Si on vous dit « boulettes roses, vaches géantes et sorcières », certains d’entre vous penseront à une partie de Kamoulox. Perdu, nous allons parler ici de l’un des meilleurs représentants du genre Shoot them up de tous les temps. Que vaut donc ce portage de deux jeux mythiques sur notre Switch favorite ? C’est ce que nous allons voir immédiatement avec le test de la compilation Deathsmiles 1&2.
Les sourires dell’amor
Développeur phare de Shoot them up (ou shmup pour les intimes) dans les années 90, le studio Cave a fait les belles années de l’arcade avec son travail d’orfèvre sur la 2d et ses idées de gameplay toujours renouvelées. De ce studio sont sortis des jeux qui comptent encore parmi les plus cultes de nos jours, comme Dodonpachi, Mushihime, Esp.ra.de…
Un genre de jeu à part entière a même été inventé : le danmaku. Ce terme désigne les shmups dont la particularité est l’énorme quantité de boulettes (les tirs ennemis) affichées à l’écran, bien supérieure à un couscous pour 12 personnes.
Si certains jeux Cave (et une multitude d’excellents shmups, il est vrai que nous sommes gâtés sur Switch dans ce domaine) ont déjà eu l’honneur d’un portage ces derniers mois, de nombreux fans attendaient avec une impatience non feinte le(s) mythique(s) Deathsmiles, dont la dernière réédition eut lieu sur iOS et avant sur Xbox 360 il y a plus de 10 ans (mode <coup de vieux> activé).
C’est chose faite depuis le 30 décembre. Et comme Noël n’est pas loin, ce n’est pas un, mais deux jeux qui sont proposés dans la cartouche à tous les fans du genre.
DCU : Deathmiles Cinematic Universe
La compilation Deathsmiles 1&2 regroupe les deux opus de cette série de shmups horizontaux (ce qui est plutôt rare chez Cave). Vous y choisissez une sorte de jeune sorcière (partons du principe que c’est une sorcière) parmi une liste dont le nombre dépendra du mode de jeu choisi.
Chacune maîtrise un « élément » particulier (feu, rêves, foudre…) et dispose d’un « familier » qui vous sera utile pendant la partie. Et Dieu sait que vous en aurez besoin…
Venant d’un shoot, nous supposons que vous ne vous attendez pas à un scénario digne d’un JRPG tenant en haleine pendant une centaine d’heures. Vous n’avez pas tort. Effectivement, le premier opus vous opposera à un grand méchant lambda ayant ouvert un portail vers un autre monde, libérant ainsi une armée de monstres assoiffés de sang, tandis que le second aura pour antagoniste principal un père Noël psychopathe appelé Satan Claws (appréciez la beauté du jeu de mots) qui aura tué votre mentor et dérobé des notes de musiques magiques qui permettront de réaliser un vœu si elles sont réunies. Ahh le Japon…
Mais ne nous moquons pas, le lore est en réalité beaucoup plus étendu et saura satisfaire ceux qui veulent vraiment connaître les moindres détails de l’intrigue. Deathsmiles 2 dispose même de quelques séquences de dialogues plutôt sympathiques et de plusieurs fins.
Ma sorcière bien armée
Une fois le jeu lancé, on constate tout de suite que nous avons affaire avec un portage de qualité bourré d’ajouts sympathiques pour allonger la durée de vie et s’améliorer :
- Choix de la version du jeu entre toutes les alternatives sorties : normal, arcade, black label, 1.1… Les différences porteront sur le nombre de personnages sélectionnables et quelques subtilités de scoring ;
- Mode score attack en ligne : permet de vous confronter aux joueurs du monde entier pour concourir à la couronne du Roi de la boulette. Bon courage !
- Entrainement ;
- Replays : à la fin de chaque partie, vous pourrez enregistrer celles-ci, pour les étudier ultérieurement ;
- Options diverses : affichage, sons, contrôles…
Notez qu’il est aussi possible d’ajuster la taille de votre écran. C’est plutôt utile pour le premier Deathsmiles qui se joue par défaut dans une fenêtre assez petite. Le 2 est directement en plein écran car sorti plus récemment (2010, tout est relatif).
Une fois en jeu, vous choisirez votre sorcière et son familier affecté, puis votre niveau. Il est possible de parcourir ceux-ci dans n’importe quel ordre et de choisir le niveau de difficulté par niveau. Il y en a environ 8-9 par jeu, ce qui est un bon ratio pour un shmup, d’autant plus que la diversité est vraiment au rendez-vous (on vous a parlé du boss vache géante ?).
Les commandes sont plutôt simples à appréhender :
- Tir de face ou tir en arrière : en maintenant le bouton vous pourrez tirer plus fort, mais vous serez plus lent ;
- Attaque magique de familier dont les effets dépendent du personnage. Cette attaque active une « zone » qui vise instantanément tout ennemi qui y pénètre ;
- Bombe (la fameuse inhérente au genre) qui vous rend invincible pendant son temps d’action ;
- Mode power up : au fur et à mesure que vous tuerez des ennemis et ramasserez les objets lâchés par ces derniers, vous remplirez une jauge dont le nombre peut monter jusqu’à 1000. En activant le mode power up, cette jauge va lentement revenir à zéro. Pendant ce laps de temps vous deviendrez extrêmement fort et pourrez traverser les ennemis standards.
La grande force de Deathsmiles est qu’il peut autant plaire aux débutants grâce à ses contrôles simples, mais que le principe de scoring est vraiment intéressant pour que les vieux briscards du genre y passent de nombreuses heures. C’est un tour de force exécuté avec brio.
Et la technique dans tout ça ?
Les fans inconditionnels du genre étaient inquiets pour la qualité du portage des deux Deathsmiles par le développeur City Connection, sachant que leur précédente tentative de revival fut un désastre, à savoir la compilation Cotton – Guardian force saturn tribute (encore des shmups avec des sorcières d’ailleurs). Un lag innommable rendait les jeux impossibles à jouer, ce qui toujours le cas à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes.
Depuis, un patch a été annoncé pour corriger tout ceci. Heureusement, c’est avec un grand soulagement que vous ne rencontrerez aucun souci de ce point de vue sur les portages de la compilation Deathsmiles 1&2, ouf.
Graphiquement, il conviendra de distinguer les deux jeux.
Deathsmiles 1 est réalisé dans une 2d magnifique. Ça bouge bien, c’est très détaillé autant en docké qu’en portable. Comme en arcade, le jeu « souffrira » de quelques ralentissements lorsque l’action sera trop frénétique, ce qui prouve que le portage est fidèle, finalement…
Le second jeu opte pour des graphismes en 2.5d, c’est-à-dire que tout se joue comme un shmup 2d, sauf que les sprites sont en 3d. On perd un peu en charme (ce qui peut être un avis tout à fait relatif) par rapport au premier opus, mais rien d’inquiétant, cela reste très beau.
Les musiques sont gothiques à souhait et collent parfaitement avec l’ambiance générale. Un sans-faute.
Alors on danse ?
Nous avons là une compilation qui s’adresse aux fans de shmups (spoiler alert : j’en fais partie. Ah, vous aviez remarqué…) mais aussi à ceux qui voudraient une belle porte d’entrée pour découvrir le genre sans frustration (nous pouvons vous conseiller d’autres pépites si besoin, n’hésitez-pas à demander dans les commentaires). En effet, il ne s’agit pas des jeux CAVE les plus complexes à appréhender.
Nous ne pouvons pas décemment parler de durée de vie pour ce genre de jeux, sachant qu’il s’agit de jeux d’arcade à la base. Tout dépendra de votre investissement et envie de truster les meilleurs scores dans tous les modes disponibles.
Conclusion
Ainsi, pour un prix de 40 euros environ en dématérialisé et une soixantaine d’euros en import (pas de version physique européenne pour le moment, mais le français est inclus dans la version japonaise <clin d’œil>), vous vous offrez deux jeux légendaires qui vous promettent de passer d’excellents moments. On attend maintenant les prochains portages de pied ferme, mais avec la même qualité !
LES PLUS
- Deux jeux cultes dans votre main !
- Des graphismes sublimes
- De l’action non-stop totalement jouissive
- Les options disponibles
LES MOINS
- Le 2 un poil moins bien
- Un genre dans lequel il faut s’investir
- Le prix peut en rebuter certains