Time Loader, du studio Lituanien Flazm, est un jeu qui se définit comme étant une expérience narrative avec des mécaniques de puzzle plateformer, un petit robot et des voyages dans le temps. Avec un tel teaser, nous nous demandions vraiment ce qui pouvait mal tourner. Et à vrai dire, il faut bien avouer qu’à peu de chose près, il ne manque qu’une mise à jour pour régler les petits bugs pour faire du titre des développeurs de Flazm un nouveau très bon titre disponible sur nos consoles hybrides.
L’intro qui prend aux tripes
Sans vouloir gâcher l’effet de surprise, Time Loader nous entraîne dans son univers dès les premières secondes. Nous dirons juste qu’à la suite d’événements tragiques, nous prenons le contrôle d’une IA se trouvant dans un petit robot envoyé dans le passé pour éviter que cette catastrophe ne se produise. Bien sûr, l’effet papillon sera présent, tout comme la volonté de ne pas créer de paradoxe temporel.
Avoir avec nous ce petit robot si attachant, qui fait tout pour régler la situation, est un atout énorme pour la narration de Time Loader. Entre les petites phrases touchantes et les saynètes basées sur des animations simples et dessinées à la main, nous sommes entraînés très vite dans le monde mis en place et nous souhaitons, nous aussi, tout mettre en œuvre, le plus vite possible, pour aider les différents protagonistes de cette histoire.
Nous pouvons aussi, au moyen de choix à effectuer, influer sur le déroulement de l’histoire et notamment de ces trois fins différentes et de sa fin secrète… Qui ne l’est plus maintenant… Oups. Tout au long des trois actes, chacun d’une durée de moins d’une heure, nous pouvons recueillir des informations et agir sur des objets, ou non. En fonction de nos choix, nous en apprendrons davantage sur la vie de notre créateur et influerons sur celle-ci.
La durée de vie peut sembler faible, mais le propos est intense et terminer une première fois notre aventure nous permet de nous rendre compte, au moyen d’informations affichées à l’écran, du nombre d’objets ou d’interactions que nous avons loupés. Il est alors impossible de résister à l’appel de la complétion, d’autant plus que nous connaissons maintenant la portée de nos actes.
L’effet du papillon robotique
Le gameplay de Time Loader est basé, d’abord et avant tout, sur la physique mise en place. Nous contrôlons un petit robot mélange d’un buggy et d’un bras articulé. Dans un premier temps, celui-ci n’est capable que de sauter et d’attraper différents éléments passant à sa portée. Très vite, il se verra doté de nouvelles capacités. Toutefois, le principe de nos actions restera le même tout au long du jeu : réussir à débloquer la voie nous menant là où une action doit être menée. Les puzzles sont relativement simples, et hormis sur la dernière partie du dernier acte, les phases de plateforme ne demandent pas une maîtrise du Joy-Con très poussée.
C’est l’un des points faibles du titre des Lituaniens de Flazm, il est extrêmement facile d’en venir à bout. Une après-midi suffit amplement pour découvrir tout ce qu’il y a à savoir, et lancer une nouvelle partie n’apporte rien de nouveau en termes de gameplay. C’est vraiment dommage que nous ne soyons jamais mis en face de puzzles plus alambiqués, car en ce qui concerne le level design, c’est un sans-faute. C’est simple, Time Loader devrait être montré en exemple dans toutes les classes de level design. Tous les éléments sont placés intelligemment et s’ils semblent, au premier abord, inutiles, ils prendront tout leur sens un peu plus loin dans notre aventure, une fois de nouvelles capacités acquises.
Le dernier point faible à aborder, dont nous espérons vivement qu’il soit patché avant la sortie, c’est qu’au moment où sont écrites ces lignes, deux bugs nous ont gâché l’expérience de jeu. Le premier concerne un problème du moteur physique empêchant un véhicule d’atteindre son emplacement. Il nous a fallu retenter une bonne vingtaine de fois la même action pour que le véhicule, un peu miraculeusement, finisse par surmonter l’obstacle. C’est extrêmement frustrant, mais ce n’est pas le pire.
Quand il est de temps de charger
Sur la version fournie pour ce test, toutes les cinématiques, dès la fin du premier acte, étaient saccadées et il en manquait une bonne partie. Seules s’affichaient trois pauvres images, tandis que les sous-titres continuaient de défiler. C’est encore plus rageant compte tenu de la force des thèmes abordés dans Time Loader, et de l’affection qui se crée très vite pour ce petit robot et sa mission.
D’un point de vue graphique, le travail réalisé par l’équipe de Vilnius est très propre. Dans un style simple et coloré, ils ont rempli la maison, qui sert de décor à notre aventure, d’une foultitude de détails tous plus intéressants que les autres. Du modèle réduit de la DeLorean à la Playstation, en passant par la GameBoy et autres jeux de Dungeons et Dragons, nous avons constamment l’impression de nous trouver dans la maison dont nous avons tous rêvés.
La prise en main ne souffre pas non plus de défauts pourtant si communs aux titres basant tout leur gameplay sur la physique qu’ils ont mis en place. Ici, les commandes répondent parfaitement et logiquement tout au long de nos pérégrinations. Nous regrettons à certains moments qu’aucune touche ne nous permette d’accélérer les déplacements de notre buggy, mais le résultat est bien plus cohérent ainsi. De la même façon, loin des jeux d’arcade, les sauts ne sont optimaux que si notre robot a les deux roues bien posées au sol.
La bande-son, tantôt mélancolique, tantôt plus pressante, est, elle aussi, un modèle du genre. Elle colle parfaitement aux actions en cours et à la narration. Le seul point faible de cette partie technique concerne les temps de chargement. Ils sont très nombreux et assez longs, coupant nettement le rythme mis en place et réduisant fortement nos velléités de complétion.
Conclusion
Time loader a énormément de qualités. Une narration qui prend aux tripes dès les premières secondes, une prise en main efficace, des graphismes colorés et détaillés, et une bande-son de qualité. Toutefois, sa trop grande facilité, sa faible durée de vie et ses petites errances techniques, notamment concernant les temps de chargement et les petits bugs, en font une expérience bancale et parfois frustrante. C’est dommage, car son level design est un modèle d’intelligence. Il faut espérer qu’un patch vienne régler ses petits défauts pour le rendre indispensable.
LES PLUS
- Les graphismes, colorés et détaillés, nous mettent parfaitement dans l’ambiance
- La bande-son s’adapte parfaitement au récit et au décor
- La prise en main est sans défaut et elle se fait naturellement
- Le gameplay est simple et efficace
- La narration est poignante dès les premières secondes
- Nos choix ont de réelles conséquences sur les fins disponibles
- Le level design est un modèle du genre
LES MOINS
- Les temps de chargement sont nombreux et assez longs
- Aucune réelle difficulté, que ce soit dans les puzzles ou dans les phases de gameplay
- Assez court malgré les quatre fins disponibles
- Le bug de la voiture nous fait réellement douter de nos capacités mentales
- Les cinématiques qui plantent sont frustrantes