L’aquariophilie est une (belle !) passion qui anime bon nombre d’admirateurs de la faune marine. Pourtant, il n’est malheureusement guère fréquent de retrouver les poissons à l’honneur sur console, si ce n’est quelques parties de pêche plus ou moins fructueuses (et pas toujours honorifiques). Megaquarium est pourtant sorti du lot et offre depuis 2019 un jeu de gestion original et plein de bons sens à qui souhaite s’initier au maintien des aquariums. Il y a quelques semaines, le soft a accueilli un DLC en toute discrétion… revenons aujourd’hui à nos poiscailles afin de nous plonger cette fois ci dans les tumultes de l’eau douce.
Si les joueurs PC ont eu l’opportunité de jouir de Megaquarium bien avant les joueurs de Nintendo Switch, ces derniers ne sont plus en reste aujourd’hui et chacun bénéficie d’un important DLC. Mais avant de nous plonger au cœur de ces nouveautés, consacrons quelques lignes à la présentation générale du jeu.
« Avec un petit appât, on capture de gros poissons » – Proverbe chinois –
Sans demie mesure, Megaquarium plonge (justement…) les joueurs rapidement dans le bain (décidément…!). Ne disposant que de deux modes de jeu en son sein, la campagne sera assurément la première à tester avant de se lancer dans le bac à sable et son lot de gestions multiples. Pas à pas, le joueur est invité à comprendre tous les mécanismes du jeu afin de mettre au point des aquariums de plus en plus complexes.
Ainsi, tandis que les premiers bacs seront assez basiques, avec des aménagements simples et des équipements aux yeux de tous, il faudra progressivement prendre en main les multiples besoins des poissons, tout en disposant judicieusement les bacs (et les murs !) pour conférer à votre structure un aspect aussi esthétique que logique. En effet, il serait malvenu de perdre vos équipes dans des vastes couloirs, ou bien de les isoler dans des espaces sans porte (c’est du vécu !) tandis qu’ils cherchent désespérément à nourrir vos poissons affamés.
Megaquarium s’articule ainsi autour d’objectifs plus ou moins simples (mais avec une difficulté qui peut être choisie, de la plus simple à la plus ardue). Ces derniers sont récapitulés au sein d’un menu sur la droite de l’écran. Tout comme l’ensemble des paramètres du jeu, les explications sont claires et disposent de petits logos afin d’informer le joueur au plus vite des besoins, mais aussi des manquements au sein de chacun des bacs. Il devient alors rapide et facile de comprendre rapidement pourquoi le chaos s’est installé dans le bassin n°3 (en même temps, mettre de gros poissons prédateurs avec quelques minis machins qui frétillent… il fallait s’y attendre !).
Retrouvez l’intégralité de notre test consacré au jeu original ici.
« Petit poisson deviendra grand » – Jean de la Fontaine –
Le soft de base laisse la part belle à l’eau de mer… mais désormais, l’eau douce est enfin mise en avant, avec tout son florilège d’espèces ! À nouveau, chaque animal dispose de sa petite fiche explicative afin de l’accueillir dans de parfaites conditions. Sinon, les visiteurs ne manqueront pas de sévèrement vous le faire savoir, et la dégringolade prestigieuse ne se fera pas attendre… La mise en pause pour l’accueil de nouveaux pensionnaires est toujours vivement recommandée afin de pouvoir bâtir en toute quiétude le bac de son choix.
Une trentaine de nouvelles espèces est disponible, avec tout autant de paramètres à calculer au mieux, répartis au sein de 5 nouvelles campagnes. À nouveau, le soft commence en douceur avec une mise en bouche simple qui permet de découvrir quelques-unes des nouvelles espèces disponibles. Le principe de base reste le même, le soft se dore simplement de nouvelles capacités. Hey, vous n’aviez jamais pensé à repeindre vos bacs ? Une petite touche de fantaisie qui devrait, elle, améliorer votre prestige…
L’ajout des éléments d’eau douce se fait instinctivement et facilement : un petit curseur permet en effet de ne sélectionner que les éléments relatifs à l’un ou l’autre des milieux. Si les cailloux ne seront pas trop problématiques, les plantes, elles, devront être choisies en conséquence. Il sera ainsi impossible d’aménager un bac pour l’accueil de poissons d’eau de mer et d’y loger des poissons d’eau douce.
Les améliorations viendront s’ajouter progressivement au jeu, au gré des campagnes, mais aussi de vos multiples plans de recherches et gains de niveaux. Nous avons néanmoins été un peu étonnés de constater une certaine césure entre le soft d’origine et le DLC. En effet, il faudra se satisfaire de la campagne classique, celle consacrée à l’eau douce (où l’eau de mer reste présente), et le bac à sable, adjoint des éléments d’eau douce. Le joueur risque donc de faire malgré tout rapidement le tour du nouveau contenu. Nous vous déconseillons de vous lancer trop rapidement dans le mode création du bac à sable : ce dernier déverrouille en effet tous les éléments du jeu… de quoi casser assurément la surprise des recherches à mener pour débloquer une à une les nouveautés.
Quelques espèces exotiques viendront compléter l’arsenal… nous ne vous en dirons pas davantage afin de conserver le suspense mais vous allez rencontrer de grosses bébêtes ! La reproduction viendra compléter vos compétences et fera la joie des petits zoologistes en puissance. En effet, tandis que vos poissons adorés batifoleront, laissez le temps faire les choses… et s’ils sont à l’aise et bien nourris, de petits alevins viendront bientôt compléter votre collection. Une attention toute particulière devra dès lors leur être portée, ces derniers requièrent en effet certains aménagements spécifiques comme de multiples cachettes. Une fois la croissance terminée, vous pourrez admirer le fruit de vos efforts… les mutations spontanées et autres joies génétiques seront bientôt vôtres, et votre petit guppy un brin commun pourrait bien donner naissance à quelques spécimens colorés. Afin de mieux les observer, nous vous invitons à basculer la camera à l’échelle de vos visiteurs. Ne faites pas trop attention à la qualité graphique tout de même…
Cet aspect tourné vers la reproduction des poissons et les nouveautés hasardeuses qui en découlent donner un tournant un peu plus fun au jeu de base, mais nous aurions adoré pousser le concept un peu plus loin encore avec toutes sortes de croisements…
« Il n’y a pas de poisson sans arêtes » – Proverbe français –
Le mode campagne devrait ainsi susciter l’intérêt des amateurs pendant plusieurs heures. Les objectifs y sont en effet multiples, et pas toujours si simples à obtenir (surtout si vous faites le choix d’une difficulté élevée !).
Le DLC ne bouleverse néanmoins aucunement les lacunes de l’opus de base. Ainsi, un certain bouilli de pixels pourrait bien s’installer au sein de votre aquarium si vous manquez de rigueur, et vos visiteurs seront toujours passablement crados tandis qu’il vous faudra motiver vos troupes pour ne pas « se tourner les pouces ». Par ailleurs, le soft peut parfois faire des siennes et nous avons rencontré quelques difficultés à valider certains objectifs… lisez bien (la recette ! Vous avez la ref…?) !
Si les lacunes graphiques sont toujours là (oh la la, ce n’est pas joli joli une fois à hauteur des visiteurs…), la prise en main générale reste bonne. Les menus sont facilement accessibles, et les bulles d’alerte au-dessus de vos différents éléments seront des atouts considérables pour trouver rapidement la faille. En outre, nous avons particulièrement apprécié la construction facile des murs et autres gros œuvres.
L’éducation des poissons
Le point fort du soft, mais aussi de son DLC, réside assurément dans son contenu pédagogique. Les nouveautés permettront ainsi d’en apprendre toujours plus sur des espèces qui nous sont pourtant familières telles que les guppys ou encore les discus. Pour chacune des espèces, le soft met en lumière ses besoins (eau chaude ou non, bonne filtration…) mais aussi son mode de vie (plutôt timide, bagarreur, ou encore friand de plantes !). Les amateurs devraient rapidement prendre plaisir à retrouver leurs espèces fétiches… poissons, mais aussi crustacés, reptiles et même mammifères peuplent ce DLC.
L’importance du respect des besoins de chaque individu est ainsi mis en avant et assure une bonne éducation du joueur. L’adoption d’un poisson doit toujours être un acte réfléchi, avec un cadre adapté pour l’accueillir. Une leçon à garder en mémoire pour petits et grands n’est-ce pas ?
Le DLC Freshwater Frenzy est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 10 euros environ.
Le saviez vous ?
L’aquarium de Paris est le plus vieil aquarium au monde ! Construit en 1867 afin d’être un site touristique de renom, ce dernier peut toujours être visité au cœur du 16ème arrondissement parisien.
Conclusion
L'objectif même d'un DLC consiste à enrichir le contenu du jeu de base. En cela, « La folie des eaux douces » remplit parfaitement son contrat et offre aux joueurs de nouveaux objectifs et surtout des éléments nouveaux afin de parfaire son aquarium avec des espèces d'eau douce et quelques nouveaux aménagements. Les mécanismes de base restent inchangés, avec une bonne prise en main générale. L'ajout de l’élevage de poisson est un petit plus qui séduira les amateurs, sans pousser le concept très très loin. Les sources informatives sont toujours aussi diversifiées et abondantes, avec une mise en lumière des besoins de chaque individu. Nous regrettons simplement un petit manque de fun dans l'ensemble du nouveau contenu, qui pourrait susciter une certaine lassitude auprès de certains joueurs. Les amoureux du jeu de base, en revanche, prendront assurément plaisir à décupler leurs pensionnaires...
LES PLUS
- De nombreux nouveaux pensionnaires, avec tout le récapitulatif de leurs besoins, afin de les accueillir convenablement.
- De nouveaux objectifs au cœur d'une nouvelle campagne : de quoi prendre en main toutes les nouveautés de ce DLC
- L'élevage des poissons : un petit plus.
- Bonne prise en main.
- Prix correct
LES MOINS
- Toujours un peu fouillis une fois l'aquarium d'une certaine taille.
- Des objectifs qui manquent parfois de clarté.
- Des graphismes toujours discutables tandis que nous sommes au cœur de la confection d'un bel aquarium...
- Une certaine redondance des tâches qui confère un manque de fun général
Et sinon, vous avez eu une version presse ou une version achetée par vos soins?
Grosse déception à l’époque pour moi. Le jeu est excellent mais la limite de 200 poissons imposée sur Switch est juste incapable, d’autant plus que les versions presses n’avaient pas cette limite.
D’où ma réelle question, parce-que j’avais adoré et que j’adorerais le reprendre si cette limite à sauter !
Les versions presses sont identiques aux versions commerciales.
Si on t’a dit le contraire, c’est que la version presse était en faite une version steam…