Avant de rentrer dans le vif du sujet concernant Re : Turn 2 – Runaway, il nous faut évoquer les conditions bien particulières dans lesquelles nous avons dû faire ce test. En effet, à l’heure où sont écrites ces lignes, un bug corrompt toute sauvegarde effectuée et bloque l’écran lors du chargement de celle-ci. Pourtant, n’écoutant que son courage, le rédacteur de ces lignes, ayant cherché à satisfaire ses lecteurs, s’est attelé à avancer le plus loin possible, en une seule longue session, pour vous donner ses impressions. Alors, à vos marques, prêt, feu, mourrez !
Sauve & garde ta peau… Si tu le peux
Cette longue session, qui dura un peu moins de 90 minutes, n’a pas été suffisante pour atteindre la fin du jeu, et il est possible que des éléments importants nous manquent. Mais bon, ce n’est quand même pas notre faute si les sauvegardes sont foireuses. Alors désolé pour ce test incomplet ; néanmoins, les mécaniques semblant identiques à ce que proposait le premier épisode, il paraît peu probable que les dernières heures révolutionnent le gameplay, et dans le cas où un patch sortirait, corrigeant ce défaut, nous amenderons comme il se doit ce test.
Nous démarrons cette suite à l’endroit même où elle s’était terminée dans le premier épisode. Pour ne pas divulgâcher celui-ci, nous dirons simplement que nous sommes toujours dans le train étrange ayant servi de terrain de jeu à nos précédentes pérégrinations. Celui-ci est toujours aussi flippant et malfamé, et notre première tâche sera de nous enfuir. C’est clairement la partie la plus difficile lorsque nous n’avons pas le droit de sauvegarder.
Une fois notre évasion réussie, nous pouvons prendre un bateau et partir loin pour reprendre des forces. Malheureusement, nous arrivons dans un lieu où les mystères liés à notre propre aventure sont trop présents. Ceux-ci nous donnent alors le courage de repartir vers le train pour terminer le travail commencé dans l’épisode précédent. Cette suite nous renvoie donc très rapidement vers des lieux familiers pour y développer l’intrigue, en reprenant les mêmes principes de temporalité passés et présents qui s’alternent.
Les joueurs ayant apprécié le premier opus ne seront donc jamais dépaysés. Nous retrouvons les mêmes protagonistes. Le seul défaut de cette suite concerne le revirement brutal d’attitude de notre héroïne. Effrayée et ne cherchant qu’à fuir, après une nuit agitée, elle décide de revenir sur les lieux qu’elle considère comme traumatisants. C’est un peu facile.
Le manque de changement dans la continuité
D’autant plus que les images montrant nos protagonistes n’ont pas évolué. Malgré son périple et sa fuite à la fois dans la forêt, à bord d’un canot ou dans un train en ruines, Saki est toujours tellement bien habillée que ça en devient ridicule. Sa petite robe rose, mise pour aller camper… N’a pas un faux pli. Un effort dans ce sens aurait été le bienvenu, d’autant plus que ce n’est pas le seul élément de facilité qu’ont utilisé les développeurs de Red Ego.
Re : Turn 2 – Runaway est toujours un jeu utilisant des éléments de point’n lick dans un monde en deux dimensions. Et encore, nous pourrions parler d’une unique dimension, vu que notre héroïne ne peut se déplacer que vers la gauche ou la droite. Elle pourra toujours courir et effectuer une roulade pour esquiver les attaques mortelles du monstre des ténèbres. Mais il lui faudra surtout se cacher et utiliser les éléments qui se trouveront sur son chemin pour lui débloquer sa route.
À la manière des point’n click, nous pourrons combiner deux éléments pour en fabriquer un troisième. Jamais très difficiles et toujours bien expliquées, ces énigmes ne demandent jamais un gros effort de concentration et, au pire, il suffit de tester le peu d’objets à notre disposition pour nous sortir du pétrin. Nous regrettons d’ailleurs leur forte ressemblance avec ce que nous trouvions déjà dans le premier opus. Nous obtenons une aventure assez linéaire qui se parcourt assez agréablement, du moins lorsque la possibilité de sauvegarder existera…
Si le premier épisode comportait dix chapitres, une petite recherche nous a appris que cette suite n’en comportait plus que huit. Notre mort s’étant produite au chapitre quatre, après 90 minutes de jeu, nous pouvons envisager une durée de vie d’au moins le double de temps, soit entre trois et quatre heures. Cela peut paraître suffisant, mais le premier opus proposait un temps de jeu bien plus conséquent. Cette suite fait donc moins bien que son aînée.
L’horreur c’est dans la tête
Les développeurs ont encore une fois tenté de mettre en place un jeu d’horreur psychologique. Le résultat est mi-figue mi-raisin. Si l’ambiance générale est à la peur et à la fuite, voir notre Saki, toujours bien habillée avec sa robe rose, casse complètement ce qui est mis en place à chacune de ses interventions. Ce qui arrive assez souvent. Nous nous retrouvons avec une espèce de jeu d’horreur light. C’est dommage, car y jouer sur une Switch OLED magnifie réellement les contrastes et les jeux de lumière, nous mettant au cœur d’un monde froid et sombre dont seule la lampe torche semble être capable de repousser les ténèbres qui nous entourent.
De même, l’ambiance sonore est loin d’être aussi poussée que nous l’aimerions. Même s’il est recommandé d’y jouer avec un casque, nous sommes très très loin du sound design mis en place avec un titre tel Hellblade : Senua’s sacrifice. Aucun grincement, aucune latte de plancher qui craque, juste les dialogues en anglais et les cris du monstre qui nous poursuit de temps en temps. C’est dommage, car les passages dans la forêt semblaient propices à ce genre de chose.
Terminons par une dernière grosse déception. Si le premier épisode possédait une traduction en français, entre autres, celle-ci a disparu dans sa suite. Nous pouvons toujours jouer en anglais, en chinois, en espagnol ou en allemand, mais le français n’est plus disponible. Les joueurs de l’hexagone anglophobes mais ayant apprécié le premier opus devront, incompréhensiblement, faire l’impasse sur sa suite pour connaître le fin mot de l’histoire de Saki.
Post-Scriptum : plus d’un mois après sa sortie, Re:Turn 2 a enfin sorti un patch corrigeant le problème de sauvegardes corrompus. Il est désormais possible d’y jouer dans de très bonne condition. Ce patch déploie aussi la traduction française. Nous n’avons plus d’excuse pour ne pas découvrir la suite des aventures de Saki.
Conclusion
Si Re : Turn premier du nom avait su nous attirer l’œil par son pixel art soigné et sa narration intéressante, sa suite n’est jamais à la hauteur par manque d’ambition. Nous poursuivons, certes, les aventures de Saki, mais celles-ci sont trop semblables en termes de contenu, tout en étant moins bien réalisées techniquement. Les lieux parcourus semblent recyclés, l’ambiance sonore est limitée, sa durée de vie est plus faible, la traduction française n’existe plus et les bugs de sauvegardes sont juste inadmissibles. Nous nous demandons vraiment ce qu’ont cherché à faire les développeurs de Red Ego avec cette suite qui fait pâle figure face à son aînée, et qui ressemble davantage à un DLC qu’à une aventure à part.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art sont toujours aussi soignés…
- La narration est accrocheuse et soignée…
- Les énigmes sont bien pensées…
- Nous pouvons désormais en connaître davantage sur les événements du 1er épisode
- Tous les dialogues sont doublés avec sérieux
- Les moments de poursuite sont bien stressants
LES MOINS
- … Mais ils semblent repris de l’épisode 1
- … Mais elle prend quelques raccourcis bien trop faciles avec Saki
- … Mais elles ressemblent énormément à celles de l’épisode 1
- L’ambiance sonore est globalement décevante
- Les apparitions de Saki dans sa magnifique robe rose cassent complètement l’ambiance
- La traduction française arrive après un mois d'attente
- Les bugs de sauvegarde étaient inadmissibles mais ils sont corrigés