Si l’on se replace dans un contexte lointain il faut se souvenir d’Atelier Mysterious, une trilogie qui nous ramène en 2017, peut-être l’une des sagas les plus appréciées de la licence par les fans. Sophie est donc un personnage connu et adoré des fans, Gust nous propose en 2022 un jeu qui s’intercale entre Atelier Sophie et Atelier Firis. Après le succès d’estime d’Atelier Ryza et de Ryza 2, était-ce une bonne idée ? Et bien enfilez votre plus belle jupe kawaii, faites bien rebondir vos seins et reluire votre plus beau chaudron, c’est parti pour Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream !
Un isekai ? En 2022 ? Quelle originalité
Vous ne pouvez pas être passés à côté de la folie de l’ISEKAI. Un héros ou une héroïne, transporté sans le savoir dans un monde qui n’est pas le sien et qui va vivre une grande aventure. Porté par des séries comme Sword Art Online ou autres mangas, voilà que Sophie subit le même traitement, c’est plutôt facile et ça permet de mettre à zéro une histoire en faisant globalement table rase sur le passé.
Atelier Sophie 2 se place donc juste après Atelier Sophie : nous retrouvons nos deux héroïnes Sophie et Plachta juste après la fin du premier jeu. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas fait le premier, une petite vidéo est présente et disponible à volonté sur l’écran d’accueil du jeu. Bon ça ira, vous devriez pouvoir vous en sortir, car le scénario tient sur un post-it. Plachta est un grimoire d’alchimie, mais ne l’a pas toujours été, du coup Sophie a réussi à lui créer un corps temporaire et cherche à retrouver l’apparence d’origine de sa nouvelle amie.
Mais Atelier Sophie 2, comme dit plus haut est un isekai : au revoir Plachta, nous sommes sans aucune raison ni explication envoyés à Erde Wedge, aka le monde des rêves. Sophie va alors chercher très rapidement à retrouver Plachta ! Elle se retrouve vite accompagnée de Pirka et Alette qui vont l’aider à chercher Plachta, et elles vont rapidement la retrouver puisque c’est l’alchimiste du village ! Mais … ce n’est pas LA Plachta de Sophie, c’est une autre Plachta. Ce n’est pas le seul personnage qui est différent, mais ça … nous vous le laissons découvrir par vous-même.
Le scénario d’Atelier Sophie 2 n’est donc pas très recherché, ni très profond, il ne va pas non plus vous retourner le cerveau et encore moins vous surprendre, mais ce n’est pas vraiment le rôle d’Atelier. Nous allons cependant bien plus approfondir l’amitié entre nos personnages, nous allons en apprendre plus sur eux et sur leur passé.
L’alchimie, toujours plus au centre du jeu
Atelier est très lié à l’alchimie, c’est d’ailleurs écrit dans le titre, mais qu’est-ce que l’alchimie ? L’alchimie c’est l’art de créer quelque chose à partir d’autre chose, vous allez transformer des plantes et de l’eau en potion par exemple.
Nous n’allons pas vous décrire totalement le système, car il est extrêmement bien expliqué dans le jeu, avec beaucoup de pas-à-pas et d’exemples. Mais comprenez que vous allez vous balader sur le terrain pour obtenir ces différents matériaux, parfois en trouvant de nouveaux matériaux vous allez même découvrir de nouvelles recettes d’alchimie. Le fait de créer des objets en alchimie va aussi débloquer de nouvelles recettes, bref c’est la foire à la recette ! C’est d’ailleurs l’un des meilleurs moyens (voire même le seul vrai bon moyen) d’obtenir de nouveaux équipements ou d’objet utile en combat.
Tenter de réaliser une recette va consister en un mini jeu très addictif… et si un mode auto est disponible pour les plus pressés, vous prendrez un plaisir coupable à le réaliser vous-même. Chaque matériau va être insufflé d’un ou plusieurs types (électricité, vent, feu, glace …) qui vont prendre une ou plusieurs cases. Car oui le but sera de remplir un tableau de cinq case sur cinq, un peu comme un puzzle et plus vous ferez de lignes plus vous aurez une chance d’avoir une super réussite. Chaque objet a des affinités et si vous placez assez de cases de la bonne affinité cela débloquera des compétences, on peut passer d’une potion qui soigne un peu à une potion qui soigne un peu plus ! Pour le même prix !
De plus l’alchimie est un point central de l’histoire, nous reviendrons sur certains objets dans la suite de ce test, mais globalement il y a régulièrement des stops dans l’histoire qui vous obligent à crafter certains objets. Plutôt forcée et frustrante, cette règle ralentit le rythme, mais ça nous rappelle qu’il faut utiliser tout ce qu’on trouve à même le sol ou en tapant les ennemis.
Chose intéressante dans l’alchimie, on a l’habitude d’avoir seulement notre personnage principal qui craft, mais ici nous avons deux alchimistes, Sophie et Plachta, chacune va avoir son grimoire de recettes, dont une partie est commune (comme les lingots par exemple). Il sera intéressant de monter le niveau des deux en parallèle.
Back to basic
Atelier Ryza 2 avait apporté un dynamisme réjouissant aux combats dans la saga, mais Atelier Sophie 2 retourne plutôt en arrière à ce niveau-là. Retour au bon vieux tour par tour avec ATB, possibilité d’attaquer, de se défendre, de lancer des sorts ou des attaques spéciales ou bien d’utiliser un objet.
Les équipes sont constituées de trois personnages, mais il y a aussi trois personnes possibles en soutien. Ces soutiens sont très importants, car à toute attaque réussie une jauge augmente et permet de switcher entre deux personnages. Lors de ce changement vous pourrez faire une attaque spéciale à un coup en mana réduit (le plus faible coûte maintenant zéro, c’est donc plus intéressant qu’une attaque normale), si vous avez de la jauge vous pouvez aussi faire venir un héros du banc de touche pour prendre l’attaque à la place du personnage visé. Ça permet de casser totalement ce grand classique d’avoir trois personnages surpuissants et trois personnages sur le banc de touche, mais surtout d’utiliser tout le roster en permanence et d’éviter d’être déchiré à l’idée de choisir notre waifu ou husbando favori.
Cependant, les combats sont relativement faciles : pour rajouter de la difficulté Gust a eu la suuuperbe idée de rajouter des boucliers d’aura. Ils rendent invincibles les ennemis pendant plusieurs tours jusqu’à détruire ce bouclier, c’est inutilement long pour aucun intérêt. Sauf de rallonger la durée des combats, c’est un choix et un ajout vraiment inutiles et ennuyeux au possible.
Un contenu conséquent
Concernant le contenu global du jeu, il est sacrément conséquent : bien sûr tout peut aller plus vite si vous sautez les cinématiques, mais ce serait dommage, car cinématiques et dialogues sont au centre du jeu. On appréciera notamment la possibilité de tout passer en vitesse rapide, si vous maitrisez très bien l’anglais ça vous fera gagner un sacré temps. Très proche d’un visual novel dans cet aspect on peut passer un grand moment sans jamais crafter ou se battre, juste à parler à droite et à gauche.
Entre le nombre d’objets disponibles à crafter, les zones à découvrir et à dévaliser, le contenu lié à l’alchimie, la durée de vie est très satisfaisante, sans compter qu’on prend vite plaisir à faire le meilleur score possible afin d’obtenir tous les bonus.
Concernant les dialogues vous en aurez beaucoup, de partout, entre les quêtes disponibles en villes ou bien pour augmenter vos liens d’amitié. Il y a pléthore de choses à faire, pour beaucoup c’est optionnel, mais ça serait passer à côté d’un pan du jeu.
Niveau quêtes c’est aussi très fourni, vous pouvez accepter des quêtes de craft ou bien de farm de monstre, rien de fou, mais intéressant à coupler à votre exploration et vos avancées de grimoires, afin d’optimiser et s’en mettre plein les fouilles.
Il serait temps de changer de moteur non ?
Blue Reflection 2 et Atelier Ryza 2 étaient déjà très limites visuellement, certes le jeu est agréable sur Switch, mais on sent vraiment que les textures n’évoluent plus, elles sont toujours baveuses et pixelisées. Le jeu est toujours fluide et on sent que ce moteur est totalement maitrisé, mais on commence à se lasser de voir exactement la même chose à chaque jeu.
Côté habillage sonore c’est un peu le même cas, les bruitages ne sont pas mauvais, mais nous avons cette sensation de déjà entendu, tout comme l’ambiance musicale du jeu, toujours aussi efficace, mais pas transcendante non plus.
Globalement, le côté technique d’Atelier Sophie 2 est plus que correct, on est sur un rendu totalement maitrisé sur Switch, c’est plutôt propre, chatoyant, les zones sont plutôt grandes sans être un monde ouvert pour autant. D’ailleurs c’est toujours cet aspect un peu fatiguant, la ville principale ressemble à la ville de n’importe quel Atelier ce qui donne le sentiment qu’ils possèdent une banque d’assets dans laquelle ils vont piocher à chaque fois…
Cependant on appréciera la modification des zones, chaque zone possède plusieurs aspects : en effet, rapidement nous allons devoir crafter deux objets qui vont nous permettre de passer du plein soleil à la pluie. Utilisable aussi en combat (mais plutôt anecdotique), cela va drastiquement changer la carte à chaque fois. Par la suite vous débloquerez de nouvelles modifications de temps et il faudra revenir sur d’anciens lieux pour avoir de nouveaux embranchements. L’idée est bonne, mais on a vite l’impression de traîner toujours dans les mêmes zones. En partant d’une bonne idée, on accentue encore plus l’aspect plan-plan du jeu.
Conclusion
Atelier Sophie 2 est-il un bon point d’entrée dans la saga ? Eh bien il faut dire que oui, le titre est accessible autant en termes de combat, d’alchimie ou même d’histoire. Globalement tout est plutôt simplifié et efficace, le jeu n’est pas difficile, mais très verbeux, on est très proche d’un visual novel comme dans toute la saga. Cependant il faut noter que le jeu est totalement en anglais, après avoir eu un Ryza 2 en français on a tendance à l’avoir un peu de travers de la gorge.
LES PLUS
- Accessible même sans avoir fait le précédent.
- Personnages approfondis et attachants.
- Combat au tour par tour avec roulement d’équipe.
- L’alchimie et son mini jeu prenant.
- Le plaisir d’avancer dans le jeu pour débloquer de nouvelles recettes.
- Possibilité d’avoir un mode avance rapide qui accélère les cinématiques et phases de dialogue.
LES MOINS
- Pas traduit, le jeu est entièrement en anglais après un Ryza 2 traduit c’est dommage.
- Globalement plan-plan, la routine s’installe très vite.
- Beaucoup, beaucoup, beaucoup de dialogues et de texte.
- Un aspect technique qui commence à dater.
Gust qui fait une Falcom sur Cold Steel, trop cool pour eux mdr
Ouais, alors c’est Koch Media à l’édition des deux je crois ? Ils ont du faire peu de vente sur la VF par rapport à sans la VF du coup ils ont vite rétro-pédaler je sens sur la trad, dommage ouais.
Koch Media n’es pas un éditeur, mais un distributeur, ils n’ont pas trop leur mot à dire à ce niveau
Pas de trad pas d’achat
C’est vraiment dommage que Atelier Sophie 2 ne soit pas traduit. J’ai adoré Atelier Ryza 2 (d’ailleurs, c’est le jeu que j’ai le plus joué en 2021 selon le récap que Nintendo a envoyé en Janvier), et j’étais prêt à faire Sophie 2. Mais sans la traduction en français, je serais incapable de profiter pleinement du titre.
Meme si j’arriverais à finir le jeu, je pense qu’au vu des nombreux dialogues, je vais louper un majeure partie de l’intérêt du jeu. Je sais que ça peux paraître paradoxal, mais vu la facilité que j’ai constaté sur Ryza 2, ce n’est clairement pas les combats qui me font jouer à un Atelier : ce sont plutôt l’alchimie et le côté Visual Novel qui m’intéressent.