En ces temps troublés, il est parfois appréciable de se changer les idées et de retrouver un peu le moral en lançant une petite partie de jeux vidéo… Eh bien… Ashwalkers ne fait pas partie de ces jeux-là ! Toutefois l’expérience proposée par le studio Français de Nameless XIII mérite qu’on s’y attarde ! Enfilez votre combinaison protectrice et venez affrontez les déserts de glace entre deux averses de pluie acide…
No Future
Ashwalkers se déroule dans un futur lointain (ou proche ?), 200 ans après un cataclysme géologique qui a transformé la terre en désert post-apocalyptique, sur laquelle il n’est plus possible de circuler, sans porter une combinaison protectrice. Les températures sont extrêmes et tendent souvent dans le négatif et l’air y est irrespirable car envahi de particules de cendre… Pour survivre, les humains vivent dans des dômes dans lesquels la température est régulée et où il est possible de faire un peu de culture pour vivre… ou plutôt… survivre ! Mais voilà, le dôme dans lequel vivent plus de 200 000 personnes est menacé par un raz de marée et d’après les estimations il ne laissera aucun survivant…
Vous vous retrouvez alors à la tête d’une équipe de 4 personnes, les éclaireurs. Ceux-ci ont pour mission de trouver un endroit dans lequel leur colonie pourrait trouver le salut… Une rumeur fait état d’un Dôme de tous les dômes qui disposerait d’une technologie de pointe où la population pourrait trouver asile à l’abri des intempéries pendant de très nombreuses années… !
A vous alors de conduire Petra, la capitaine pragmatique du groupe, Sinh le guerrier qui a tendance à foncer dans le tas, Kali la petite jeune débordant d’optimisme mais aussi de diplomatie et enfin Nadir, héros d’une époque révolue qui s’avère un éclaireur prudent et discret. 4 façons d’appréhender le jeu à travers des mécaniques que nous allons vous expliquer… tout de suite !
La traversée du désert
Ashwalkers est ce que l’on pourrait qualifier d’un Visual Novel dont vous êtes le héros avec des petites phases de gestion. En gros, vous commencez la partie avec votre équipe de 4 personnes, comme dit plus haut, chacun a un trait de caractère qui lui est propre (Pragmatisme, Force, Diplomatie, Discrétion). Vous faites alors avancer votre groupe dans un environnement en 3 dimension, mais en restant quand même dans un couloir, avec devant vous, l’horizon recouvert de cendres… Au fil de votre progression, vous pouvez ramasser de la nourriture, des bouts de bois ou encore des kits de soins (ces derniers sont visibles via des cercles un peu lumineux au sol). Au fil de votre avancée, vous rencontrerez d’autres personnages (amis ? Ennemis ?) à vous de décider comment les aborder… Avec diplomatie pour faire ami-ami ? Ou alors par la force en étant le premier à attaquer ? Sachez que les choix que vous ferez auront un impact sur certains dialogues ou rencontres qui arriveront par la suite… Sachez qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais choix… Chacun ayant sa part de points positifs et négatifs ! Il en est de même pour certaines intersections, ainsi vous aurez le choix entre un chemin qui semble plus « facile », alors que l’autre parait plus « compliqué ». Dans la réalité, les deux proposeront des déroulés différents, mais la difficulté restera similaire.
Au fil de votre progression, il faudra également gérer le moral et surtout la santé de vos troupes, ainsi il faudra penser à s’arrêter pour bivouaquer histoire de se réchauffer autour d’un bon feu et de reprendre des forces en mangeant de la nourriture chaude.
Plusieurs actions seront possibles lors de ces phases de « repos ». D’abord il faudra allumer un feu à l’aide des morceaux de bois collectés pendant la marche. Une fois le feu allumé, vous pourrez nourrir les personnages les plus affamés (la nourriture chaude étant plus revigorante). Ce sera également l’occasion de soigner les blessés après une mauvaise rencontre. Une fois cette phase résolue, vous pourrez planifier votre nuit. Vous aurez alors le choix entre 4 actions ; la première permettra de désigner quelqu’un pour monter la garde (c’est recommandé, car vous pouvez être attaqué aléatoirement pendant la nuit), la seconde action permet aux personnages de se reposer, la troisième propose à deux personnages de discuter entre eux. Ce choix est relativement intéressant car il permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire des différentes protagonistes… toutefois nous avons trouvé que certaines discussions (entre les mêmes personnages) avaient tendance à tourner un peu en rond et à proposer les mêmes dialogues (un peu dommage !). Enfin la quatrième action vous autorise à envoyer un (ou plusieurs) personnages en exploration dans les environs dans l’espoir de récupérer des objets (bois, nourriture, kit de soin et parfois… rien du tout…)
Une fois vos troupes à nouveau au sommet de leur forme, il est temps de reprendre la marche dans les paysages apocalyptiques et désolés de notre pauvre Terre… Gare à bien prendre soin de vos personnages, si 3 passent de vie à trépas, c’est le Game Over ! Mais il faut avouer qu’une fois les mécaniques du jeu bien assimilées, il devient facile d’éviter la mort de vos camarades…
Le jeu alterne ainsi entre phases narratives à choix multiples et repos des guerriers avant de se remettre en route pour trouver le Dôme des dômes !
Des décors apocalyptiques (et une maniabilité pas en reste…)
On ne va pas se mentir, d’un point de vue histoire et enchaînement des événements, le jeu fait très bien le job ! L’histoire et ses dérivations sont plutôt plaisantes à suivre. On apprécie les différents choix proposés (moraux ou non) qui dépendent un peu des personnages qui restent dans votre équipe. Sachez que si l’un de vos équipiers meurt, les réponses associées à son caractère ne seront plus possibles, réduisant ainsi le champ des possibles ou certaines opportunités. Néanmoins comme on le disait plus haut, il faut vraiment le vouloir pour laisser mourir ses personnages !
On comprend donc vite que le côté survie et gestion de l’équipe passe un peu au second plan et que c’est réellement le côté narratif qui prime !
Malheureusement, cela se ressent aussi au niveau de l’aspect technique du jeu et notamment la maniabilité… Lors des phases de déplacement, vous dirigez un personnage (au choix) au stick analogique, celui-ci est immédiatement suivi par les autres, mais le gros problème c’est l’effet d’inertie quand on arrête de bouger, le personnage continu à faire quelques pas ! C’est parfois franchement pénible, surtout quand tout à coup on se retrouve bloqué par un mur invisible et que le perso stoppe net… Impossible de le bouger, il faut alors changer de personnage pour continuer notre avancée (mais toujours avec cette satanée latence). Le pire étant dans les phases en intérieur, la caméra change d’angle et de fait le sens dans lequel se dirige le personnage aussi… Le problème c’est qu’avec l’inertie nous nous sommes retrouvés à tourner en rond d’une pièce à l’autre au gré des changements d’angle avant de pouvoir enfin y rentrer ! Il faut avouer que c’est plutôt rageant !
Il arrive aussi parfois que durant les phases de marche, la caméra fasse un zoom arrière (histoire de nous faire profiter du paysage), le problème c’est que ces zooms arrières n’ont parfois pas trop de sens… pire, si on emprunte une voie qui ne fait pas partie du couloir de marche, nos personnages se retrouvent masqués par des éléments du décor… Évidemment, on arrive à revenir sur nos pas, moyennant une petite marche à l’aveugle. On précise également que les personnages se déplacent assez lentement, mais dans un sens, ça colle avec l’univers et l’ambiance du jeu (on n’a jamais vu personne piquer un sprint dans un blizzard).
Autre chose, durant les phases de bivouac, lorsque l’on bascule d’une activité à une autre, il nous est arrivé de constater (plusieurs fois) que le bouton de validation ne répondait pas… Encore une fois, il a fallu revenir un arrière, puis retourner sur la phase de préparation pour débloquer la situation…
Ces bugs peuvent certainement être corrigés, mais en l’état, il faut bien dire que ça peut vite devenir décourageant !
Au niveau des points positifs, on note tout de même que l’intégralité des textes est en français, un indispensable pour un jeu narratif… Malheureusement ces derniers s’avèrent pour la plupart illisible en mode portable (car beaucoup trop petits). Par moment, certains textes sont écrits en blanc (avec un fin liseré gris) sur un fond blanc… autant dire qu’ils se fondent dans le décor et sont indéchiffrables en portable. Pour le coup, c’est franchement dommage, car le jeu de par son côté livre dont vous êtes le héros se prêterait parfaitement à une utilisation dans les transports en commun. Vous pouvez boucler l’histoire en 2h (avec la possibilité de rejouer pour découvrir les 34 fins différentes) …
Désert de cendre
Nous arrivons dans la dernière ligne droite de notre voyage, l’occasion de dire un mot sur l’aspect visuel du jeu. Il faut avouer que la direction artistique est plutôt réussie et parvient à retranscrire cette atmosphère sombre et apocalyptique… Tout en niveau de gris on est immédiatement transporté dans la désolation. Cette palette « grisonnante » rappelle un peu This War Of Mine, mais c’est le seul point commun que Ashwalkers partage avec ce titre ! Toutefois, nous avons rencontrés des saccades dans le jeu… plutôt étonnant, car le jeu ne semble pas si gourmand et même si on finit par s’y faire, on est quand même un peu décontenancé par ce point… Un petit souci d’optimisation ? (Ça se corrige, mais bon, ça commence à faire beaucoup…)
Par contre, on apprécie les changements dans le décor au fil de notre progression, du désert de cendre aux zones volcaniques, en passant par la froide vallée ou les corniches escarpées… Malgré les couleurs identiques, les décors changent et ne donnent pas l’impression de traverser toujours les mêmes zones ! Cela rend notre avancée plus « réaliste » et nous donne surtout l’impression de progresser dans des niveaux différents.
Un petit mot sur la musique et les effets sonores… Ceux-ci s’avèrent plutôt discret… mais c’est leur discrétion qui participe à l’immersion… En effet, la musique est souvent en retrait, voire absente, mais sait se faire entendre lorsqu’il le faut, faisant alors partie intégrante de votre équipée glaciale… Et même si les bruitages sont relativement classiques et peu nombreux, l’ensemble sonne juste et donne du cœur à l’ensemble, dommage que le reste du jeu soit plombé par les points négatifs évoqués plus haut !
Conclusion
Partant sur un concept intéressant et doté d’une histoire aux multiples embranchements avec des conséquences réelles en fonction des choix que vous faites, permettant de renouveler l’histoire à chaque nouvelle partie… Ashwalkers est complètement plombé par l’aspect technique ! Entre bugs de caméra, bugs dans les menus, inertie des personnages et angles de caméra qui vous font tourner en rond dans les endroits clos, le jeu s’avère également très pénible à jouer en mode portable (la faute à des textes beaucoup trop petits)… Dommage car les courtes sessions (Comptez 2 heures pour boucler l’histoire) se prêtaient parfaitement à un usage dans les transports en commun par exemple. En l’état nous émettons quand même des réserves et vous recommandons d’attendre un peu…On se dit que tous ces défauts peuvent être corrigés par un (ou des) patchs…
LES PLUS
- Les choix qui ont des impacts sur le déroulement du jeu.
- Les différentes fins possibles.
- L’univers du jeu.
- Le côté Livre dont vous êtes le héros.
- Entièrement en Français.
LES MOINS
- Le côté gestion des ressources pas forcément compliqué.
- Les bugs d’affichages.
- Les bugs dans les menus qui obligent à revenir en arrière pour valider des actions.
- Les bugs de caméra dans les lieux clos.
- Difficilement jouable en portable !
- Les images parfois un peu saccadées.
- L’inertie des personnages lors des déplacements.
- Les murs invisibles paralysant votre personnage.
- Les textes beaucoup trop petits en mode portable et parfois illisibles (blanc sur fond blanc).
- Les déplacements parfois un peu lent (mais ça colle avec l’esprit du jeu).