Tout le monde connaît le jeu Hotline Miami, et comme celui-ci et sa suite ont eu un très joli succès critique, il est tout à fait normal qu’il y ait eu des émules. Justement, de copie, c’est ce dont il est question ici. Kontrakt est un jeu similaire en tout point au fameux Hotline Miami et pourtant il s’en détache en bien comme en mal. Ne perdons pas plus de temps et découvrons plus en détails le contenu sanglant de Kontrakt.
Histoire dark et multiples personnalités
Oui, le jeu nous propose une histoire. Loin d’être anecdotique, celle-ci se suit avec plaisir, même si, gros bémol, c’est intégralement en anglais. Ben oui, encore une fois la langue française a été oubliée. Quoiqu’il en soit nous suivrons Léo, notre personnage qui, à l’instar du héros de Hotline Miami, devra remplir des contrats en vidant des bâtiments de leurs occupants. Mais attention, tout n’est pas si simple que ça. Dans ce jeu nous sommes face à un homme souffrant de schizophrénie, autrement dit, un dédoublement de la personnalité. C’est intéressant sur le papier, mais assez peu mis en avant durant le jeu.
Quelques éléments viendront étoffer le décor, des ombres étranges qui apparaissent, des lettres de sang écrites sur les murs, tous ces éléments ne viendront que nous immerger un peu plus dans la folie de notre personnage. Mais mis à part cela, pas grand-chose. Pourtant nous avons quand même des dialogues avec les boss assez fournis. Parfois philosophique, parfois politique et parfois même malsain, le jeu prend un malin plaisir à évoquer différents sujets. Attention, encore une fois il sera nécessaire d’avoir un bon niveau d’anglais face à ces longs dialogues dignes d’un Metal Gear et donc par conséquent parfois interminables. Heureusement, le jeu ne s’arrête pas à ces dialogues et c’est tant mieux… ou pas.
Hotline Miami 3 wish
Nous allons encore une fois comparer notre jeu Kontrakt au célèbre Hotline Miami. Et pour cause, le gameplay est quasiment semblable, pour ne pas dire identique. Tout comme dans le titre emblématique, notre avatar va entrer dans divers bâtiments et vider les lieux de ses occupants. Enfin pas trop non plus, car ici nous aurons des civils, donc, par conséquent de pauvres innocents qui n’ont rien demandé à personne. En même temps, vu que nos missions se déroulent dans des parkings, centres commerciaux, cinémas et autres discothèques, il est justifié que les lieux soient visités par bon nombre de passants. D’ailleurs tant qu’on est sur les lieux visitables, faisons une petite parenthèse sur la durée de vie. Cette dernière se révèle assez courte, enfin comme toujours ce sera selon votre affinité avec le titre. Comptez donc quatre à cinq heures de jeu et un peu plus si vous avez du mal avec ce genre.
La parenthèse maintenant fermée, revenons sur nos pauvres petites victimes collatérales, nous aurons tout de même des ennemis à tuer. Malheureusement contrairement à l’illustre jeu qu’il semble vouloir copier en tout point, il n’y aura pas de score ni de multiples façons de tuer nos adversaires. Nous aurons bien sûr une attaque au corps à corps mais cette dernière est lente et fait des dégâts une fois sur deux. Il sera donc normal de ne quasiment pas l’utiliser sauf cas exceptionnel. Bon si les attaques au corps à corps sont à oublier, nous aurons tout de même un petit arsenal d’armes à feu. Fusils à pompe, revolvers, mitrailleuses, fusils et autres joyeusetés viendront se joindre à la fête. Tout cela n’est pas très varié mais à tout de même le mérite de proposer diverses armes avec chacune ses stats.
Gunfight rpg wish
D’ailleurs tant qu’à parler de stats, autant parler des petits bonus. Des pièces d’équipement et diverses compétences seront à choisir à chaque début de contrat. Très sincèrement, même si le fait que les ennemis nous repèrent moins facilement, que notre rechargement est plus rapide ou autre petits bonus de ce genre, tout cela ne se ressent pas vraiment dans le feu de l’action, voire même pas du tout. Le jeu est très mal calibré, un coup sûr deux nous arrivons à tuer notre adversaire d’un seul tir qu’il faudra bien placer, pareillement pour eux qui pourront nous tuer plus ou moins facilement. D’ailleurs tout le problème du jeu est ici, sa fausse difficulté. On va devoir recommencer encore et encore le niveau, car nous allons mourir maintes et maintes fois et parfois même de façon incompréhensible. C’est à ce moment qu’intervient quelque chose de très bizarre, il peut arriver qu’en un ou deux tirs ont meurt et qu’à la partie suivante on encaisse les tirs à tout va et terminons le niveau avec l’impression d’avoir été totalement invincible. Cette difficulté parfois présente et d’autres fois totalement absente prend réellement le gameplay en défaut.
De plus, notre personnage est très lent. Cette relative lenteur est assez contraignante face aux assauts des balles mais est compensée par la possibilité de sauter et de faire une sorte de dash. Mais, car oui il y a un gros mais, ces deux fonctions d’esquive sont lentes et ralentissent encore considérablement notre personnage. A tel point que lorsqu’on les utilise, on a l’impression d’être Néo au sein de la matrice, mais avec un bullet time wish.
Heureusement nous avons la musique
Pour finir, passons sur la dernière partie de ce test, les graphismes et la bande son. Pour ce qui est des graphismes, ces derniers sont plutôt sobres mais conviendront totalement à ce genre de jeu. Nous avons donc un jeu avec une esthétique lorgnant vers le film noir et limite glauque. Les images tressaillent de temps en temps et l’esthétique quelque peu épurée de la plupart de ses couleurs donnent un certain cachet au titre. Toutefois pas vraiment de pixel art ici comme dans Hotline Miami, il veut lui ressembler graphiquement mais ce n’est pas encore ça.
Par contre pour ce qui est de la musique, là, il y a vraiment quelque chose. La bande son est endiablée, survoltée et entraînante. On se sent happé par ses rythmes rock et techno. Éclater des ennemis au fusil à pompe sur des musiques bien rythmées est un luxe que le jeu se paye avec grand plaisir. Oui, de ce côté-là, nous sommes satisfaits et c’est peut-être là que le bât blesse car au final nous en voudrions encore plus et il est dommage d’avoir une super OST mais un gameplay un poil trop bancal.
Conclusion
Kontrakt est un petit jeu sympathique. Il sera dans votre ludothèque au côté d'un Hotline Miami mais sans jamais le dépasser. Si la comparaison avec ce jeu se fait inévitable, c'est parce qu'il est ressemblant sur bien des points. Musique, gameplay, mise en place des niveaux. Pourtant, s’il joue sur les mêmes ondes que son grand frère, Kontrakt n'arrive pas à l'égaler, la faute à un gameplay manquant vraiment de punch et d'un aspect scoring. Ce que l'on retiendra surtout de ce jeu, c'est son histoire sombre avec son héros souffrant de schizophrénie, encore entaché par le manque de traduction en français.
LES PLUS
- Une histoire intéressante à suivre…
- Une difficulté présente…
- Les capacités à équiper…
- Une esthétique glauque
- La musique
LES MOINS
- ... intégralement en anglais
- ...avec parfois beaucoup d'abus en bien comme en mal
- ...qui ne serviront pas à grand chose au final
- Pas de scoring
- Attaque au corps à corps lente et inutile
- Les esquives quasiment inutiles