Par Toutatis ! Après les Schtroumpfs et les Marsupilamis, voilà que reviennent en jeux vidéo les deux irréductibles les plus connus de toute la Gaule… toute la Gaule ? Non, le monde entier les connaît ! Il est temps de prendre un peu de potion magique (sauf pour celles et ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits).
Les gau-gau… les gau-gau… les gaulooiiiiiisss !
Astérix en jeux vidéo c’est une longue histoire, mais généralement pour le meilleur. Les personnages imaginés par feu Goscinny et Uderzo s’en sont toujours à peu près bien sortis, et s’avèrent d’ailleurs être l’une des licences qui a connu le plus d’adaptations vidéoludiques dans le monde des bandes dessinées franco-belges. Pour la petite histoire, Astérix est le second personnage de BD à connaître une adaptation en jeux vidéo. En effet, il a été devancé par Les Schtroumpfs ! Et même si le premier jeu Astérix était en fait l’adaptation d’un autre jeu sorti sur Ataris 2600 (en l’occurrence Taz), cela permet de démontrer (même si ce n’est pas nécessaire), la popularité d’un personnage qui n’a cessé de croître au fil des années… C’est simple, la BD la plus vendue cette année (2021) est le dernier tome des aventures d’Astérix et Obélix !
Doit-on vraiment en dire plus sur les personnages ? Bon, soyons fous pour ceux du fond qui ne connaissent pas…
« Nous sommes en 50 avant Jésus Christ. Toute la Gaule est occupée par les romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles gaulois résiste à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… »
En effet, les « irréductibles » bénéficient d’un atout de taille, en l’occurrence une potion magique dont la recette est seulement connue du druide Panoramix, qui les rend invincibles ! Ainsi, avant chaque bataille, tous en boivent une gorgée… Enfin, tous sauf Obélix, car il est tombé dans la marmite quand il était petit rendant les effets sur lui permanents.
Ainsi, vous serez amenés à traverser 6 niveaux qui reprendront dans les grandes lignes les trames de 5 albums (chez les Bretons, les Normands, en Hispanie, en Corse, et Cléopâtre), et un scénario « inédit », mais qui n’est pas sans rappeler la trame de Astérix et la Surprise de César !
Ça va cogner la bagarre !
Après les jeux de plateformes 2D, le Beat Them All sorti uniquement sur bornes d’arcade, et les jeux de plateformes 3D (XXL), le jeu qui nous intéresse aujourd’hui est… Un Beat Them All en 2D !
Ce genre de jeu se prête finalement assez bien à l’histoire des gaulois, qui savent aussi bien jouer avec les mots qu’avec leurs poings. D’ailleurs, il rappelle par certains moments le Astérix Arcade de 1992, ou encore Astérix & Obélix : Paf ! Par Toutatis ! sorti lui sur GBA… Mais nous en reparlerons plus tard.
Dès le début du jeu, vous avez évidemment le choix entre nos 2 gaulois préférés ! Astérix pour les joueurs plutôt vifs, et Obélix qui, de par sa nature un peu enveloppée, s’avère un peu plus « lourd » dans ses déplacements. Vous pourrez ensuite choisir la difficulté du jeu (4 niveaux possibles) que vous pourrez changer au cours du jeu, mais jamais pour un niveau supérieur !
Il faudra faire le bon choix, car le mode normal peut s’avérer plutôt corsé durant certains passages (sans être insurmontable). Sachez d’ailleurs que le jeu en mode Normal sera tout aussi compliqué en solo qu’en duo… Ce qui peut s’avérer pénalisant lorsque l’on joue seul.
Même si de prime abord, le fait de jouer à un Beat Them All peut sembler un peu troublant (par rapport aux habituels jeux de plateformes), il faut avouer que la licence s’y prête plutôt bien. C’est vrai que la plupart du temps, il est question de bagarres et d’armées de romains (ou des pirates) qui volent dans tous les sens !
De ce point de vue, nous ne sommes clairement pas lésés ; les légions de romains foncent sur nous, au point parfois d’envahir tout l’écran… Nous sommes souvent cernés par plus d’une dizaine d’ennemis en même temps à l’écran, et sans un poil de ralentissement. Heureusement que nos héros ont fait le plein de potion magique ! Le petit problème que nous avions soulevé plus haut est justement là… Que vous soyez en solo, ou à deux, le nombre d’ennemis sera absolument identique !
Très vite, vous réaliserez qu’il sera préférable de jouer Astérix (plus rapide et qui dispose d’une attaque « circulaire » qui permet de déblayer un peu les alentours). Obélix est un chouia plus costaud, mais ne dispose pas de cette capacité et il est un peu plus lent pour certaines attaques… Ce qui entraîne souvent que vous preniez des coups qui font généralement plutôt mal ! En effet, nous avons parfois l’impression que même si les romains n’ont pas le bénéfice de la potion magique, ils sont bougrement résistants (pour certains), et leurs coups font franchement mal ! Si nous ne faisons pas attention, nous pouvons vite nous retrouver avec une barre de vie à zéro, ce qui entraîne un « game over » immédiat.
Pour vous expliquer simplement : si vous jouez en solo, Astérix et Obélix disposent d’une barre de vie qui leur est propre… Mais si l’un des deux n’a plus d’énergie, la partie est terminée. Il faudra donc switcher entre les personnages si l’un des deux se retrouve avec un niveau trop bas… Nous pouvons évidemment restaurer notre énergie en mangeant des sangliers (ou à défaut, des cuisses de poulet), que vous pourrez trouver dans les tonneaux destructibles qui parsèment les niveaux… Sachez quand même que ces précieux ravitaillements ne sont pas forcément nombreux. De quoi corser davantage la difficulté du titre et lui donner un côté encore plus rétro/arcade… Soyez rassurés tout de même : si vous perdez, vous pourrez reprendre la partie depuis le début du niveau en cours.
Passé cet aspect difficulté, l’autre petit point qui déçoit un peu est l’absence de combos ou de véritables attaques spéciales. Certes, nos personnages enchaînent les coups, avec des animations plutôt variées. Mais à la longue, nous constatons qu’il est préférable de se limiter à un ou deux types d’attaques si l’on veut progresser dans les niveaux. Nous retiendrons donc que nos héros peuvent avancer (normal), sauter, donner un coup de pied en sautant, faire des pseudos attaques spéciales (des coups plus forts), et aussi choper leurs adversaires pour les faire tournoyer dans les airs (enfin… Astérix peut le faire ; Obélix lui, distribue une collection de baffes, avant de filer une mandale qui les envoie dans les cieux…. Mais il vaut mieux que ce soit le dernier romain en lice, car sinon les autres pourront vous taper dessus avant que vous n’ayez fini). Par contre, les chopes ne sont pas possibles contre les ennemis massifs, trop grands, et les boss… Mais rien ne vous empêche de choper un romain pour leur jeter dessus… Un peu comme dans la BD, en fait !
Vous traverserez ainsi une cinquantaine de niveaux, dont vous devriez venir à bout en 6 heures de jeu. Une fois ceux-ci terminés, vous débloquerez un « mode libre », qui vous permettra de refaire les niveaux de votre choix pour espérer y faire le meilleur score et débloquer ainsi… Des médailles, ou des couronnes de lauriers pour les plus courageux, et puis… C’est tout…
Dommage de ne pas avoir proposé des petits bonus relatifs à la série (couvertures d’albums, anecdotes, WIP…), ou encore des attaques spéciales ou combos supplémentaires !
D’ailleurs, nous aurions aimé avoir la possibilité de faire quelques enchaînements pour varier un peu les plaisirs, et pourquoi pas, utiliser des attaques spéciales avec un peu plus de « panache »… Mais au final, l’ambiance qui ressort des affrontements rappelle celle que l’on a pu voir dans les bandes-dessinées ou dans les films, et ça, c’est la force du jeu.
Ils sont fous, ces romains !
Il est temps de parler de la plus grande qualité du jeu, à savoir sa direction artistique ! Fruit du travail de Mr. Nutz Studio, sous l’égide du talentueux Philippe Dessoly et de son équipe, il faut avouer que le résultat est franchement impeccable ! Le studio avait déjà proposé une expérience graphiquement très plaisante avec le remake de Toki, la recette est reprise dans cette adaptation.
Les décors et les personnages sont « dessinés à la main », ce qui colle parfaitement à l’esprit de la série. L’ensemble est franchement joli, et nous apprécions les animations que l’on peut apercevoir dans certains arrières plans. Les animations ne sont pas en reste, et nous adorons les onomatopées de « Bing ! Paf ! Boum ! » au milieu des étoiles et des dents des romains qui volent au rythme de nos coups !
Nous avons compté pas loin de 14 modèles d’ennemis différents, qui en plus bénéficient parfois d’un relooking vestimentaire (couleurs des vêtements), qui donnent une impression de diversité au niveau des ennemis que nous affrontons en même temps, évitant de fait la sensation d’affronter des jumeaux (même si ça peut arriver dans certaines phases). Tous les personnages rencontrés sont directement inspirés par des protagonistes des albums, et nous nous sommes retrouvés à penser que nous étions en train de parcourir un album… !
Ces qualités ont toutefois tendance à créer une certaine lassitude ou une impression de déjà-vu. Il est vrai que les aventures d’Astérix suivent plus ou moins le même schéma : nous commençons près du village dans la forêt, nous croisons des romains, des pirates, nous parcourons les décors plus ou moins liés à l’album, et nous finissons par un camp romain ou une arène. Le truc, c’est que dans les albums se rajoutent aussi des dialogues et une histoire, alors que là, nous avons parfois l’impression de refaire les mêmes choses aux mêmes endroits (même s’il y a quelques variations dans les décors). Malheureusement, les « mini-jeux » proposés pour varier les plaisirs ne sont pas forcément des plus intéressants… Nous retrouvons des phases à la « track & field », où il faudra marteler un bouton le plus rapidement possible pour finir une course le premier… Nous retrouverons également une phase de courses où il faudra dégommer le plus de sangliers pour le repas… Mais le problème, c’est que ces « mini-jeux » durent parfois un peu trop longtemps.
Malgré ces quelques bémols, la direction artistique rend le tout beaucoup plus digeste et contribue énormément au capital sympathie du jeu !
D’ailleurs, au-delà de l’aspect graphique, un excellent travail a été fait sur la partie sonore. Première bonne chose, le jeu est intégralement doublé en français (pour les phases « parlées »), et cerise sur le sanglier, ce sont les voix officielles des personnages qui sont reprises ! Ainsi, Jean-Claude Donda campe Astérix (successeur de feu Roger Carel, il est sa voix depuis 2019 et Astérix & Obélix XXL3), et Guillaume Briat remet le pantalon d’Obélix (qu’il porte depuis le film d’animation Astérix : Le Domaine des Dieux). La voix-off du narrateur est celle de Serge Biavan (qui incarne également le Capitaine Rex dans les séries Star Wars, mais est aussi le doubleur de David Bautista). Bref, du beau monde pour un doublage de qualité ! Nous regrettons juste que seules ces trois voix soient présentes, et que de fait, les passages entre les niveaux qui racontent l’histoire et faisant intervenir d’autres personnages ne soient pas doublés, mais uniquement des textes (agrémentés de belles illustrations). Pareil durant le jeu, où nous avons parfois l’impression d’entendre souvent les mêmes répliques… Ça manque parfois d’un peu de diversité !
La bande-son n’est par contre pas en reste. Signée Raphaël Gesqua, elle colle parfaitement à l’ambiance et reprend habilement des sonorités propres aux différents pays traversés par nos deux irréductibles. Franchement, d’un point de vue artistique c’est une belle réussite qui parvient à retranscrire l’esprit bande-dessinée de la série !
Conclusion
Doté d’une direction artistique aux petits oignons, ce nouvel opus des aventures d’Astérix et Obélix (façon Beat them All) a tout pour séduire. Il sombre malheureusement dans le syndrome de la répétitivité (assez inhérent à ce genre de titres), et à l’absence d’évolution des personnages et de combos… Le jeu peut s’avérer un poil compliqué pour les plus jeunes (en normal), mais nous ne pouvons pas nier que visuellement, nous nous sentons presque comme dans une BD ou un des films d’animation. Trouvable à une trentaine d’euros, le jeu s’avère plutôt abordable et relativement fun, pour de courtes sessions seul ou à deux !
LES PLUS
- Une direction artistique très soignée.
- Une ambiance sonore et musicale tout aussi bonne.
- Durée de vie correcte (6-7 heures).
- Facile à prendre en main.
LES MOINS
- Manque parfois de variété au niveau des décors.
- Une certaine répétitivité dans le déroulement des actions (Forêt / Bateau / Montagne)
- L’absence de combos à apprendre.
- Des « mini-jeux » pas forcément folichons.
- Difficulté identique en Solo et en Duo.