Treasures of The Aegean, jeu de plateforme/aventure à la Indiana Jones, regorge d’énigmes, de trésors et de vilaines gens n’aspirant qu’à nous rayer de la surface du globe… Que d’alléchantes promesses ! Sorti le 11 novembre 2021 sur l’eShop ainsi qu’en version physique chez Just For Games dans les jours qui ont suivi, le titre bénéficie donc depuis le 26 novembre d’une version collector.
Au départ, un postulat simple mais bien amené
Treasures of The Aegean vous propose d’incarner Marie Taylor, chasseuse de trésors de son état, qu’accompagne son compère de toujours, l’archéologue James Andrew qu’omnubile la civilisation minoenne et ses reliques.
Aussi tous deux passent-ils un séjour instructif sur les côtes grecques, à deux pas de la localisation supposée du berceau de l’antique peuplade, l’île engloutie de Théra qui ne va cependant pas tarder à resurgir des profondeurs de la mer, à la faveur d’une éruption volcanique. Sautant sur l’occasion, unique, d’enfin percer le secret des Minoens et d’allègrement piller leurs innombrables richesses – autant joindre l’utile à l’agréable -, nos comparses plantent là leur déjeuner pour se lancer à l’assaut de la mythique Théra, sauvée des eaux.
Sur place, fresques et autres traces de cette fameuse civilisation minoenne ne manquent pas, confirmant votre intuition initiale d’enfin toucher du doigt la vérité historique, et surtout le gros lot.
Une seconde éruption, provoquée par l’instabilité de l’île fraîchement ressuscitée, vous contraint malheureusement à déguerpir au plus vite. Dans la panique, cette empotée de Marie cramponnée à l’échelle de l’hélicoptère, laisse échapper son téléphone qui atterrit, allez savoir comment, dans les grosses paluches de Minos, souverain de la cité minoenne en 1639 avant Jésus-Chris. Chic alors, vous voilà pris au piège d’une boucle temporelle vous accordant toute latitude pour profaner l’île et ses énigmes, au nez et à la barbe des autochtones visiblement inconscients de cette distorsion, complètement anecdotique il est vrai, de l’espace-temps…
Un gameplay addictif au service d’un scénario intriguant
Vous l’aurez compris, Treasures of The Aegean vous convie à explorer un archipel disparu afin d’en retracer la destinée et d’en extraire les trésors, par le truchement d’une mécanique certes rebattue, mais diablement efficace : la boucle temporelle, donc.
Chaque cycle démarre de manière similaire : vous revivez le déjeuner – les morfals apprécieront – , la renaissance de l’île de Théra, l’errance en quête du magot – c’est là que les choses diffèrent – et ainsi de suite.
Il arrive parfois qu’à la fin d’une boucle, s’intercale un court niveau relatif au passé de nos héros. Des ellipses narratives bienvenues qui favorisent l’attachement, et l’émergence de nouveaux angles de vue.
Vos vagabondages sur l’île varieront d’une boucle à l’autre, car James dans sa grande bonté, vous dépose en divers points. Chacun pour être visité, requiert une bonne dose d’adresse, s’agissant d’un jeu de plateforme en 2D. Nous bondissons de palier en palier, à la poursuite d’un double objectif : cartographier les lieux d’une part, en récolter les précieuses ressources de l’autre, sans omettre puzzles, ni collecte d’information.
Cette ancienne civilisation grecque renferme en effet bien des mystères à même de piquer la curiosité des joueurs qui, petit à petit, se laissent entraîner par un scénario rondement mené, comprenant son lot de rebondissements en dépit du système de boucle.
Le gameplay ? Tout aussi addictif. Rompue à l’exercice du parkour, Marie court, saute et grimpe avec la grâce et la fluidité d’une panthère, virevolte dans un ballet hypnotique, incessant, qui nous scotche littéralement à l’écran. C’est vraiment, vraiment fun. La plupart des actions s’effectuant avec le stick gauche et le bouton B, la prise en main se révèle immédiate et particulièrement jouissive. Quel bonheur, honnêtement, que de s’éclater sans friser la tendinite, à force de presser, frénétique, les touches du joystick !
Une direction artistique de grande qualité
Graphismes et narration s’inspirant de la bande dessinée, renforcent au global le sentiment d’immersion au sein d’une histoire interactive. Saluons au passage les dialogues, particulièrement soignés, et les efforts de mise en scène en ce qui non seulement concerne notre duo de protagonistes, mais les antagonistes aussi.
Les phases de plateforme s’inscrivant dans ce même style graphique, la direction artistique générale du jeu s’illustre au-delà de la simple beauté plastique, par sa continuité. Par sa diversité de décors également, clairement perceptible d’une zone à l’autre. Subsiste parfois l’impression, néanmoins, d’un certain manque de vie.
La bande-son suit son cours, sans fausse note ni accroc majeur, bien qu’un peu répétitive – quelle idée aussi que de trépasser 20 fois d’affilée au même endroit… Qui après ça, osera questionner notre persévérance chez NT ? Les bruitages, d’excellente facture, prolongent avantageusement l’expérience, nous plongent dans l’ambiance.
Au final, nul doute que la civilisation minoenne saura vous tenir en haleine, au moins pour 6 à 7 heures de jeu en ligne droite, contre une bonne vingtaine à réserver aux complétistes patentés.
Conclusion
Treasures of The Aegean, jeu de plateforme particulièrement addictif, doit beaucoup à la l'agilité de son personnage principal, adepte de parkour, qui se meut avec la souplesse d'un félin. Le récit, très prenant et particulièrement bien construit, rompt avec la monotonie d'une ficelle scénaristique très en vogue ces derniers mois, la boucle temporelle. Les énigmes plus ou moins complexes sont intelligemment réparties sur l'île. La direction artistique d’inspiration BD fait quant à elle des merveilles, en parfaite adéquation avec l'ambiance du jeu. Une belle découverte, que nous vous conseillons vivement !
LES PLUS
- Le gameplay en mode parkour de Marie
- Les références à la mythologie grecque
- La direction artistique façon BD
- La bande-son agréable
- Les bruitages parfaits qui nous mettent dans l'ambiance
- Le scénario, aussi intrigant que le gameplay est atypique.
LES MOINS
- Les décors parfois un peu vides
- La durée de vie en ligne droite, plutôt courte
- Les énigmes assez inégales