Une pincée de Limbo pour cet aspect vivarium en noir et blanc, quelques brins de Fez pour l’allure de notre personnage (un droïde tout carré) et une pointe d’originalité pour parfaire l’ensemble, Night Lights nous convie dans une suite de puzzles plateformesques typiques (le genre « pousser des caisses », un genre prospère sur la scène indé). Tout se joue ici sur un habile jeu d’ombres et de lumières…
Lights out
Pour le pitch : une météorite s’est abattue non loin alors que nous dormions paisiblement dans notre cabane. Le monde que nous connaissons a alors changé… De manière inattendue, la lumière ne révèle pas ce que camoufle l’obscurité mais « invisibilise » tout ou partie de ce qui nous entoure. Voyez plutôt : un obstacle vous gêne, un mur vous empêche d’avancer… Hop ! Un coup de projecteur et le pan de mur disparaît, le méchant obstacle n’est plus qu’un mauvais souvenir. La solution de l’énigme qui vous paraissait, quelques instants avant insoluble, vous tend alors les bras.
Les développeurs introduisent assez tôt dans le jeu des objets transportables (comme une lanterne ou une télévision) qui permettent d’illuminer des zones précises. Armé de ces objets, le jeu nous oblige à trouver le chemin idéal à travers un dédale de fausses pistes. Tout éclairer sans discontinuer n’est en effet pas forcément une bonne chose, vous le saurez à vos dépens…
La nuit, tous les droides sont gris
Comme il est de coûtume dans ce type de jeu, nos neurones seront sollicités avec une régularité métronomique. De leurs flagelles frémissantes, ils vous remercieront chaleureusement car le jeu est astucieux, réflexif sans être trop ardu, ni trop punitif. Il n’y a pas de monstre, peu de pièges mortels (pics et autres canons hostiles vont surtout popper dans les derniers niveaux). Oui, nous pouvons nous retrouver bloqué mais il n’y a pas de quoi rager : l’option « restart the level » sera notre rédemption et notre meilleur ami.
La manière labyrinthique dont les niveaux sont agencés, vous fera inévitablement penser à un metroïdvania (ou disons à un mini-metroidvania). Des cristaux, pas forcément facile d’accés, feront office de clés pour ouvrir de nouvelles portes, et donc de nouveaux niveaux. Les nouveaux pouvoirs (cinq au total), agrémentent le gameplay mais vous permettront surtout d’accéder à des parties du jeu autrefois inaccessibles. Le tout se partage entre trois mondes différents, imbriqués à souhait : forêt, ville et désert. Night Light s’avère au final bien ficelé : avec son lot d’embranchements divers sans que rien ne paraîsse bêtement linéaire ou au contraire fouilli…
Lux a minima
Le minimalisme de l’ensemble a tout de l’élégance. Graphiquement, c’est limpide, joli, fin et soigné. Nous regrettons néanmoins un manque de variété du côté des environnements. Ils sont dans des teintes grises et noires qui les rendent très proches les uns des autres. Et comme dit précédemment, il n’y a que trois environnements. Ce qui n’est pas fifou. Nous regrettons également la partition sonore. Elle n’a pas l’air désagréable au premier abord mais elle se borne, pour les musiques, à des boucles hautement répétitives et pour le sound design à un résultat des plus discrets, à la limite de l’inexistant.
A noter que si notre bonhomme à la tête carré se manie plutôt bien, le dernier pouvoir acquis, un dash à la limite de l’incontrôlable peut être diversement apprécié. Il va transformer Night Lights en petit die-and-retry énervé. Inutile de rage quit pourtant : cette dernière ligne droite n’est pas très longue et même là, la difficulté reste abordable en comparaison d’autres pétages de cable rencontrés dans d’autres jeux.
Night Lights a du charme et comme les piles, il est durable. La durée de vie est honorable, l’aventure s’avère distrayante sans jamais (trop oser) plomber l’ambiance. C’est rare. Se rendre agréable en toute circonstance n’est en effet pas chose facile.
Conclusion
Le jeu sur la lumière est évidemment la promesse de ce jeu et elle est largement tenue. Seule sa musique (répétitive) et un manque de variété dans les décors trahissent sa condition de petit jeu. Des puzzles pour le sel, des plates-formes pour le poivre, Night Lights est bien assaisonné. Des lumières de la nuit naissent des niveaux distrayants, parfaitement agencés, avec une difficulté plus qu'abordable et une durée de vie très honorable (compte tenu du prix). A jouer !
LES PLUS
- Joli
- Agréable du début à la fin
- Astucieux, sans jamais être ardu
- L'agencement des niveaux, complexe
- Durée de vie plus qu'honorable (cinq bonnes heures de jeu)
LES MOINS
- Musiques répétitives
- Trop peu d'environnements différents
- Le dash, délicat à maîtriser