Les Italiens de Milestone continuent leur petit bonhomme de chemin en nous offrant la monture 2022 de leur titre consacré à la reine des disciplines des véhicules motorisés à deux-roues : la catégorie GP. Alors après un épisode 20 convaincant et un épisode 21 qui se reposait bien trop sur ses lauriers, allons-nous avoir droit à un épisode 22 qui viendra brûler toujours plus de gommes sur les circuits de nos consoles hybrides préférées ? La réponse, comme toujours, est un oui, mais nous allons tout de suite vous dévoiler pourquoi.
Une entrée en matière parfaite pour tous
Nous l’avons déjà signalé à chacun des tests des épisodes précédents, alors nous allons commencer par enfoncer une porte ouverte : oui, Moto GP 22 est une simulation de conduite de moto de course, donc il faut oublier tout de suite les dérapages contrôlés, les accélérations faites à n’importe quel moment et les modifications de trajectoires ultras réactives. Une moto, ça a un poids et une inertie qu’il faut apprendre à ressentir avant d’être capable de la maîtriser.
Et c’est pour cela que nous sommes accueillis, dès le premier lancement du jeu, par un didacticiel. Cela peut paraître frustrant et pourtant, c’est tout le contraire qui va se passer. Ce passage obligatoire pour tous les joueurs va nous permettre de configurer on ne peut plus efficacement notre expérience de jeu. C’est le premier tour de force de cette version 22. Les développeurs de Milestone commencent par nous lancer sur le circuit, en nous donnant deux ou trois indications, comme comment accélérer, freiner et tourner.
Ces premiers tours de pistes sont loin d’être innocents, car durant ce court intermède, nos performances sont analysées afin de nous proposer les aides nécessaires à améliorer notre prise en main. La première qui va venir concerne la prise en charge de l’accélération de notre moto. Cela peut sembler ridicule, mais savoir quand freiner pour aborder un virage dans les meilleures conditions est un art bien plus difficile à maîtriser que sur une voiture.
En effet, manquer un freinage ne signifie pas ici de survirage ou de dérapage, mais d’une chute lourde et automatique. L’art de piloter une moto est un art d’équilibriste auquel se livrent les acteurs des championnats chaque semaine et si la difficulté de la licence moto GP a toujours était une source de frustration pour les débutants, pour la première fois la donne pourrait changer.
Mais les aides ne s’arrêtent pas là. Il y a toujours la sempiternelle trajectoire parfaite avec son code couleur nous indiquant quand freiner, mais là encore, comprendre l’inertie de notre engin est toujours délicat avec cette seule indication et nous lui avons largement préféré le système de flèches indiquant quand il faut commencer à basculer et quand il faut entrer dans le virage. Bien sûr, ces aides sont désactivables à n’importe quel moment et nous progressons ainsi petit à petit dans la maîtrise de la pesanteur.
Une physique de rêve
Une fois les bases du pilotage assimilées, nous avons droit à une seconde partie qui va nettement approfondir nos notions de pilotes, avec cette fois la gestion de l’électronique, celle de l’usure des pneus ou encore celle de la hauteur de pilotage. Ces notions sont nettement plus avancées et concernent cette fois-ci les joueurs bien plus chevronnés qui souhaitent maîtriser sur le bout des doigts la simulation de Milestone. Notons d’ailleurs, pour les aficionados de la série, que cette monture prend maintenant en compte le réglage de la compression des suspensions de la moto ainsi que la déformation des pneus, même si, avec nos maigres capacités, nous n’en avons pas ressenti l’importance…
Mais ce n’est pas tout, car une fois ce tutoriel terminer, selon nos envies d’ailleurs, car à aucun moment, il n’est nécessaire d’en venir à bout pour lancer une partie, nous pouvons aussi décider de participer à la Moto GP Academy. Dans celle-ci, nous avons droit à un pilote fantôme ainsi qu’à des explications sur chacune des parties composant les circuits de la saison 2022. Nous aurons alors à réaliser des temps scratch sur chacune de ces parties pour débloquer des médailles d’or avant de tenter le tour de circuit parfait. Parfait pour développer son apprentissage des circuits.
À nous ensuite de profiter de tout ce que nous avons appris pour commencer à imposer notre style dans les différentes courses qui nous sont offertes. Il y a, tout d’abord, le sempiternel mode histoire. Celui-ci est un simple copier-coller de celui des versions précédentes, mais mis au goût du jour de la saison 2022. Un bien pour un mal du fait de la bonne durée de vie de celui-ci. Nous devons toujours gérer notre équipe, de notre manager à notre équipe de mécaniciens. À nous de faire les meilleurs choix, de mener à bien nos recherches et développements puis de réaliser les meilleurs temps et réglages pour arriver à la victoire.
Un contenu qui s’enrichit de manière surprenante et magnifique
C’est encore une fois les catégories Moto 3, Moto 2 et Moto GP qui sont à l’honneur dans ce nouvel opus. La Moto E n’a toujours pas fait sa réapparition. Nous pouvons toujours aussi lancer des courses rapides ainsi que des contre-la-montre sur n’importe lequel des circuits et dans n’importe quelle condition météorologique allant de la chaleur intense à la pluie diluvienne, sans toutefois connaître les joies de la météo dynamique. Si le nouveau titre des Italiens s’était arrêté là, comme son prédécesseur, nous aurions crié à l’injustice. Mais c’est là qu’apparaît le mode Nine.
Ce mode va nous permettre, tout simplement, de revivre la saison la plus passionnante de tous les sports confondus : la saison 2009 de moto GP. Prenant la forme d’un mix entre un documentaire et des courses, dans lesquels nous prenons la place, pour quelques tours, de l’un des pilotes phares de cette saison mythique. Durant les instants où nous contrôlons ces légendes, nous aurons à réaliser des objectifs divers et variés.
Le narrateur, parfait dans son rôle, nous explique les tenants et aboutissants de chacun des grands prix qui composent cette saison. Une rétrospective nous rappelant les passifs de Rossi, Stoner, Pedrosa ou encore Lorenzo, fera comprendre, même aux plus néophytes d’entre nous, pourquoi cette saison a été si merveilleuse et intense. Prendre le contrôle de chacun d’entre eux à des moments cruciaux de la saison est un pur plaisir et nous regrettons d’ailleurs que toutes ces émotions ne viennent jamais nous assaillir dans le mode carrière.
Pouvoir voir et vivre ce documentaire de Mark Neale, en ayant une place importante dans le déroulement des grands prix est l’ajout le plus inattendu, mais aussi le plus incroyable et réussi des jeux de sports mécaniques auxquels nous avons joué depuis de longues années. Il sera difficile d’en réaliser un équivalent dans les années à venir et rien que ça ce Moto GP 22 est un must have pour les fans de course moto.
Une version Switch dans la continuité
Pour le reste de notre expérience, autant dire que cette version ne révolutionne pas du tout celles offertes par ses aînées. Nous regrettons toujours la gestion délicate des sticks de nos joy-cons et conseillons toujours l’achat d’une manette pro pour vraiment profiter des contrôles. Sauf que cela contredit l’intérêt de cette version qui vaut surtout pour son côté nomade disponible partout. Il n’en reste pas moins que l’expérience en docké, ainsi qu’en nomade est agréable et facile à prendre en main, malgré l’absence de gestion de la pression sur les gâchettes ZL et ZR des manettes de Nintendo.
Les bruitages sont toujours aussi soignés et s’ils agaceront votre compagne ou compagnon jouant à Kirby à vos côtés, ils sont toujours aussi réussis et immersifs. Côté graphique, cette version souffre toujours de la comparaison, en mode docké, avec celle des consoles next gen. L’aliasing est toujours de la partie et les décors semblent bien vides, même si, de toute façon, dans l’exaltation de la course, il est difficile de s’en rendre compte. Bien évidemment, jouer en nomade limite nettement ces limitations graphiques et le plaisir de jouer est bien présent. De plus, cette version 2022 a considérablement amélioré ces temps de chargements. Ceux-ci sont nettement moins invasifs.
Le multijoueur sur un même écran, possible sur les consoles concurrentes est, quant à lui, toujours absent de nos versions Switch. Nous pouvons toutefois défier nos amis en créant des matchs locaux, pourquoi ne pas avoir mis à disposition des joueurs des serveurs pour mettre en place des compétitions en ligne, nous ne le serons jamais et cela manque cruellement, même si l’IA est toujours un adversaire loin d’être facile à battre une fois mis à 100 % de ses possibilités.
Conclusion
Si Moto GP 22 ne révolutionne en rien sa formule en nous offrant une mise à jour de moto GP 21 pour la plupart de ses modes, il offre surtout un mode Nine qui nous met au cœur de la saison la plus exaltante de tous les sports mécaniques confondus et rien que pour ce mode, ce Moto GP 22 devient un must have. Pour le reste, le mode portable est toujours aussi plaisant et immersif. Son accessibilité a encore été amélioré sans jamais renier sa volonté d’être la simulation la plus poussée de Moto GP. Une réussite pour Milestone qui laisse augurer de bonnes choses.
LES PLUS
- Le mode carrière est toujours aussi complet et plaisant…
- La bande-son et les bruits de course sont toujours aussi réussis
- Le didacticiel rend enfin accessible cette licence à tous les joueurs
- La moto GP Academy permet à la fois aux néophytes d’apprendre les tracés tout en offrant un vrai challenge aux vétérans
- La personnalisation de notre avatar et de sa moto est très poussée
- L’IA est toujours aussi configurable et efficace
- Le gameplay est toujours aussi poussé et complet
- Jouer à une simulation de moto en mode portable et dans ces conditions est toujours aussi plaisant
- Le mode Nine est d’une intensité narrative rarement atteinte dans un jeu de sport mécanique
- Les temps de chargement sont bien moins invasifs
LES MOINS
- … Pour ceux ne l’ayant pas déjà fait dans les versions précédentes
- Une simple mise à jour de GP 21
- Le mode Moto E n’est pas revenu
- Les graphismes n’ont pas évolué sur nos versions Switch
- Toujours pas de mode en ligne
- Toujours pas de météo dynamique