De par leurs mécaniques hautement addictives généralement basées sur le die and retry et l’acquisition d’expérience, roguelite et twin stick shooter constituent 2 genres vidéoludiques très prisés du public, qui goûte particulièrement de gagner en puissance à mesure qu’il progresse dans le jeu et y investit du temps. Un concept assez prenant, bien qu’un peu éculé désormais. Aussi attend-on d’une énième variation sur cet air répandu, qu’elle fasse doublement ses preuves. La balle est dans ton camp, Pew Paw.
Pan pan ! Ouaf-ouaf !
N’allons pas tourner autour du pot, Pew Paw ne décrochera ni le prix de twin stick shooter, ni celui de roguelite de l’année, loin s’en faut. Non dénué de défauts, un certain charme opère pourtant, le doux fumet de l’addiction plus haut évoquée. Mais au fait, il raconte quoi l’énergumène ? Honnêtement pas grand-chose, le pitch brassant le thème rebattu de l’apocalypse zombie qui cueille par surprise le p’tit bonhomme que nous incarnons, accompagné de son chien. C’est court, on en convient. Vous conviendrez aussi qu’on n’attend guère plus de la part de ce type de jeu, bien qu’un background plus fourni n’ait jamais nui à personne.
Ainsi se lance-t-on sans chichis dans l’aventure, qui consiste dans ses grandes lignes à survivre aux vagues successives de morts-vivants affamés. Sur l’une des quatre cartes relativement étriquées faisant office de niveaux, nous déplaçons notre personnage et canardons nos ennemis amateurs de chair fraîche, tout en se contorsionnant pour éviter leurs tirs et projectiles. Si, si, les zombies sont ici dotés de la préhension pouce index. Concernant la visée relativement approximative, on frise en revanche le degré de talent d’un stormtrooper, un hic notable s’agissant d’un élément central du gameplay.
Doué d’un flair hors pair, l’adorable carlin – cousin éloigné de l’indétrônable Franck de la franchise à succès Men In Black – accompagnant nos escapades rafraîchissantes en ruralité zombifiée, fait à l’inverse rapidement montre de son efficacité, nous guidant vers les caisses de loot. Quoiqu’on s’emballe un peu, là : du loot fantasmé, il ne reste rien à l’éventration des caissons qui ne recèlent rien de plus folichon que munitions, tirs spécifiques, santé ou renforcement d’armure. Pour le shoot de dopamine, on repassera.
Livrer bataille, périr… Et remettre ça !
Autrement plus gratifiantes, les récompenses au terme de la partie compensent, et ce qu’on périsse dans d’atroces souffrances ou triomphe des assauts répétés des mangeurs d’hommes : les pièces d’or collectées sur leurs corps putréfiés, au fil des niveaux, nous donnent en effet accès à des coffres à la valeur oscillant entre épique et normale, qui enfin contiennent ces améliorations permanentes ou armures de compet’ tant convoitées. Un petit plaisir que l’on ne peut s’octroyer qu’en cas d’échec ou de fin de niveau, à partir du menu principal du titre.
Quant aux sempiternels points d’expérience, qu’on engrange en abattant un maximum de zombies tout en leur résistant le plus longtemps possible, ces derniers permettent d’augmenter le rang de son personnage, donc d’accéder au monde qui suit, ainsi qu’à de l’équipement plus robuste. Au cours du niveau, le décompte automatique des vagues d’ennemis facilite de surcroît l’évaluation des chances qu’il nous reste d’atteindre le boss, qui se présente sitôt complété le nombre d’assauts requis.
Ces choix d’orientation se traduisent dans les faits par l’impérieuse nécessité de farmer dans l’objectif d’accumuler toujours plus de deniers et XP, au risque de lasser sur le long terme. La durée de vie n’excédant toutefois pas 4 à 5 heures (a minima), le plaisir de jeu devrait demeurer intact, notamment au regard de l’investissement initial de 6€99, plutôt raisonnable. D’autant que le titre ne se contente pas seulement d’offrir une ribambelle de trophées et missions annexes – faire exploser un nombre déterminé de tonneaux, etc. – aux complétionnistes patentés, mais s’appuie également sur la génération procédurale des boss et niveaux, en sus d’adversaires optionnels susceptibles d’apparaître sous certaines conditions, pour se renouveler constamment. Bref, ça régale.
L’apocalypse vue du ciel
Graphiquement, la vue isométrique dessert les environnements, dont le dépouillement – après tout, c’est l’apocalypse – paraît nettement plus flagrant vu d’au-dessus. La DA colorée, un poil cartoon, sauve néanmoins la mise malgré des textures et effets peu travaillés. La bande-son non plus ne fait pas de merveille, sans déplaire pour autant ; disons qu’en adéquation avec le thème du jeu, elle se laisse écouter en dépit d’une certaine redondance. Dernier point, l’absence de traduction française, aussi faudra-t-il se contenter du russe ou de l’anglais.
Conclusion
Pew Paw, à l’instar de nombreux twin stick shooters mâtinés de roguelite, exploite un concept addictif bien qu’assez répétitif et convenu, dans un univers d’apocalypse zombiesque au style graphique bon enfant, conformément à l’ambiance du jeu. Pour un prix relativement bas (6€99), le titre bénéficie d’une durée de vie honorable grâce à un vaste panel d’objets à looter, missions annexes et trophées à déverrouiller. Un agréable moment, en somme, sans éclair de génie ni sévère déconvenue.
LES PLUS
- Graphismes sympas
- Niveaux générés aléatoirement
- Boss optionnels
- De l’équipement en pagaille à acheter et équiper
- La durée de vie, plus que convenable pour un jeu dans cette gamme de prix
- Les trophées
- Des objectifs annexes
- Un jeu addictif
LES MOINS
- Un poil répétitif
- La visée approximative, celle des ennemis aussi
- En anglais ou russe, exclusivement
- Musique répétitive
- Zéro scénario