Npckc est un indépendant dont les petites productions ont pu passer sous vos yeux sur smartphone, PC, puis récemment sur console. Nous avons pu découvrir la spécialisation du développeur dans le Visual Novel mignon et surprenant l’année dernière avec le portage de A Hero and a Garden sur Nintendo Switch. Cette année, Ratalaika Games donne un nouveau coup de pouce à Npckc en portant A Year of Springs sur console, dont une sortie Nintendo Switch. Cette sortie nous permet également de soutenir le développeur en prenant en main le titre.
Une histoire de femme et de sources chaudes
A Year of Springs est en fait une œuvre divisée en trois petits récits tournant autour de trois jeunes femmes : Haru, Eirika et Manami. Chaque récit est vécu du point de vue de chacune des héroïnes avec leurs différents questionnements autour de l’amour, la complicité et l’intégration sociale. Les histoires se débloquent au fur et à mesure en finissant chaque récit. Trois récits très courts, à parcourir sur quelques petites heures, pour avoir tous les dénouements possibles. Notons également un quatrième récit à débloquer, épilogue à la trilogie.
Le premier récit s’intitule « One Night, Hot Spring ». Nous vivons le récit du point de vue de Haru, invitée aux sources chaudes par sa meilleure amie Manami. Haru hésite longuement avant de répondre à l’invitation, non sans une certaine appréhension. Nous découvrons alors que Haru est en fait un homme transgenre, hanté par de nombreuses problématiques sociales liées à ce fait. La réflexion étant de savoir si Haru peut profiter de ce séjour autant que ses amies.
Le second récit se nomme « Last Day of Spring ». Nous vivons le récit quelques mois après le premier du point de vue d’Eirika. Celle-ci est une autre amie importante de Manami et a fait la rencontre de Haru lors de la sortie aux sources chaudes. Eirika est une femme écervelée, bien intentionnée et sans grande opinion sur les “clichés sociaux”. Nous vivons une semaine dans laquelle celle-ci se démène à organiser une journée au spa pour l’anniversaire de Haru.
Le titre du troisième récit est « Spring Leaves no Flower ». Nous vivons cette fois-ci une journée du point de vue de Manami. Celle-ci se questionne sur le comportement de ses deux meilleures amies après une réflexion que lui a fait son petit ami. En échangeant avec ses amies, Manami se pose des questions identitaires tout en se confrontant à des interrogations sur l’amitié et l’amour. Le jeu est proposé en plusieurs langues, dont le français, pour que tout le monde puisse comprendre le message véhiculé.
Un message important délivré à travers le mignon
Comme pour A Hero and a Garden, nous sommes face à une nouvelle surprise mignonne que nous délivre Npckc, avec une histoire au message plus complexe que ne pourraient le suggérer de prime abord les visuels et la bande-sonore du jeu. En effet, les illustrations des décors et des personnages ont une patte mignonne et des caractéristiques propres à Npckc. Pas besoin d’embaucher des characters designers de renom ou de faire dans le design anime classique des jeux du genre au Japon. Pareillement, les quelques notes de musiques sont simples et s’alignent totalement au ton que peut prendre l’histoire.
Le style est simple pour plaire à n’importe qui et permet à A Year of Springs de pouvoir être adapté partout sans peine. Autrement dit, le jeu Switch n’est pas une vitrine technologique, il fonctionne simplement et très bien en TV comme en portable. Notons qu’en portable, vous pourrez même y jouer en bénéficiant du tactile. Un confort de plus pour vivre confortablement le jeu n’importe où. Le gameplay se résume à simplement marteler A, lire le texte et faire des choix de réponses parfois surprenants pour débloquer les différentes fins des récits.
Clairement, si vous êtes amateurs de jeux d’action ou de genres dans lequel vous interagissez activement dans le jeu, le Visual Novel ainsi que A Year of Springs ne sont certainement pas faits pour vous. Pourtant, si vous avez le temps de vous y intéresser quelques minutes, alors il est possible que le message délivré par Npckc puisse vous marquer. L’écriture est habilement simple pour aller avec le design mignon du titre, mais également pour parler à beaucoup de personnes. Derrière les apparences, nous découvrons ainsi des problématiques rarement traitées dans les jeux vidéo ou médias en général.
Des sujets de société actuels à la limite du tabou. Npckc propose à travers A Year of Springs de soulever les problèmes d’insertions sociales rencontrés par les personnes transgenres, ou encore des problématiques liées à l’asexualité et l’aromance. Npckc ne prétend certainement pas faire une intrigue lourde autour du sujet. Le but est certainement d’amener avec légèreté le thème du LGBT dans la réflexion, et potentiellement ainsi permettre une certaine prise de conscience au plus grand nombre. Une très bonne initiative, si tel est le but, mais ceci n’est que théorie. A vous de parcourir le jeu, méditer sur celui-ci et éventuellement contacter l’auteur.
Conclusion
Nous vivons à l’heure où une bonne partie des récits de jeux vidéo sont de simples prétextes au divertissement. En réalité, ces récits font simplement leur travail puisque le jeu vidéo est un divertissement comme la lecture, le cinéma ou la musique parmi tant d’autres. Comme dans tous ces supports, il y a parfois des choses qui sortent du lot et qui nous interpellent sans que l’on s’y attendent. Comme A Year of Springs qui pourrait toucher beaucoup de monde à une échelle différente que l’on soit directement concernés par les thèmes LBGT abordés par le titre ou non. Pour le prix d’une nouvelle, d’un conte ou d’un manga, nous ne pouvons que vous encourager à vous y intéresser si vous avez du temps à consacrer au titre.
LES PLUS
- Trois récits en un jeu
- Plusieurs fins à débloquer par récit
- Un quatrième récit épilogue à débloquer
- Le thème du LGBT abordé de manière simple
- Traité de façon à ce que beaucoup puissent comprendre
- Une écriture avec une réflexion intéressante
- Une patte mignonne et unique
- Une ambiance sonore simple et efficace
- Fonction tactile en portable
- Pas si cher
- En français !
LES MOINS
- Visual Novel rime souvent avec peu de gameplay
- Peut-être ennuyeux pour ceux qui demandent du gameplay
- Très court quand même
- Nous aurions aimé encore plus de réflexion sur le thème
- Pourquoi pas même plus de profondeur dans la thématique
- Une thématique que ne comprendra peut-être pas tout le monde
- La patte visuelle trop simpliste qui peut ne pas plaire
- Certains diront que les musiques sont trop discrètes
- Pour certains, ça devrait être moins cher