Pour tout explorateur vidéo-ludique, une planète inconnue ne demande qu’à être explorée. Alors que dans d’autres systèmes solaires, il faudra exterminer toute présence de vie à coups de laser (forcément hostile à nos yeux), ici, cette faune étrange est à chasser, l’appareil photo à la main.
POKEMON SNAP CHEZ LES ALIENS
Sur une bande son ambiante (une boucle particulièrement agréable), c’est au creux d’une jungle low-poly que nous mettons pied à terre. 4 individus identiques immortalisés sur la pellicule numérique suffiront à établir le parfait portrait-robot d’une espèce.
L’idée est de répertorier quatorze espèces différentes peuplant ce caillou. Cellular Harvest est donc un safari photo, comme a pu l’être les jeux Pokemon Snap dans l’univers gentil de Pikachu et compagnie. En revanche, ici, les E.T n’ont pas ce que nous pourrions appeler des têtes de porte-bonheur.
Sauvage, pas très bien finie avec des arrêtes visibles, des surfaces anarchiques et des pixels à outrance, la 3D texturée, façon premiers jeux de la PS1, la planète possède pourtant quelques charmes : une végétation colorée se détache d’un paysage minéral, surplombé par un ciel tourmenté.
Puis nos yeux scrutent le moindre détail à la recherche de la moindre particule de vie et se posent rapidement sur nos principales cibles, les créatures.
Avec une pincée de sarcasme, nous arrivons vite à cette conclusion : le bestiaire n’est pas que bizarroïde, il est moche. Les bestioles sont pour la grande majorité informes et hideuses. Et l’animation des bébétes n’aide pas : elle tient à 2 frames maxi, ce qui rend cette tortue invraissemblable ou ce poisson à tête d’anus au final plus ridicules qu’effrayants.
ATTRAPEZ LES TOUS !
Le sarcasme passé, force est d’avouer que nous sommes pris par cette chasse tant que les photos s’accumulent et que nos répertoires se remplissent. Ce n’est pas grand chose, la jungle n’est pas bien grande, mais le temps de la joute, c’est à dire une petite demi-heure, l’exploration sait se rendre captivante. Pour nous déplacer, nous pouvons sprinter, sauter et le fin du fin, double-sauter.
Le maniement de notre Kodak dernier cri est d’une simplicité enfantine. Nous utilisons les gachettes pour dégaîner et pour immortaliser la bestiole. Pas besoin de zoom ou de mise au point, le bon moment se signale lorsque l’objet de notre désir est dans le cadre et à bonne distance. Le réticule passe alort au vert (une manière pour l’animal de dire « cheese ! ») et… C’est le flash ! Les photos se cumulent dans notre besace, tandis que notre carnet de notes s’enrichit. Les répertoires ont l’avantage d’être peu nombreux et d’être clairs. Notons tout de même que ça lague un peu pour passer d’un menu à l’autre.
Les créatures n’ont aucune agressivité à notre égard et la balade s’avère être un parcours de santé, seul un ou deux double-sauts exigent de notre part un peu de concentration. L’absence de difficulté rend l’expérience relaxante mais un seul run, un seul, suffit pour compléter le jeu à 100% et voir la fin du jeu.
Notons que la fin est ambivalente, et que le descriptif des animaux que nous répertorions donne une idée sur la réelle nature de notre mission. Ce qui fait de Cellular Harvest un petit brûlot bien senti : l’homme est un bourreau et la victime est cette nature que nous ne finirons, hélas, jamais de spolier ; même avec d’inoffensifs clics d’appareil photo.
Pour ce qui est de la replay value, elle est nulle. Pour motiver une mention « complete » collée au titre du jeu, il y a 2 modes de jeu disponibles (green et purple). Cela s’avère être une vaste blague puisqu’il s’agit du même jeu… La seule différence observable étant la teinte du ciel, soit vert (green), soit violet (purple)…
Conclusion
En guise de safari photo aux confins de la galaxie, Cellular Harvest se laisse jouer... L'ambiance s'avère étrange, à la fois relaxante et troublante et c'est elle qui rend l'expérience intéressante. Hélas, le monde visité n'est pas bien grand et la durée de vie du jeu n'excède pas la demi-heure. Le prix modique de 6 euros n'excuse pas tout.
LES PLUS
- Relaxant
- Les décors sont jolis
- La chasse est captivante
- Une bande son réussie
- Un message sur l'environnement
LES MOINS
- Des créatures vraiment moches
- Des bugs et une 3D pas finie
- Durée de vie infime, même pour un jeu à 6 euros
- Un monde pas bien grand
- Les 2 modes de jeu... Une vaste blague !