous avons l’art. Que ce soit le cinéma, la musique, l’écriture ou encore la peinture, nous pouvons exprimer nos différentes émotions de maintes façons. C’est lors du dernier Nintendo Direct Indies que le jeu Chicory a colorful tale a été annoncée pour une sortie directement après. Si nous parlions d’art et plus précisément de peinture, c’est parce que cet aspect est essentiel dans ce jeu. Partons d’une toile blanche et peignons ensemble notre histoire.
The legend of paint
Tout commence avec notre petit personnage, un adorable chien anthropomorphe. Nous allons lui choisir un nom, et celui-ci sera en lien avec notre plat préféré. Pour nous, il s’appellera Lasagnes. Donc tout commence lorsque Lasagnes, en bon et loyal serviteur, fait le ménage dans une salle de la demeure de Chicorée, une grande artiste peintre. Pendant que l’on s’évertue à la lourde tâche du nettoyage, une étrange secousse intervient, puis je deuxième et enfin une troisième et dernière. Les couleurs de ce monde si coloré disparaissent et le noir et blanc deviennent rois de ce monde.
Ni une ni deux, nous allons voir la grande artiste. Manque de bol, cette dernière n’est pas là, nous ne savons pas où elle se trouve, et apparemment elle seule peut arranger tout ce chaos. Chose étrange ou totalement anodine, nous trouvons son pinceau, juste devant sa porte. À l’instar du bon vieux Mickey dans le célèbre L’apprenti sorcier, nous nous emparons de cet artéfact magique et ne nous appartenant pas. Pourtant, très vite, on apprend à s’en servir, on remet quelques couleurs par-ci par-là. Même si on ne comprend pas vraiment comment tout cela fonctionne et qu’on sait pertinemment que cet objet ne nous revient pas.
Nous décidons alors, en commun accord avec notre conscience, de sortir de la demeure et de trouver de l’aide auprès du bon peuple de ce monde maintenant privé de ces belles couleurs.
Quand Epic Mickey rencontre Zelda
Le jeu va se présenter comme un Zelda, les zones relativement petites vont se succéder écran par écran. Chacune de ses nouvelles aura sa petite énigme ou quelque chose à accomplir en utilisant à bon escient notre pinceau. Ainsi, comme dans le jeu Epic Mickey, pour ceux qui l’auraient connu, nous sommes équipés d’un pinceau. Cet objet loin d’être anodin, fait partie intégrante du gameplay. Un arbre bloque notre chemin, hop on l’efface. Une plateforme est inaccessible, aller hop on peint une fleur pour s’en servir comme trampoline.
Les utilisations sont nombreuses et si les façons et les moments pour l’utiliser seront toutes d’une partie à une autre, il n’en sera pas de même pour la partie graphique. Car oui qui dit pinceau, peinture, donc couleurs. Si au départ, nous sommes assez pauvres dans le choix de celles-ci, cela va s’étoffer avec le temps. Tout comme les formes de pinceau, un cercle, un carré, des points, et même un cœur. Ici, tout sera varié et permettra à chaque joueur de peindre ce monde comme il l’entend et selon ses goûts.
D’ailleurs, il est très agréable de manier cet ustensile, que ce soit à la manette ou en tactiles. Tout est intuitif et participe grandement au plaisir de jouer. Si le jeu se montre mignon tout plein, avec son petit personnage principal et son esthétique global semblant destiné à un public bien plus jeune, cela n’en est pas totalement le cas. En effet, derrière ces petits airs très gentillet, le titre cache une histoire relativement sérieuse sur fond de confiance en soi et épuisement professionnel. Bien sûr, chacun percevra les choses différemment, et quoiqu’il en soit, le jeu reste ouvert à tout public. Mais mis à part son histoire, plaisante à suivre, il y aussi la difficulté du titre qui peut venir rebuter certains joueurs.
Humour bon enfant et difficulté
Le jeu fait sensation avec sa patte artistique peu commune. Pourtant, même si le jeu se veut tout public, nous sommes confrontés assez vite à des pics de difficulté plutôt grands. Notamment en ce qui concerne les énigmes de plus en plus ardues. Peindre un élément du décor pour révéler des mots, peindre un motif précis et ainsi de suite. Tout cela est assez varié et concourt à rendre le jeu plus difficile. D’ailleurs, comptez une bonne dizaine d’heures pour en voir le bout. Plusieurs petites quêtes annexes seront bien sûr de la partie. Repeindre une maison, ramasser des ordures…Etc. Tout cela reste bien entendu très classique, et peu importe que vous vous attardiez ou pas sur les quêtes annexes. L’histoire restera exactement la même, et les moyens pour en venir à bout seront identiques.
Bien que les énigmes peuvent nous bloquer, il est toutefois possible d’avoir de l’aide. Cela va se concrétiser par un appel à ses parents via une cabine téléphonique. La mère nous donnera quelques conseils, tandis que le père lui sera bien plus concret et donnera la solution à l’énigme. Cela est bien sûr, totalement optionnel et ce sera donc à la guise du joueur. Mis à part ces énigmes, nous serons aussi confrontés quelquefois à des boss aux fins de chapitres. Ces combats se gagnent grâce à notre pinceau qui faudra manier avec précision. Tout de même, bien que le jeu nous présente des combats de boss, ne pensez pas que le jeu se révèle si difficile que cela. En effet, d’une part la mort et donc l’échec n’est pas présent ici, mais d’autre part plusieurs options viennent pour que le jeu soit en total adéquation avec nous même. Autant dire que sur le point des options graphique, sonore et du gameplay, le jeu n’y va pas de main morte et peut donc être adapté à tout public.
De plus, il est à noter que si vous voulez partager cette aventure avec un ou une amie, cela est tout à fait possible avec le mode coopération. Toutefois, ce mode ne rajoute pas non plus beaucoup de nouveautés, mais il a le mérite d’exister.
Enfin, pour conclure, la partie sonore est un régal. Que ce soient les bruitages du pinceau, de la peinture, voire même de l’environnement que l’on traverse, le son est de qualité. Quant à la musique, bien qu’assez discrète, elle sait se faire entendre lorsque cela en vaut la peine. Et autant dire qu’elle vaut le coup, mélodieuse, quelque peu enfantine et plaisante, elle nous entraîne avec une grande délicatesse dans le monde merveilleux de Chicory a colorful tale.
Conclusion
Chicory a colorful tale est un petit jeu indé très rafraîchissant ; oscillant entre sérieux et esprit enfantin, le titre se savoure avec plaisir. Le gameplay est simple à prendre en main et propose même des énigmes venant corsé quelque peu le jeu. D’ailleurs, ces énigmes se feront de plus en plus difficiles et se verront compléter avec des combats de boss mettant totalement à contribution le gameplay du titre. Le jeu embarque avec lui un mode deux joueur coopératif cool mais plutôt anecdotique, ainsi que plusieurs options offrant un excellent confort de jeu. Tout ça est englobé dans un jeu avec une patte graphique très attirante et une bande son qui saura régaler nos petites oreilles.
LES PLUS
- Un mélange de Zelda et Epic Mickey
- Un style graphique très attirant
- Un gameplay simple qui se renouvelle
- Des énigmes de plus en plus complexe
- Des quêtes annexes
- Des options pour adapter le jeu à sa convenance
- Une histoire plaisante à suivre
- Une bande son très agréable
- Bonne durée de vie
LES MOINS
- Une montée de la difficulté qui peut freiner
- Les conseils des parents qui peuvent spoiler beaucoup de choses