En 2008, la licence Persona commençait à connaître son essor avec le succès de Persona 4. Un succès qui motiva Atlus et ses développeurs à sortir une version Golden en 2012 agrémentée de nombreux éléments inédits, mais également à décliner Persona 4 en de nombreux autres médias afin de promouvoir encore plus la licence. En plus d’avoir sa propre série en animation, Persona 4 a vu également naître une collaboration avec l’un des maîtres du Versus Fighting 2D pour une déclinaison que personne n’avait certainement vu venir. C’est ainsi qu’en 2012 sortit également pour la première fois Persona 4 Arena, puis le succès de ce spin-off étant au rendez-vous, sa suite Persona 4 Arena Ultimax vit également le jour un an après. Un peu comme pour fêter les 10 ans de cette collaboration, mais surtout les 25 ans de la série Persona, voici que cette dernière revient aujourd’hui partout, même sur Nintendo Switch !
Le spin-off suite à Persona 3 et Persona 4 enfin entre nos mains
Avant de poursuivre plus loin, il est important de souligner que ce retour de Persona 4 Arena Ultimax est cette fois-ci entièrement traduit en français. Une note importante à fournir puisque le jeu original n’était sorti qu’en anglais, sans oublier le récent retour sur PC de Persona 4 The Golden uniquement aussi en anglais, laissant craindre à tous que les efforts d’Atlus n’étaient concentrés que sur Persona 5. Peut-être que le 25ème anniversaire de Persona est un événement qui aura motivé Atlus et Sega à voir les choses en grand.
Toujours est-il que c’est une excellente nouvelle pour tous, notamment quand nous savons que, contrairement à la majorité des Versus Fighting qui proposent une histoire expédiée comme une lettre à la poste, Arc System Works aura laissé Atlus leur pondre un mode histoire très dense. Un mode histoire sous la forme d’un gros Visual Novel, divisé en plusieurs chapitres avec des cinématiques, quelques combats, et surtout beaucoup de blablas interminables voire indigestes pour ceux qui ne recherchent que la baston. Cette histoire demandera aux gens de connaître les tenants et aboutissants de Persona 3 et Persona 4 pour être appréciée à sa juste valeur.
Pour ceux qui ne connaissent pas, attendez-vous à divers spoils des évènements des jeux précités, cela commençant au niveau du casting jouable ou non. Au-delà de ça, Persona 4 Arena se déroule 2 mois après les événements de Persona 4, et 3 ans après la fin de Persona 3. Les personnages des deux opus se rencontrent ici afin de résoudre les mystères entourant le mystérieux tournoi Grand Prix P-1 diffusé sur la « Chaîne de Minuit”. Nous avons la possibilité de jouer l’histoire de Persona 4 Arena, ou directement de passer à l’histoire de Persona 4 Arena Ultimax intitulée P4, qui est elle-même une suite se déroulant une journée après le premier Arena. L’histoire P3 se débloque après avoir parcouru presque la totalité des évènements de l’histoire P4.
Le mode histoire global vous demandera une quinzaine d’heures d’investissement en moyenne pour être terminé. En revanche, nous le soulignons à nouveau mais il faut être un grand amateur de lecture pour apprécier celui-ci tant les combats sont rares et donnent le sentiment d’une progression hachée aux oignons. L’écriture en elle-même est appréciable si vous êtes un fan de Persona 3 et Persona 4 mais reste en deçà de ce qu’a pu proposer Atlus, associé à Tecmo Koei, sur Persona 5 Strikers. Disons que ça reste un scénario plus adapté à un jeu de baston sans être très pertinent, voire peut-être osef, et c’est un récit qui plaira surtout à retrouver le casting des deux jeux Persona précités.
The Wheel of fate is… PERSONA !
Changeons d’onglet sur le menu principal, passons du mode histoire aux modes de jeu en Versus. Rappelons que nous sommes sur une collaboration avec les experts en VS Fighting 2D que sont les développeurs de chez Arc System Works, désormais très connus sur du Guilty Gear, Blazblue, ou d’autres collaborations type Dragon Ball FighterZ. Les fans de ce studio reconnaîtront très vite le gameplay, tandis que les fans de Persona seront agréablement surpris de constater l’expérience d’Arc System Works dans le domaine. Et cela non sans oublier d’ajouter des éléments de Persona pour donner une identité propre à la formule.
Choisissez votre personnage parmi un peu plus d’une vingtaine de visages issus de Persona 3 et Persona 4, sélectionnez votre arène, et lancez le combat. Une touche d’attaque faible, suivi d’une attaque puissante pour enchaîner sur une invocation d’une Persona pour lancer une attaque faible ou puissante, rattraper votre adversaire pour l’enchaîner dans les airs, le grab, l’envoyer par terre, puis le finir sur un finish si toutes les conditions sont requises. Notamment celle d’être en mode Éveil en passant à environ 30% de notre vie. Parmi les éléments de Persona, nous avons une gestion de SP afin de déclencher des compétences spéciales, notamment avec les Persona.
Cette gestion de SP a été retranscrite à travers la mécanique de barre de “finish” qui est ainsi divisée en plusieurs segments, que l’on peut utiliser pour activer des compétences spéciales et même booster celles-ci. Nous avons également le fait de jouer directement avec sa Persona afin de compléter nos combos et maximiser les dégâts, en synchronisant les coups de notre personnage aux compétences de nos Persona. La mécanique d’attaque de “Mêlée” a également été retranscrite. D’autres éléments plus mineurs, voire clin d’œil, sont présents et seront appréciés par les fans de Persona qui les reconnaîtront.
Vous l’aurez plus que compris, nous sommes dans un Versus Fighting 2D pur et dur. Cela signifie également un casting avec un gameplay souvent propre à chaque personnage avec quelques doublons. Puis, surtout pour les grands amateurs du genre, des heures d’entraînement afin de saisir les subtilités de chaque personnage, pour avoir finalement son favori, puis apprendre à maîtriser toutes les combinaisons de touches de combo possibles et imaginables à réaliser avec votre stick et vos touches. Il nous faut préciser que cette version 2022 de Persona 4 Arena Ultimax est basée sur la mise à jour 2.50 du jeu arcade, disponible uniquement au Japon.
Nous avons ainsi, pour la première fois sur console, les dernières mises à jour de casting et d’équilibrage de jeu. Cela comprend, entre autres, les versions ombres d’une bonne partie du casting qui est une version plus offensive de chaque personnage, avec quelques possibilités de gameplay en moins, ainsi que la dernière version du Golden Arena et du mode Défi. Le mode Défi est utile pour bien s’entraîner, et le Golden Arena est un genre de mode “Survival” en RPG avec la possibilité de monter de niveau, progresser en stats, et gagner des compétences en avançant. De quoi proposer une expérience meilleure, bien plus complète, et cela même pour ceux qui auraient connu Persona 4 Arena Ultimax 10 ans auparavant, bien que ces fans auraient certainement voulu un contenu inédit bien plus conséquent.
Plus d’accessibilité mais pas trop quand même sur Nintendo Switch
Cela reste toujours une expérience meilleure et plus accessible à commencer, comme nous le mentionnions dès le début, par une traduction intégrale en français. Ceci n’est pas un élément si important dans un Versus Fighting, mais ça reste un élément de confort non négligeable. Notamment pour la partie Histoire, les longs blablas en anglais ne sont pas très appréciables pour nous joueurs français. Cela ne rendra pas le propos de l’histoire meilleur, mais la traduction permettra au moins à tous de bien comprendre le lore. Le comble étant d’avoir ce spin-off en français mais pas les anciens Persona 3 et Persona 4 en français.
Le jeu est également proposé sous une résolution plus adaptée sur nos écrans en 2022. Nous parlons bien de résolution ; comprenez par là qu’il n’y a pas de remake complet visuel du jeu. Simplement que les éléments sont plus adaptés à un écran full HD, et que même sur Switch nous avons un jeu plus confortable à afficher sur nos écrans TV qu’il y a 10 ans. La réalisation reste toujours excellente avec des cinématiques et illustrations magnifiques pour le scénario. Ainsi qu’une expérience toujours sans égale d’Arc System Works dans le rendu 2D cel-shading in-game, proposant ainsi des visuels de très bonne factures et des animations de combat excellentes. Sans oublier la présentation stylisée de tout ça, comme on s’y attend d’un Persona.
Nous notons de légères imperfections en TV, comme un genre de flou ou d’étrange aliasing en observant l’image de très près, mais rien de plus condamnable. Puis en portable OLED, le tout est tout simplement proche de la perfection avec un framerate très fluide. Nous n’avons pas la capacité de vous donner de vrais chiffres, mais osons dire que le tout était en 60FPS constant. La bande-sonore du jeu est de très bonne facture avec de très bons arrangements de pistes provenant de Persona 3 et Persona 4. Les plus critiques demanderont plus de thèmes originaux dans la même veine. Le dual audio est présent pour ceux qui n’ont pas une grande affinité avec les voix anglaises et veulent apprécier le très bon travail des doubleurs japonais.
Reste à évoquer le multijoueur. Persona 4 Arena Ultimax est jouable contre l’I.A., en local avec un ami ou en ligne. Ajoutons même que vous pouvez laisser le jeu jouer à votre place. Le genre l’oblige, mais le gap entre un expert du genre et un débutant peut être énorme. Pourtant, Persona 4 Arena propose également une option de facilité très en vogue désormais dans le genre. Le fameux mode de combo automatique, où vous n’avez qu’à marteler la même touche pour que le jeu fasse un combo d’attaques de lui-même. Une bonne chose pour réduire cet écart de niveau. Enfin, le jeu propose des options de matchs classés et de classements en ligne. Le comble à ça étant l’annonce d’un nouveau patch du netcode sur toutes les versions du jeu, sauf la Switch. Cela signifie qu’il peut y avoir de gros input lag sur vos parties en ligne sur Switch comme sur les versions de base. Espérons que ce ne soit qu’un oubli temporaire…
Conclusion
Arc System Works et Atlus reviennent en force en ce printemps 2022 en proposant Persona 4 Arena Ultimax également sur Nintendo Switch. Amateur de bons Versus Fighting 2D, vous voilà récompensés par le portage à l’occasion du 25ème anniversaire de la série Persona. Un portage basé sur la dernière version Arcade, avec tous les derniers équilibrages en date et pour la première fois en français. Les plus gros fans déploreront peut-être encore un manque de bonus inédits conséquents. Pourtant, si vous ne connaissez pas et que vous recherchez un beau jeu de fights efficace, ou même si vous êtes un nouveau challenger, vous pouvez vous laisser entraîner sans crainte sur cette très bonne collaboration du genre.
LES PLUS
- Réalisation quasi parfaite en TV comme en portable
- De belles cinématiques et illustrations
- Gameplay aux petits oignons, dynamique et très fluide
- Les éléments clin d’oeil à Persona bien intégrés
- Les options d’accessibilité comme l’auto combo
- Le mode défi pour bien s'entraîner
- Le Golden Arena pour une alternative RPG
- Des heures de Versus en multi local et en ligne
- Une histoire P4 et P3 dense et conséquente à suivre
- Le scénario du premier Persona 4 Arena inclus
- Une très bonne OST avec de bons arrangements
- Toujours beaucoup de JPOP !
- Dual Audio présent
- Le texte en français pour la première fois !
LES MOINS
- Quelques imperfections visuelles perceptibles par les plus fins limiers
- Peut se révéler très complexe pour les nouveaux qui veulent jouer franc
- Le scénario qui ne parlera surtout qu’aux fans
- Un mode histoire plein de blablas inutiles… Un Persona quoi
- Sans l’histoire, l’expérience peut être courte et limitée
- Notamment si le charme et les subtilités du Versus Fighting ne prennent pas
- Plus de pistes inédites auraient été cool
- Plus de contenu inédit digne d’un 25ème anniversaire aussi
- Faut aimer la JPOP
- Le nouveau netcode pas annoncé sur Nintendo Switch
« Plus de contenu inédit digne d’un 25ème anniversaire aussi »
Je suis un ultra fan de Persona mais le contenu de ce jeu me convient. On a tous les dlc de la version ps360 inclus sans rien payer et surtout une traduction française de qualité, sans fautes d’orthographe comme j’ai pu en voir dans beaucoup de jeux même des AAA.
J’avoue, le mode histoire est soporifique. Avant, c’était fatiguant de le lire en anglais, maintenant moins.
Heureusement, on est pas obligé de le faire pour débloquer le boss comme les jeux ps360 ou les Blazblue. Aussi, l’histoire du premier Persona 4 Arena fait tout son possible pour ne pas spoiler le coupable (ce que le second mode story ne peut plus faire malheureusement).
Je trouve néanmoins que noter un jeu de combat sur son scénario est inutile, car ce n’est jamais le point fort du style (mis à part Mortal Kombat 11 et encore, c’est quand même bien nanard). Quand je reprends le test de Phantom Breaker, j’ai l’impression que vous piffez les catégories à noter (7 items sur PB contre 5 ici).
On ne piff rien, c’est juste que chaque testeur fait comme il l’entend.
Sur cet opus, le scénario semble important, donc il est noté.
Persona 4 Arena mise quand même beaucoup sur son mode histoire (Persona oblige) c’est justement l’un des rares (avec MK) à pouvoir être réellement noté sur son scénario. Mais tant que les jeux de combats nous proposerons des mode histoires, nous seront obligé de les notés car ils font partie du produit finis et acheter par les joueurs.
Concernant les items des catégories à noté, ils ne sont pas piffer, tu est pourtant un lecteur récurrent du site, tu remarqueras du coup que ce ne sont pas les même personnes qui ont tester (Kuro pour P4A et Dante pour PBO) et comme tout sur le site, que ce soit le ton du test ou bien de la notation il est propre au rédacteur, on n’impose rien là dessus.