Comme Astérix et Obélix ont bercé nos doux rêves d’enfants depuis plus de quatre décennies, il est on ne peut plus normal d’avoir en nous, bien caché, mais affleurant dangereusement la surface tout de même, l’envie de coller une baffe bien méritée à une troupe de légionnaires romains. Et cette envie, Gallic Wars : Battle Simulator vient tenter aujourd’hui de la satisfaire avec son simulateur de bataille. Va-t-il réussir à nous faire revivre ces affrontements basés sur une physique Uderzoienne ? Malheureusement non, et en voici les raisons.
De l’absence naîtra le manque
La première chose qui se remarque lorsque nous entrons en possession de Gallic Wars, c’est son icône sur l’écran de lancement de nos Nintendo Switch. Cette petite image est vraiment sympathique, elle rappelle le style BD des aventures de nos héros gaulois et de leurs irréductibles amis. Malheureusement cet effort graphique s’arrête dès que nous appuyons sur le bouton de lancement du jeu. Aucune saynète ne viendra jamais égayer notre aventure. Pas la moindre image fixe, pas même un texte nous expliquant ce que nous faisons là. C’est le degré zéro de la narration.
Nous arrivons sur un menu nous proposant un mode campagne ou un tutoriel. N’écoutant que notre courage, nous démarrons directement par le tuto. Une voix désincarnée nous explique alors les rudiments et principes du jeu. Et là c’est le drame. En ce qui concerne le principe, rien n’est vraiment insurmontable. Nous devons placer nos troupes, leur définir un tracé de déplacement, puis les envoyer au combat.
C’est très classique dans le monde des Battle Simulator et cela demande essentiellement quelques essais avant de voir comment réagissent les ennemis pour contrer leur manœuvre et remporter la bataille. Un principe simple donc. Mais les contrôles pour y arriver sont tout simplement incompréhensible. En mode nomade, il possible de jouer en tactile tout en actionnant aussi les joy-cons. Sauf que le résultat est catastrophique.
Nous ne savons jamais quelle touche il faut utiliser. Pire, une même touche peut être utilisée pour de nombreuses actions, toutes très différentes. Les amateurs de jeux à la souris répliqueront que les deux boutons du mulot font de même depuis l’aube des temps vidéoludiques. Sauf que la plupart du temps, ces contrôles ont été réfléchis pour avoir un minimum de sens pour le joueur. Ici, le stick droit sert à déplacer le curseur pour sélectionner nos troupes, mais, lors d’un appui, il sert aussi à déplacer la caméra dans la verticalité ou pour la faire tourner, tandis que le stick gauche sert lui à déplacer la caméra. Pourquoi ne pas avoir attitré un seul stick pour gérer la caméra.
Les premières parties sont une catastrophe de prise en main. Sans parler des bugs empêchant certains menus déroulants de disparaître, faisant donc boguer le jeu, ce qui nous demande de refaire tout le tutoriel une fois la campagne lancée. Car oui, lancer la campagne relance le tutoriel si celui-ci n’a pas été terminé. Génial ! C’est reparti pour un tour.
Le fun, mais t’es pas là, t’es où ?
Une fois celui-ci terminé pour de bon, nous arrivons sur une carte qu’il nous faudra parcourir de bout en bout pour atteindre Rome et la conquérir. Pour ce faire, différentes missions se proposent à nous. La carte est découpée en carrés. Nous pouvons soit avancer de plus en plus profondément dans le but d’atteindre le plus vite notre objectif, soit mener des combats sur une même ligne du quadrillage.
Pour ces combats nous disposons de troupes qui se répartissent comme nous le souhaitons. Attention toutefois, une fois une unité utilisée sur un champ de bataille, il n’est plus possible de l’utiliser sur une autre bataille dans la même ligne. Il va donc falloir les déployer intelligemment pour réussir à gagner tous nos combats, ou pas. Dans les faits, il est beaucoup plus facile de faire une percée dans les rangs ennemis en négligeant complètement l’aspect latéral du quadrillage.
Utiliser l’ensemble de nos troupes sur une case permet de gagner à tous les coups, il ne nous reste plus alors qu’à les faire se déplacer sur le niveau suivant et ainsi mener à bien notre campagne. L’intérêt des combats sur une même ligne est complètement nul et ce n’est pas les quelques unités que nous gagnons qui changent quoi que ce soit. Ces unités sont de trois types. Les fantassins de base, attaquants à l’épée, les boucliers et les archers. Ils réagissent tous différemment. Ainsi les fantassins se jetteront sur les ennemis tandis que les archers enverront quelques volées de flèches avant de disparaître.
L’idée, sur le papier, est intéressante, mais les combats sont globalement tous les mêmes et se montrent vite redondants. Pour ajouter un peu de fun, nous pouvons utiliser des pouvoirs spéciaux, comme une boule de feu à lancer sur l’ennemi, un piège à poser ou un buisson pour cacher nos troupes. Ces pouvoirs s’acquièrent sous forme de récompense et n’ont qu’une utilisation, à nous de les placer astucieusement. Dans les faits, ces pouvoirs, à part la boule de feu, sont globalement inutiles et là encore, l’ennui est vite une composante prépondérante de nos parties.
Mais le pire dans ce marasme reste la partie graphique. Le terrain n’est qu’une feuille à petits carreaux sur laquelle sont posés quelques éléments de décors tous plus moches les uns que les autres. Un style un tant soit peu cartoon tente bien de faire une percée, mais il est complètement noyé dans les textures floues. La physique des personnages, mise en avant dans la fiche eShop, n’est qu’une vaste blague qui consiste à envoyer un bruitage ridicule au moment où meurt un combattant.
Conclusion
Les jeux de simulation de bataille sont censés nous permettre de mettre en place des stratégies de pointe pour nos troupes avant de les voir combattre de manière autonome. Si Gallic Wars remplit, à minima, ce contrat, tout le reste est une catastrophe. Sa narration est inexistante, ses graphismes sont d’une pauvreté indigne et surtout, ses contrôles sont incompréhensibles et renvoie la notion d’ergonomie très loin dans la préhistoire du jeu vidéo. Le titre de Mad Gamersmith a tout d’un projet étudiant fini à la va-vite et il est impossible de le recommander.
LES PLUS
- L’icône de lancement donne envie de lancer le jeu…
- … et c’est tout
LES MOINS
- Les contrôles sont insupportables et incompréhensibles
- Les graphismes sont très pauvres et les textures floues
- Le principe du plateau de jeu est très mal exploité
- Les combats sont peu intéressants