L’hiver est bel et bien là, entraînant son habituel cortège de longues soirées glaciales passées blotti sous son plaid, sa polaire, à traquer sur Netflix la sensation de la saison, la série, le film qu’on n’a pas encore vu. Soirée raclette pour les plus chanceux, ceux qui ont des amis. Sinon, les déçus des deux camps pourront toujours se rabattre sur le jeu vidéo, et notamment Together, qui d’ailleurs n’entretient aucun rapport avec cette intro verglacée – mais c’était cool quand même.
En revanche si Rick et Morty, Toy Story et autres Pirates des Caraïbes dans leur version discount, vous emplissent de la même félicité malsaine que la vue de votre neveu, la couronne de travers, en train de s’étrangler avec un morceau de galette, alors la dernière production de The Dust S.A. devrait aisément vous consoler d’avoir raté la fève, cette année encore.
Un peu de couleur en ce morne monde
Notre aventure débute dans un univers grisâtre, qu’une affreuse méchante a privé de ses couleurs. Pourquoi, comment ? On ne le sait pas vraiment. Mieux, on s’en fout royalement : si histoire il y a, bien planquée quelque part, ça ne revêt de toute façon aucune espèce d’importance puisque notre seul et unique but consiste à vagabonder de niveau en niveau, sur les traces de cristaux à même de chasser la grisaille environnante. Une fois la précieuse gemme récupérée, direction la porte de sortie judicieusement indiquée tout au long de notre parcours par des panneaux forts à propos, nous épargnant d’inutiles errances au sein des stages, un poil labyrinthique pour certains.
De nombreux adversaires, jamais insurmontables bien que de plus en plus coriaces au fil de notre progression, jalonnent en outre notre chemin, chassant l’ennui. Quoique : le schéma d’ennemis se répétant d’un monde à l’autre, la répétitivité menace. N’omettez pas non plus de dénicher les clés nécessaires au déverrouillage des portes qui parfois entravent l’exploration.
Des persos Wish
Dans la même veine que la structure plutôt classique des niveaux, qui comprend son lot de couloirs interminables, plateformes mouvantes, pièges et ennemis en tout genre, les 12 personnages sélectionnables – dont 4 d’entrée de jeu – s’inspirent des grands noms du divertissement : Robin des Noix, Queen Kong, Scientifique Imbibé ou Pensive, nul besoin d’un master pour capter les références, textuelles et visuelles.
Aussi constitue-t-on une équipe de deux branquignoles, trois par la suite, chacun d’eux disposant d’une compétence et d’une attaque spécifiques, ainsi que d’un objet et d’une action spéciale. Vous vous doutez évidemment que l’ensemble ira crescendo au fur et à mesure de l’aventure, Rick – pardon, « Scientifique imbibé » – finissant par exemple par troquer son attaque initiale, une sorte de gaz verdâtre, contre un blaster du plus bel effet.
S’il vous faudra amasser un maximum de cristaux afin de débloquer la totalité du roster, pas de quoi s’affoler : en peu ou prou deux heures de jeu c’est plié, pareil en ce qui concerne compétences et attaques. Un brin rapide, d’autant que les niveaux au nombre de 20, ne se bousculent pas au portillon. Le jeu n’excède toutefois pas 6€99.
Un peu plus fou à 2
Le titre a de surcroît le mérite de proposer un mode deux joueurs. Celui-ci se montre assez sympathique et repose sur le même principe que l’aventure solo, au détail près qu’un grand filament, qui se tend en fonction de l’éloignement, relie vos avatars respectifs. Forcez un peu trop et c’est la mort assurée : l’écran d’abord se scinde avant que le lien ne rompe, vous contraignant à rejoindre fissa votre compère. En cas d’échec, vous réapparaîtrez à l’emplacement du dernier cristal atteint. Passé l’amusement des premiers instants, ce mode coopératif devient cependant très répétitif. A noter tout de même, différents niveaux de difficultés, de facile à très difficile.
De moins en moins morose
Graphiquement, Together s’en tire honorablement. Dans le sillage de notre personnage, reflets irisés et couleurs balbutiantes s’évanouissant sur son passage, chassent l’espace d’un instant seulement, le noir et blanc environnant car il nous faut collecter les cristaux, pour que durablement les décors monochromes, tout en 2D, retrouvent leur splendeur. Ces effets de couleurs s’estompant ou renaissant, assez réjouissants, contribuent à doter le titre d’une légère patte graphique. Dommage qu’on ne puisse en dire autant de la bande sonore, qui se contente de recycler une poignée de thèmes en variant l’instrumentation. D’où une certaine redondance, toutefois compensée par les bruitages des attaques et de nos héros, plutôt marrants, qui égaient l’ambiance.
Conclusion
Together est un jeu à découvrir, que son panel de persos rigolos version Wish, son gameplay accessible jouant sur la colorimétrie et son mode 2 joueurs dotent d'un indéniable capital sympathie. Quelques défauts tempèrent néanmoins notre enthousiasme, au premier rang desquels la répétitivité des niveaux et des ennemis, les héros et compétences trop rapidement débloqués ainsi que la redondance des thèmes musicaux. S'il ne révolutionne pas le genre, nous passons malgré tout un agréable moment sur le titre.
LES PLUS
- La sélection de personnages connus version wish
- Les capacités et attaques spécifiques à chacun d'eux
- Les couleurs qui peu à peu, se propagent dans les niveaux
- Possibilité de jouer à deux
- Une vingtaine de niveaux
- Des effets sonores plutôt variés et amusants
- Le choix de la difficulté
LES MOINS
- Le jeu est assez vite répétitif
- Le schéma des ennemis, toujours le même d'un monde à l'autre
- Les musiques manquent de dynamisme et d'originalité
- Tout se déverrouille trop rapidement pour qui le veut