Avancer, perdre, recommencer, les die n’ retry ou encore les Souls like, genre particulier, sont très à la mode. Grande difficulté et univers sombre se côtoient dans ses productions. Si le die n’ retry est un genre qui date déjà de l’époque de la Nes, pour le Souls like, c’est beaucoup plus récent. Ce sera donc grâce au jeu Demon’s souls et ses suites spirituelles Dark Souls, que le genre naîtra. Suite à ce gros succès aussi bien critique que commercial, bon nombre de jeux ont voulu copier cette recette. Bien entendu, cela a donné des chefs-d’œuvre, mais aussi de belles bouses. Alors dans quelle catégorie se place donc le jeu indépendant Skautfold : shrouded in sanity. Allons voir ça tout de suite.
Contrat embrumé
Comme dans tout bon souls like, l’histoire est très discrète. Nous y incarnons une femme fraîchement ramenée d’outre-tombe par 2 mystérieux individus qui nous propose un bien étrange contrat stipulant que l’on peut revenir à la vie sous condition de défaire une mystérieuse malédiction. Seule chose que l’on saura de cette malédiction, c’est qu’un brouillard artificiel enveloppe un grand manoir. Notre mission sera alors d’évincer ce terrible fléau qui empêche quiconque de sortir des lieux et pire encore, semble rendre fou et violent.
Le scénario ne se dévoilera pas plus que cela ou en tout cas pas immédiatement, ce sera à nous, joueurs, de découvrir ce qu’il se trame. Ce sera alors aux cours de divers dialogues avec des PNJ ou bien en examinant des éléments du décor, que le scénario se dévoilera, et d’ailleurs, il est bon de noter que le jeu est traduit en français. Pour le reste qu’offre le jeu, il faudra tout découvrir par soi-même. Bien entendu, nous avons en début de partie un tutoriel, mais celui-ci nous apprendra simplement les bases. Si comme à l’instar du célèbre Dark Souls, nous gagnons à chaque victoire contre un ennemi des âmes, enfin plutôt des Vitae ici, aucune autre indication ne sera faite quant à la nature de ces derniers et à la façon de les utiliser. Ce sera donc à nous chers joueurs de chercher comment améliorer nos dégâts, notre santé, endurance et autres petites bricoles bien sympa. Dans l’univers de Skautfold, nous ne serons jamais pris par la main.
Combat au fil de la folie
Bien que notre environnement semble assez cloisonné, se limitant aux manoirs, celui-ci se révèle assez grand, et même labyrinthique. Là encore, aucune carte ne nous sera offerte, à nous de nous repérer dans les sombres couloirs de l’immense bâtisse. On dit bien sombre, car le jeu le sera que ce soit au niveau de la luminosité des lieux ou encore dans l’aspect. Notre personnage évolue dans des coins sombres, parfois éclairés par des lumières vacillantes. Si la crainte du noir se fait sentir, nous aurons toujours l’occasion de nous servir de notre lanterne pour éclairer les lieux et voir plus nettement. Mais attention, cela épuise les batteries de notre précieuse lanterne, et en trouver ne sera pas si simple.
Nous évoluons dans un long couloir, celui-ci est terriblement sombre, seuls quelques rayons de lumière venant d’un chandelier vacillant viendront éclairer cet endroit gouverné par l’obscurité. Sur le sombre chemin, nous voyons des formes au sol, caché sous des draps, tout cela ressemble étrangement à des corps. Des traînées de sang recouvrent le sol et parfois même les murs, l’endroit est calme, pourtant nous frissonnons en entendant des pleurs de femmes. Soudain, une étrange femme armée d’un énorme ciseau nous attaque et tente de nous tuer en hurlant. Nous combattons en espérant ne pas perdre la vie, esquive et parade font partie de notre danse effrénée pour la vie. C’est après ce combat effréné et sanguinolent que nous ôtons la vie à cette étrange femme et que nous allons fouiller dans son corps ensanglanté à la recherche de points de vitae et de quelques ressources vitales.
Voilà comment se dérouleront nos escapades au sein de cet environnement lugubre et malsain. Attention, car ici, si nous mourrons, une espèce de décompte apparaît sur une montre à gousset. Plus nous mourrons, plus la folie s’empare de nous. Cette folie, loin d’être anodine, fera apparaître de plus en plus de monstres, et parfois même nous aurons des visions ou autres sons d’ambiances, nous faisant nous demander un peu à la manière d’un Eternal Darkness, si nous ne devenons pas fou nous-même.
Pour ce qui est des combats, ces derniers sont violents et exigeants. Si nous ne faisons pas attention, notre barre de vie fondra comme neige au soleil et nous trépasserons tout aussi vite. Heureusement, nous avons une arme à feu pour garder de la distance avec certains ennemis tout en leur infligeant des dégâts. Revers de la médaille, cela utilise des balles, et elles ne sont pas illimitées. Si jamais, le combat à distance ne suffit pas ou que nous ne sommes pas adeptes de cela, nous aurons toujours la bonne vieille esquive ou la parade. Mais attention, il est normal que cela épuise notre jauge d’endurance. Alors attention à ne pas esquiver à tout-va, ou bien nous pourrions mordre la poussière plus rapidement que prévu. Pareil pour nos coups, rien ne sert de bourriner l’ennemi, car cela nous épuise et nous rendra donc par la suite très vulnérable. Au final, le gameplay est en tout point similaire à un Dark Souls, on va se soigner de la même manière, s’améliorer de la même façon. Petite différence cependant, les boss. Ceux-ci au nombre de quatre, pourront être combattus dans l’ordre que l’on souhaite, mais attention, ils sont puissants, et n’hésitent pas une seconde à nous éventrer. La difficulté étant présente, il faudra bien compter 5 à 6 heures de jeu, voir plus pour boucler le jeu. A savoir qu’en plus, il propose ensuite un new game + et la possibilité de jouer dans la peau des boss. Tout cela vient donc agrémenter la durée de vie déjà très convenable pour un jeu vendu à 9€99.
Charme macabre
Pour conclure, partons sur les graphismes et la bande son. Commençons par la partie graphique. Le jeu arbore un pixel art de toute beauté, la lugubre bâtisse offre des effets de lumière inquiétants et donne de la vie à cet endroit qui semble être maudit. L’endroit semble inquiétant, nous nous sentons par moment oppressés, nous avons un sentiment de malaise dans certains endroits. Les graphismes bien que tout en pixel, arrive à offrir au jeu une ambiance Lovecraftienne que l’on ne renie pas. Que ce soit le design de certains monstres ou les divers éléments que nous rencontrerons au cours de notre aventure, tout cela nous ramène aux textes du romancier. Si l’aventure se cantonne à l’enceinte du manoir, cela ne veut pas non plus dire que nous n’allons pas voir du paysage et de splendides panoramas. Seule chose que nous pouvons dire, ce formidable combat contre l’un des boss, se déroulant dans un jardin de neige, splendide.
Si les graphismes font en sorte de rendre le jeu glauque, sombre, violent et pourtant magnifique, la bande son n’est pas en reste. Ainsi, une chose que l’on conseillera vraiment, sera de faire l’aventure avec un bon casque sur les oreilles. La musique, bien que très discrète, se fera entendre par moment. Qu’elle soit inquiétante, ou qu’elle nous envoie des notes mélodieuses pour accompagner des combats ou notre découverte du manoir, cela restera un grand plaisir de l’entendre. De plus, certains bruitages seront de la partie et viendront accentuer le sentiment d’oppression et d’effroi. Grincements, cris, plaintes, tout est fait donnant au jeu une ambiance lugubre et malsaine, et cela fonctionne à merveille.
Conclusion
Skautfold : shrouded in sanity est une petite merveille sombre et délicieuse. Le titre a tout d’un souls like, que ce soit dans son gameplay exigeant, sa trame narrative mystérieuse et son univers lugubre et glauque, le jeu propose le meilleur. De plus, sa durée de vie est très bonne pour un titre vendu à un petit prix et le fait qu’il soit en plus traduit en français est le summum. Ne perdons pas plus de temps et allons pourfendre du monstre dans cet univers lovecraftien.
LES PLUS
- Graphismes en pixel art de toute beauté
- La bande son inquiétante et mélodieuse à la fois
- Le design de certains ennemis rappelant Lovecraft
- Une ambiance survival horror
- Un gameplay exigeant
- Une histoire mystérieuse se découvrant petit à petit
- Système de folie liée à la mort
- Le jeu ne nous prend pas par la main
- Très bonne durée de vie
- Possibilité d’incarner les boss
- New game +
- Traduit en français
LES MOINS
- Le manque d’information sur le gameplay peut rebuter