Entre jeux de baston et challenge de développer un jeu seul, retrouvez ici l’interview exclusive pour Nintendo Town de leonyon, le développeur du jeu.
En plein débat stérile sur les réseaux au sujet du lien entre beauté et intérêt d’un jeu vidéo, nous vous proposons ici-même le test de Azurebreak Heroes (ABH), dont les graphismes laissent à croire qu’il pourrait facilement tourner sur un grille-pain. Sorti il y a un an, que vaut ce jeu développé par une seule personne au fin fond de sa Pologne natale ? C’est ce que nous allons tâcher de vous expliquer, entre pixels et modernité.
Azurebreak the Internet
Dans des temps anciens et reculés, une horde de démons fut repoussée par des hommes surentraînés appelés les « héros ». Hélas pour eux (et heureusement pour nous, sinon pas de jeu), dans un dernier sursaut, les monstres ont réussi à enfermer tous les héros dans un monde-prison appelé Heldia. C’est là que votre aventure commence, en tant que héros à la recherche de la sortie de cette geôle démoniaque.
Vous serez amenés à parcourir des décors vraiment variés (forêt, caverne, volcan pour ne citer que les premiers, nous vous laissons le plaisir de la découverte pour la suite). Dans chaque biome, un bestiaire spécifique sera prêt à en découdre avec vous. Vous croiserez également la route d’alliés qui vous aiguilleront dans votre quête ou vous demanderont quelques services, mais aussi de boss surpuissants qui vous terrasseront en un clin d’œil au moindre faux pas…
Azurément un bon jeu
… car oui, vous allez mourir énormément.
En effet, Azurebreak Heroes est un jeu de type Roguelite, c’est-à-dire que les niveaux se suivent dans un ordre défini, mais leur structure est générée aléatoirement.
Vous commencerez avec un seul héros maniant le pouvoir du feu et armé d’une épée. Les contrôles sont très simples, une seule partie suffit à maîtriser son personnage :
- Attaquer ;
- Dasher pour éviter une attaque ;
- Se protéger ;
- Utiliser ses pouvoirs magiques (trois par partie, deux à déclencher au choix, un passif).
En vous débarrassant de vos assaillants, vous gagnerez de l’argent et des matières premières. A chaque augmentation de niveau, vous aurez la possibilité d’activer une aptitude parmi une liste, chacune apportant des avantages offensifs (ajout de poison à vos coups, invocation d’un familier qui attaque les ennemis à proximité…), défensifs (embrasement des ennemis qui vous tapent quand vous vous protégez, gain de points de vie si vous restez immobile pendant quelques secondes…).
En sus, grâce à l’argent obtenu, vous pourrez acheter d’autres pouvoir parmi les trois pouvoirs utilisables dans vos parties. Cet aspect est une des grandes originalités du jeu. Là où la grande majorité des roguelites propose des améliorations de façon aléatoire, ABH opte pour une personnalisation complète de son build, un peu à la façon de l’excellent Hadès (test ici). Vous voulez tester un run qui mise tout sur la force de frappe pure ? Orienté attaques à distance et familiers ? Spécialisé dans la régénération et les contre-attaques ? Tout est possible. Il est absolument grisant de pouvoir tenter tout ce qui nous passe par la tête et d’enchaîner les parties jusqu’à plus soif sans voir le temps passé.
A chaque mort, vous serez emporté dans une boucle temporelle qui vous renverra au départ de l’aventure, prêt à repartir à zéro. Heureusement, roguelite oblige, il vous sera possible de débloquer des éléments permettant d’être plus puissant pour les prochaines parties. Une fois de plus, le génie du jeu opère car la quantité de choses à faire est tout bonnement astronomique.
En vrac, vous pourrez débloquer de nouveaux héros (6 en tout), chacun disposant de ses propres sorts et mécanique de jeu spécifiques (pièges, corps-à-corps, arc…) mais aussi de nouvelles améliorations qui vous seront proposées pendant les parties. La curiosité vous poussera à vouloir essayer sans cesse de nouvelles combinaisons, addiction garantie.
Cerise sur le gâteau…
Fort de son gameplay aux petits oignons, la progression n’a pas été mise de côté : trois fins différentes sont proposées et de nouveaux niveaux seront débloqués sous certaines conditions, apportant des embranchements rafraîchissants.
En outre, quelques secrets sont à découvrir, il ne fait nul doute que vous mourrez d’envie de rejouer une énième run pour tenter d’en percer les mystères.
Je vois la vie en heroes
Graphiquement, il s’agit d’une 2d très sommaire, non sans charme, de par la diversité des environnements traversés. La musique est vraiment lambda, mais ne vous donne pas envie de couper le son pour autant.
Malgré cette simplicité apparente, quand vous commencerez à avoir un héros tirant 10 boules de feu sur des ennemis explosant en des centaines de particules, des baisses de framerate seront à signaler. Cela ne nuit en rien à l’expérience globale.
Conclusion
Il existe une règle immuable comme quoi il ne faut pas se fier à sa première impression. Grand bien nous fasse d’avoir laissé sa chance à ce Azurebreak Heroes qui ne payait pas de mine. Ce jeu, développé par une seule personne, est une très grande réussite. Son gameplay original permettant d’expérimenter à loisir et à l’infini, sa générosité de contenu, son scénario riche en font une valeur sûre du genre roguelite, à côté des plus grands. Vendu pour seulement 6.99 euros, ce serait un crime que de laisser passer ce joyau caché de la ludothèque Switch, pour peu que vous aimiez le genre.
LES PLUS
- Durée de vie dantesque
- Gameplay addictif
- Des tonnes d’éléments déblocables
- Mine de rien, c’est tout mignon
LES MOINS
- Musiques/bruitages en retrait
- Lassant si l’on n’accroche pas à ce type de jeu
- Attention à ne pas lancer une partie si vous avez des choses urgentes à faire dans la journée
C’est corrigé 😉