Il y a toujours eu des combats de chapelle au sein du jeu vidéo : Nintendo contre Sega, Atari contre Amiga, consoles contre PC, et aujourd’hui, s’il ne doit rester qu’un combat, ce sera celui-là ! Comment appelle-t-on un jeu qui est généré de façon procédurale, où la mort est permanente et où les améliorations obtenues au cours d’une partie sont conservées à la partie suivante ? Un roguelike ou un roguelite ?
Get ready, let’s rumble
Broken Blades plonge le joueur directement dans l’action. Notre personnage équipé d’une épée minuscule se retrouve projeté dans un labyrinthe souterrain. À peine a-t-il fait quelques pas qu’un rat se jette sur lui, qu’une chauve-souris l’attaque et qu’un laser manque de le couper en deux. La progression commence, à l’aveugle, sans aucune carte ni indication pour savoir où aller. De temps en temps, un trou dans la paroi semblant être une entrée de mine nous permet d’accéder à un autre niveau de la grotte.
Parfois, notre héroïne, car oui, c’est une dame qui se bat, trouve des parchemins ou des fragments de lame. Les parchemins vont lui donner différents pouvoirs : capacité à régénérer sa barre de vie, meilleur bouclier, plus forte aptitude à vaincre certains ennemis. Les fragments de lame, eux, servent à améliorer notre épée. Cette épée peut posséder jusqu’à cinq fragments qui ont chacun une particularité. Certains fragments ne font qu’augmenter la taille de l’épée et donc la portée des coups, mais d’autres fragments tirent des boules de feu, ce qui s’avère bien pratique pour se défendre contre des ennemis encore éloignés.
Live and let die
Broken Blades est un jeu de plateformes à défilement horizontal ; notre personnage se déplace de gauche à droite et peut sauter, avec la possibilité d’effectuer un double saut pour atteindre des corniches trop hautes en temps normal. Il n’y a pas de dégâts de chute, il faut juste ne pas tomber dans un trou rempli de piques qui font perdre de la vie. Les graphismes sont plutôt simples, mais cela permet une bonne lisibilité des couloirs à parcourir.
Le jeu propose deux niveaux de difficulté, un niveau facile et un niveau difficile. Dans les deux cas, la mort est définitive et la plupart des améliorations obtenues au cours de la partie sont perdues. La partie suivante débute avec une épée courte et aucun bouclier. Il n’existe pas de possibilité de sauvegarde, toute l’aventure se déroule en une partie de jeu. C’est une idée certes intéressante, mais en pratique, il est quand même bon de pouvoir arrêter un jeu quand on le souhaite pour le reprendre plus tard, surtout quand on joue en mode nomade.
Les idées proposées dans Broken Blades sont intéressantes, mais le manque d’histoire et le manque d’accompagnement en début de partie en font un jeu très punitif. Peut-être même trop punitif, d’autant que reprendre une partie et retraverser les mêmes couloirs à la recherche d’hypothétiques améliorations relève d’un certain masochisme. Ce masochisme est exacerbé par la musique du jeu. Autant à la première écoute, cette musique est vive et joyeuse, autant en dixième run, elle fait saigner les oreilles.
Conclusion
Broken Blades donne au joueur exactement ce qu’il promet : une aventure avec une seule vie et une frustration certaine quand notre personnage meurt trop rapidement, faute d’avoir trouvé les bons objets au bon moment. L’aléatoire peut avoir du bon dans certains jeux, mais dans le cas de Broken Blades, cela peut rendre la partie intense et suffisamment longue pour ravir le joueur que trop courte et trop frustrante faute d’avoir eu le bon équipement. Bref, Broken Blades est trop dur et trop aléatoire pour en valoir la peine.
LES PLUS
- L’idée d’augmentation de l’épée
- Le concept de mort permanente
LES MOINS
- Une musique insupportable à la longue
- L’absence de carte pour se repérer
- La difficulté mal dosée