Le monde se divise en deux catégories : ceux qui jouent aux jeux de casse-briques à la souris et ceux qui y jouent à la manette. D’un côté les joueurs “ordinateur” type Atari ST ou Amiga puis DOS, et de l’autre, les joueurs “console” avec Atari 2600, NES, Master System, GameBoy et consorts. Dans les deux cas, un nom ressort, celui d’Atari, le créateur du genre casse-briques avec justement le jeu Breakout en 1976 sur borne d’arcade. Aujourd’hui c’est la team “console” qui va découvrir ou redécouvrir la relecture d’un jeu vidéo mythique à travers Breakout : Recharged.
Another brick in the Wall (part 1)
Le concept du casse-briques en jeu vidéo est aussi vieux que le genre. Issu directement de Pong, Atari a sorti le jeu Breakout en 1976 et une nouvelle version proposée par Atari ressort aujourd’hui sur Switch sous le nom de Breakout : Recharged. Sur le fond rien ne change, une raquette en bas de l’écran sert à renvoyer la balle et à détruire les briques qui forment un mur au-dessus. Rapidité, réflexe, endurance, concentration et self-contrôle, voilà les qualités que tout joueur de casse-briques devrait avoir. Dans le genre Die & Retry qui tape sur les nerfs, on n’a pas fait mieux depuis longtemps.
Breakout : Recharged comme son ancêtre a un côté très addictif. À chaque défaite, le joueur est persuadé qu’il pourra faire mieux et relance une partie. Pour plonger le joueur encore plus dans son addiction, le jeu propose un mode “défi” où chaque tableau propose de relever une épreuve spécifique. Ainsi, il va falloir obtenir un certain nombre de points. C’est simple pour commencer, mais tellement frustrant de rater de quelques points seulement. Alors, le joueur y retourne, encore et encore, jusqu’à réussir le défi. Et là, enivré par sa victoire, il se lance dans le défi suivant, et plus rien ne peut arrêter ça. Les défis sont au nombre de cinquante, et sont particulièrement corsés pour certains. Le nom de chaque défi annonce la couleur : destruction de masse, attaque furtive, conséquences imprévues, frappe chirurgicale. Tout un programme.
Outre le mode défi, le jeu propose aussi un mode de jeu Recharged et un mode de jeu classique avec ou sans power-ups. La principale différence entre ces deux modes, c’est le nombre de vies qui est alloué au joueur. Dans le mode Recharged, le joueur n’a qu’une seule vie, et c’est le score qui compte. Chaque balle ratée amène un Game Over. Dans le mode classique, le joueur a droit à trois balles, comme à l’époque, donc l’échec est moins punitif. Dans les deux cas, les tableaux de briques se succèdent de façon fluide, quand il n’y a presque plus de briques, le nouveau motif à détruire descend du haut de l’écran et prend sa place.
Another brick in the Wall (part 2)
Breakout : Recharged introduit quelques nouveautés dans le genre du casse-briques. Si le fond reste le même, l’ajout de nouveaux bonus est vraiment bienvenu. Il existe toujours les bonus qui rallongent la raquette, ceux qui démultiplient la balle en trois exemplaires ou plus, ceux qui permettent de tirer des lasers sur les briques. Parmi les nouveautés, il y a la possibilité de visualiser le parcours que la balle va faire et donc d’anticiper le placement de sa raquette pour renvoyer la balle au mieux. Il y a aussi des tirs de missiles à tête chercheuse qui vont détruire une brique qui n’est pas forcément dans l’axe du canon sur la raquette. Le bonus distorsion temporelle fait ralentir la balle lorsqu’elle arrive en bas de l’écran, dans la zone de la raquette. Bien sûr, chaque nouveau bonus récolté annule et remplace le précédent, donc il faut savoir attraper ou non telle ou telle capsule.
Graphiquement, les développeurs ont choisi un univers futuriste où les briques se détachent bien du fond très foncé, noir, vert ou bleu marine le plus souvent, avec des couleurs néons bien visibles. Breakout : Recharged est coloré, mais reste très lisible et sobre. Pas de fioritures ou d’éléments mal placés pour empêcher une bonne lecture du jeu. Les graphismes sont simples mais efficaces.
Une mention spéciale est à apporter aux musiques du jeu. Elles sont l’œuvre de Megan McDuffee qui est une artiste très connue dans le milieu des musiques de films et de jeux vidéo. Pour Breakout : Recharged, elle a composé des morceaux électro qui accompagnent bien le jeu sans jamais prendre le dessus ou devenir agaçants ou dérangeants. Parmi les clins d’œil amusants que les développeurs ont mis dans le jeu, il faut voir le nom donné aux différents achievements, ce sont pour la plupart des titres de chansons du groupe anglais Pink Floyd. Les fans de musique apprécieront l’hommage.
Il y a quand même une petite chose qui peut chiffonner certains joueurs, ce sont les contrôles du jeu. Quand on a joué pendant des années à des casse-briques sur ordinateur avec une souris, le ressenti au stick n’est pas des plus simple. Au début la raquette part d’un côté ou de l’autre et le sentiment de maîtrise est inexistant. Mais à force d’abnégation et de parties recommencées, le feeling vient et finalement, ce qui était un handicap au début disparaît. La recherche du score parfait l’emporte sur ces petites considérations matérielles.
Conclusion
Breakout : Recharged surfe sur la vague de la nostalgie tout en proposant un type de jeu intemporel. Le jeu est beau, il est fun, il est addictif et on ne s’en lasse pas que ce soit pour de courtes sessions ou pour “tryharder” toute une après-midi. Le jeu propose un quasi sans faute, reste la question de la maniabilité de la raquette au pad qui peut sembler moins fine qu’avec une souris.
LES PLUS
- Le mode défi
- Les musiques originales
- Les nouveaux bonus
- Un mode coop
LES MOINS
- Une maniabilité limitée au stick