Felistella est un studio principalement détenu par Idea Factory, ce studio qu’on ne présente plus, qui est souvent affilié à Compile Heart et qu’on retrouve notamment par exemple sur la désormais célèbre licence Neptunia. Felistella n’est certainement pas en terrain inconnu avec ce genre de licence du JRPG tendancieux, le studio est même directement derrière des remakes de Neptunia. En ce début 2022, le développeur s’associe à D3Publisher et à PQube afin de proposer Maglam Lord sur Nintendo Switch, jeu que nous avons eu l’occasion de parcourir.
L’histoire d’un Seigneur Démoniaque en danger critique d’extinction
Après avoir remarqué que le jeu était uniquement en anglais, vous lancerez votre partie et incarnerez un jeune homme ou une jeune femme Killizerk. Cette entité est un seigneur démoniaque des lames. L’histoire commence alors que vous êtes la cible d’une alliance improbable entre les Dieux et les Démons pour mettre fin au chaos que vous avez engendré. Alors que tout espoir est perdu, votre loyal serviteur s’interpose pour vous sauver la mise tandis que notre regard tombe dans les ténèbres.
Au réveil, nous sommes dans une chambre avec un spectre verdâtre à notre chevet et un jeune garçon aux allures de mage. Nous apprenons que la silhouette spectrale est notre serviteur tandis que le garçon est son petit-fils Satyus. Il a pris soin du Seigneur Démoniaque que nous sommes durant notre coma et à veiller à ce qu’on ressuscite en ce monde. Un monde qui a drastiquement changé depuis notre sommeil de plusieurs années. Les entités surnaturelles telles que les Dieux, les Démons, les Héros parmi d’autres entités ont disparu de la surface du globe.
Les humains sont désormais l’espèce dominante et règnent dans la paix. Les surprises s’enchaînent à notre réveil puisqu’une certaine Mamie, travaillant directement pour le gouvernement, nous informe que notre résurrection était surveillée depuis un moment. De plus, nous sommes désormais le seul Seigneur Démoniaque en vie et le gouvernement offre notre sécurité en tant qu’espèce en danger critique d’extinction. Une situation ubuesque et complètement délirante que nous digérons difficilement comme notre protagoniste.
Mamie ajoute que les entités surnaturelles, comme nous, peinent à retrouver leur pleine puissance en ce monde par la disparition de la magie. La magie étant surtout produite à travers le chaos des conflits millénaires entre Dieux et Démons, leur disparition ne permet plus à cette énergie d’exister en quantité suffisante pour alimenter les capacités des êtres surnaturels. Assommé par toutes ses révélations, nous faisons une virée en ville et nous observons ainsi la paix instaurée par l’humanité.
Un humour à couper le rythme du jeu
Une paix qui reste fragilisée par l’attaque de fréquente de Mutabeast, des monstres étranges dont l’humanité peine à expliquer l’existence. Après avoir protégé les habitants de cette offensive de monstre et avoir essuyé les reproches de Mamie pour non respect du protocole, Satyus nous expose également une probable solution pour retrouver notre pleine puissance. Malgré l’état apparemment paisible du monde, les actions des êtres surnaturels , en danger critique d’extinction, vont-t-ils renverser à nouveau la balance du monde? À travers cette aventure d’une bonne trentaine d’heure et plus pour le 100%, forgez vos armes Maglam et combattez les Mutabeast.
N’oubliez pas de vous lier à différents personnages hauts en couleur afin d’éviter l’extinction de votre espèce. Des liens qui vous permettront également d’avoir accès à des techniques uniques mais surtout à des fins différentes. Il est important de souligner que la progression dans Maglam Lord est très linéaire et très hachée. Le scénario avance en une structure Visual Novel avec des dialogues parfois interminables et un humour absurde similaire à Disgaea ou Neptunia parfois très lourd.
Si vous appréciez ce style d’humour, nul doute que l’histoire vous entraînera suffisamment pour continuer. Mais n’attendez pas à avoir une écriture sérieuse et complexe avec Maglam Lord, restez dans un genre de récit peut être déjà vu, au ton léger et drôle. À la limite les personnages peuvent être attachants à travers leur développement si vous prenez le temps de les connaître. Il faudra ensuite apprécier d’avoir une progression cisaillée entre l’exploration des décors puis les dialogues qui popent en arrivant dans une nouvelle zone. Au-delà de ça, nous commençons toujours sur un menu central chez Satyus faisant office de HUB.
Nous pouvons consulter les statistiques et techniques de nos personnages, aller à la boutique acheter des objets/matériaux, forger de nouveaux Maglam (Armes), consulter une galerie d’images et d’audios puis surtout consulter un tableau de mission. Pour avancer il s’agit de sélectionner les missions “Scénario” tandis que les autres seront des annexes importantes ou osef. Les missions sont toutes les mêmes, soit des missions de collectes soit des missions de chasse. La routine et la lassitude s’installent assez vite dans cette expérience pourtant plaisante et défoulante au début.
Luttez activement contre l’extinction et les faiblesses techniques
En acceptant une mission, nous évoluons sur des mini-donjons ou décors séparés en plusieurs zones qu’on traverse rapidement. La vue de ces décors est semi-aérienne et nous contrôlons notre protagoniste en Chibi. Les ennemis sont également visibles et nous pouvons lancer un combat en tapant sur ceux-ci. Les affrontements sont en temps réel sur un plan en 2D et des décors en 3D. Nous avons une touche d’attaque, une touche de défense, d’esquive, d’utilisation de technique, de changement d’arme et d’objet. Pour fuir, il s’agit de maintenir sa course sur les limites de la zone de combat.
Enchaînez vos attaques et dépensez vos SP pour utiliser vos techniques afin d’entamer la vie des ennemis ou vous offrir un boost de stats. Appuyez sur le stick-R également pour contrôler temporairement Killizerk et infliger de gros dégâts. En soi le gameplay est prenant même s’il s’agit juste de spam son bouton d’attaque. Il y a une certaine difficulté et du grind notamment si vous ne prenez pas le temps de craft vos armes. Pourtant après quelques moments sur le jeu, l’expérience globale devient répétitive et souffre même de problèmes d’ergonomie.
Déjà les boutons affiliés par défaut aux actions ne sont pas tous naturels et nous n’avions pas la possibilité de reconfigurer ça. Puis les changements de techniques ou d’objets en combat sont également mal configurés. Pour pouvoir changer, il faut maintenir la touche de technique ou d’objet, cela fige le combat et vous permet d’affecter ce que vous voulez. Il y avait diverses façons de rendre ça plus confortable, plus jouable et plus fluide selon nous.
D’ailleurs si nous attaquons la partie technique, le jeu n’est certainement pas à classer dans les vitrines technologiques. La DA en elle-même est déjà vue et revue en mieux même sur Switch. Nous avons déjà eu des jeux dans ce style Cel-shading 3D plus propre et joli à voir. Magna Lord n’est pas non plus laid, loin de là, il est propre et convenable sans autre prétention apparente. Les donjons sont assez vides, compacts et sans grande identité visuelle. Sans parler du framerate assez dégueulasse en combat lorsqu’on attaque plusieurs ennemis en même temps.
Notons aussi, l’imprécision de nos coups, les animations datées et la rigidité de nos personnages. Seules les illustrations clés du jeu et les phases de blabla en Visual Novel nous marquent les yeux. Le constat est identique en portable comme en TV. La bande son est également convenable et accompagne bien le jeu et son ambiance délirante. Nous avons de la variété avec un thème de combat différent pour chaque personnage que vous jouez. Puis le doublage Japonais reste de bonne facture.
Conclusion
Si vous recherchez un RPG drôle et sans prise de tête, Maglam Lord se fera une joie de gonfler votre répertoire de ce début 2022. Loin de révolutionner le genre, l’expérience reste convenable et ces personnages attachants pourraient vous motiver à vivre cette aventure. Préparez-vous simplement à avoir une expérience au rythme haché et un gameplay répétitif à souhait, le tout enrobé dans une technique d’une génération datée. Une fois ces préparatifs effectués et le jeu entre vos mains, nous ne pouvons que vous souhaiter de vous amuser sur la partie que vous lancez !
LES PLUS
- Propre et mignon
- Les belles illustrations
- Des combats défouloirs
- Le système de craft des Maglam
- Une galerie d’art et de sons à débloquer
- Une durée de vie solide
- Des fins multiples et plein d’annexe
- Des personnages attachants
- Un récit rigolo
- Bande sonore convenable
- Doublage japonais de bonne facture
LES MOINS
- Réalisation assez datée
- Donjons quelconques
- Les chutes de framerate en combat
- Des animations et contrôle assez raides
- Ça tourne vite en rond quand même
- Une ergonomie à revoir
- Beaucoup d’annexes peu intéressants
- Progression très linéaire
- L’humour et les clichés lourds
- Le rythme cisaillé du jeu
- Ça parle beaucoup pour rien
- Des jingles et effets sonores répétitifs
- Des pistes qui tournent en rond aussi
- Traduit uniquement en anglais