L’objectif dans la rédaction d’un test est de produire un texte d’une longueur minimale d’environ 500 mots. Il arrive dans de très rares cas que la production dudit test prenne plus de plaisir que le temps passé à jouer au jeu. C’est ce que nous allons justement expérimenter aujourd’hui avec Bridge Strike, sorti en juin 2020 sur Nintendo Switch et précédemment sur smartphones.
Le pont de la rivière couine
Qu’est-ce qui fait la recette d’un bon shoot them up ? Un armement varié, de la diversité dans les situations, des affrontements de boss épiques, des ennemis fourbes, du challenge, un système de scoring qui donne envie de rejouer sans cesse…
Maintenant, qu’est-ce qui fait un shoot them up incroyablement médiocre ? La réponse se résume en deux mots : Bridge strike.
La séquence d’introduction mentionne une tentative imminente d’invasion dans un pays quelconque, les développeurs n’ont même pas daigné inventer un semblant de contexte avec des noms, aussi fictifs soient-ils. Il est alors demandé au héros du jeu, dans son avion à la pointe de la technologie, d’accomplir sa mission principale consistant à détruire tous les ponts reliant nos frontières, pour stopper l’avancée des chars ennemis (voilà, vous avez votre explication du titre du jeu). Toutefois, nous sommes légitimement en droit de nous demander à quoi sert cette mission, la plupart des ennemis étant des avions, mais nous passerons volontiers sur cette incohérence.
Vite un dentiste, j’ai mal au bridge
Vous voici donc aux commandes de l’avion, avec une vue de haut avec un scrolling vertical.
Vous devrez éviter les obstacles du décor se présentant sur votre chemin. Une subtilité du scénario indique que vous êtes cantonné à voler dans un canyon au-dessus d’une rivière pour éviter les radars. Ce sera d’ailleurs le seul décor auquel vous aurez droit…
Trois éléments supplémentaires viendront essayer d’apporter un peu d’interactivité à votre partie :
- Les ennemis : ces derniers ne vous tireront même pas dessus, il vous suffira de les éviter ou de tirer dessus (car oui, vous, vous pouvez) ;
- Des porte-avions sur lesquels vous pourrez recharger votre carburant. Oui, il y a une gestion de l’endurance dans le jeu ;
- Les fameux ponts à démolir.
Chaque élément détruit vous gratifiera de quelques pièces d’or que vous pourrez dépenser pour acheter un nouvel avion dans la boutique. Toutefois, les prix sont tellement prohibitifs qu’il vous faudra jouer une quantité astronomique de parties pour débloquer le moindre item. Ce système d’achat qui peut fonctionner sur smartphone, le jeu étant free to play par ailleurs, a été retranscrit à l’identique sur le portage console (le reste aussi d’ailleurs).
Les modes de jeux proposés sont au nombre de 2, un mode dit « arcade » avec des parties libres où la difficulté augmentera crescendo et un mode « missions » qui, comme son nom l’indique, vous confiera des objectifs à remplir, comme… des ponts à détruire par exemple. Pour les afficionados de shoot’em up, vous ne trouverez aucun tableau de score, encore moins de classement en ligne, nada, rien, que nenni.
Loin d’avoir fait un strike
Des ponts, les développeurs ont dû beaucoup en prendre pendant la création du jeu, tant rien ne va. Le portage est très paresseux (pour résumer, il n’y a aucun ajout sur console), le rythme est mal maîtrisé, on s’ennuie au bout de quelques parties.
Seuls les graphismes viendront mettre un peu de paillettes dans votre vie. La 2d est mignonne et le cockpit qui entoure l’écran avec le pilote bougeant son manche à balai est plutôt une bonne idée qui apporte un peu de pep’s (oui, il faut bien se raccrocher à quelque chose). Passé cela, les environnements sont cruellement identiques. Les musiques et bruitages sont « standards » dirons-nous, rien d’inoubliable.
Conclusion
Bridge strike n’est pas un bon jeu, à tel point que nous ne vous conseillerons même pas de jouer à la version smartphone qui est gratuite. Ce portage à l’identique, vendu 6,99 euros à l’heure où nous écrivons ces lignes, est à éviter. Pour ce prix, nous vous conseillons fortement d’aller lorgner du côté des portages ACA NEOGEO sur l’eShop. De nombreux shoot’em up excellents seront prêts à vous accueillir pour passer un bien meilleur moment. N’hésitez-pas à nous demander en commentaires !
LES PLUS
- Un excellent exemple point par point à destination des développeurs de ce qu’il ne faut pas faire quand on porte un jeu
LES MOINS
- Répétitif
- Ennuyeux
- Les défauts d’un jeu smartphone free to play retranscrits au pixel près
- Le prix