Alors que l’on attend toujours Skater XL et que certains s’amusent sur Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2, les fans de jeux de skateboard vont avoir de quoi s’occuper en ce début d’année. Dans le monde des jeux en 2D exigeants, il y a OlliOlli et OlliOlli2: Welcome to Olliwood qui sont sortis sur Wii U et 3DS puis sur Nintendo Switch via une compilation des deux titres avec OlliOlli: Switch Stance. Le développeur Roll7 nous livre le nouvel épisode de la série, le troisième, prénommé OlliOlli World.
Connus pour leurs jeux old school bien calibrés, les développeurs de ce OlliOlli World nous apportent un bol de fraîcheur bienvenu pour leur licence de skate. On parle ici d’un changement de direction artistique où l’on troque les pixels pour un monde beaucoup plus coloré dans un style cartoon. Le rendu sur Nintendo Switch Oled est très bon. On peut désormais personnaliser son joueur de la tête au pied, choisir ses vêtements ainsi que la planche de skate, les roues, les protections et les petites mimiques ou postures du personnage. L’éditeur est suffisamment poussé pour obtenir un résultat sympa et des profils de joueurs tous différents les uns des autres. Il faudra réussir des défis pour débloquer progressivement des éléments de personnalisation mais cet éditeur est simple de prise en main et permet rapidement d’avoir son propre joueur. On y revient très souvent pour changer de style et enchaîner les grinds et les tricks avec classe. L’approche vestimentaire fait grandement penser à Splatoon.
Si vous ne connaissez pas les jeux OlliOlli, aucun problème pour débuter avec cet opus. De nombreux didacticiels sont parsemés dans chaque monde pour vous apprendre les bases de la glisse : tricks, grinds, combos, poussé, rides, manuals, spin, grabs… La courbe d’apprentissage est très bien dosé avec des mises en application et du challenge pour ceux qui en cherchent. En effet, OlliOlli possède un gameplay très simple à prendre en main mais complexe à maîtriser. La licence a toujours été orientée scoring et ce troisième opus ne fait pas exception à la règle. Chaque niveau est conçu pour avoir des défis à compléter (réaliser des figures précises, des combos, éviter des obstacles) et ainsi débloquer des éléments de personnalisations. Les classements en ligne des joueurs et de vos amis sont disponibles pour chacune des pistes de ride et le mode replay tant demandé auparavant a été ajouté. On peut donc regarder comment les autres joueurs procèdent pour faire un max de combos et c’est très sympa à voir !
Rien que sur cet aspect, la durée de vie du titre augmente considérablement. Finir un niveau permet de passer au suivant mais compléter chaque défis n’est pas aisé. La construction des niveaux à évolué avec un level design délicieux. On trouve des chemins multiples à emprunter mais plus périlleux. Le gameplay reste inchangé puisque la plupart des figures s’effectuent avec les sticks et les gâchettes. Pour avoir le meilleur score possible il faut enchaîner les combos, les tricks et les atterrissages parfaits de votre personnage. L’apprentissage se fait naturellement et on prend un grand plaisir à enchaîner les figures, les sauts et à découvrir les chemins multiples. Le Trickionnaire comporte de très nombreux tricks à réaliser avec le stick allant du plus basique au plus complexe mais aussi des grinds, grabs, manuals et wallride. Ces derniers sont une nouveauté si notre mémoire est bonne. Vous pouvez rider sur les murs et cela ajoute une dimension en plus aux niveaux.
Le jeu se prend assez rapidement en main et vous allez vous fracasser très souvent contre les murs ou dans les escaliers, que l’on peut pratiquer aussi. On peut reprendre à tout moment avec des points de sauvegarde. Lorsque tous les réflexes sont là, c’est un véritable plaisir manette en main de traverser les différents mondes. Le titre a gagné en justesse et en équilibre, parfaitement bien dosé et accessible à tous les niveaux de joueurs. Il y a du challenge, on peut passer les dialogues et choisir d’enchaîner les niveaux sans compléter tous les défis. Ne pas tomber de son skate avant la fin du niveau n’est pas si facile. Sur votre chemin, il faudra anticiper les escaliers, voitures, obstacles et autres objets menaçants. Les vibrations ajoutées à la manette donnent de bonnes sensations pour ce type de jeu. Les derniers mondes offrent un beau challenge et un mix de tous les apprentissages. Les rides sont nombreux, les murs se rétrécissent et les chemins sont multiples. Les développeurs ont beaucoup joué sur les perspectives, on passe très souvent d’un plan à l’autre et on s’y perd presque lors du premier run mais cela donne beaucoup de dynamisme, c’est une nouveauté appréciable.
Dans cet opus, tout se passe à Radlandia, une île découpée en cinq zones distinctes avec leurs environnements. On y trouve par exemple une plage, une forêt, un désert, une usine de skate et une ville avec des décors urbains. Des ambiances travaillées avec de beaux arrières plans composés de créatures loufoques et de lieux insolites. C’est un titre qui ne se prend pas au sérieux et qui embarque avec lui un scénario en toile de fond. Notre joueur débarque dans un monde où vous devez satisfaire les dieux du skate pour devenir la prochaine légende. La petite bande de personnages hauts en couleur qui vous accompagne permet de souffler entre chaque niveau et se laisser porter par le délire du jeu. La bande-son est très chill et presque trop calme à notre goût. Cela colle bien à l’ambiance donnée mais elle manque de peps et est assez en retrait. C’était l’intention des développeurs avec un équilibre entre concentration et relaxation. À noter que l’on peut changer de musique à n’importe quel moment, bonne idée !
Le mode multijoueur du titre donne accès à deux modes asynchrone dont la Ligue du Gnarvana. Il s’agit d’un événement quotidien ou vous êtes dans un groupe d’une dizaine de joueurs. Vous gagnez en échelon et remportez des éléments de personnalisation selon votre score. Il faudra essayer chaque jour mais vous avez également le Portail du Gnarvana, un générateur de niveaux simplifiés où vous pouvez choisir l’environnement, la difficulté et la longueur. Un premier pas de la part des développeurs vers un éditeur de niveau. Un code de partage de son niveau est possible avec une gestion des favoris mais c’est dommage de ne pas y être allé à fond, cela aurait donné une vraie liberté créative à la communauté. Le die & retry est très régulier mais c’est rarement frustrant, on peut souvent passer sur d’autres défis, il y a tant à débloquer ! Le jeu est très généreux pour son prix de trente euros. Du contenus supplémentaire est déjà en préparation avec deux extensions :
La première extension d’histoire « Skateurs du néant » qui contient un biome inédit ainsi que de nouveaux niveaux, personnages, éléments de gameplay et objets de personnalisation (sortie prévue pour l’été 2022) . La seconde, au contenu similaire verra elle le jour à l’automne.
Conclusion
OlliOlli World est un vent de fraîcheur pour la licence. Sans changer radicalement de formule, la nouvelle direction artistique apporte énormément de renouveau avec des niveaux en 2,5D d’une précision presque chirurgicale par moment. On a l’impression de découvrir un nouveau jeu mais dont les réflexes reviennent très vite. Le level-design est excellent, on joue constamment sur les perspectives, la profondeur et l’enchaînement des combos. Si la composante multijoueur se montre encore trop timide, on constate que le titre est complet avec en prime un éditeur de personnage super sympa avec beaucoup d’éléments de personnalisation à débloquer. Voilà un bel exemple de jeu qui parvient à se renouveler sans bouleverser ce qui a fait son succès.
LES PLUS
- Des niveaux avec de la perspective
- Très bonnes sensations manettes en main
- Personnalisation de votre avatar assez poussée
- Nouvelle direction artistique bienvenue
- Ajout du mode replay
LES MOINS
- Un mode multijoueur timide
- Une bande-son en retrait