Confirmé lors du Nintendo Direct de février dernier, Zombie Army 4 : Dead War est désormais disponible sur Nintendo Switch… Après un portage des trois premiers épisodes (Zombie Army Trilogy) en 2020, ce nouvel opus arrive sur la console hybride de Nintendo près de 2 ans après les autres supports, mais se voit gratifier du premier Season Pass (gratuitement). Une bonne raison de retourner exploser du Zombie Nazi ? Il est temps d’ajuster la lunette de votre fusil sniper pour exploser de la cervelle en décomposition !
Vous reprendrez bien un peu de cervelle ?
À la base, les jeux Zombie Army sont des extensions du jeu Sniper Elite. Celles-ci ayant rencontré du succès, elles sont devenues des jeux à part entière, proposant même une véritable « histoire »… Dans le plus pur esprit série Z !
Petit retour en arrière, histoire de bien comprendre… l’histoire ! Le jeu est la suite directe de Zombie Army Trilogy. Celui-ci se déroule dans une dystopie. En 1945 ; alors qu’Hitler est sur le point d’être vaincu, il lance le plan Z qui a pour effet de faire revenir ses soldats à la vie, sous la forme de zombies… Forcément, c’est un carnage et il n’en fallait pas moins pour que les alliés lancent un assaut sanglant afin d’en finir avec le dictateur zombifié fou. Celui-ci est alors vaincu et finit ses jours en enfer. L’histoire de Zombie Army 4 se déroule 1 an après les événements de la trilogie. Malgré la disparition du Führer, les zombies continuent d’arpenter la terre… Alors qu’une campagne de « dézombification » se lance, histoire de faire place nette, des rumeurs font état d’un culte mystérieux, qui semble vouloir continuer l’œuvre du Nazi en chef, et c’est là que vous intervenez !
Vous serez alors amené à traverser l’Italie, commençant votre périple à Milan, faisant une escale à Venise (avec ses gondoles et… ses requins zombis géants) en passant par la Sardaigne, la Croatie, Naples et même Rome… Sans oublier un petit détour par l’Enfer…
Vous l’aurez compris, le scénario est absolument nanardesque, mais contribue grandement au charme du jeu. Les situations, retournements de situation et rencontres absolument ubuesques sont dans la lignée de ce que l’on peut attendre d’un film pour les soirées pizzas entre potes. Tout n’est que prétexte à exploser une armée de morts-vivants nazis… et d’un côté tant mieux, on est là pour ça !
Reste mort !
Sans surprise, comme son prédécesseur, Zombie Army 4 est un TPS bien bourrin. Le jeu propose 3 modes : Campagne, Horde et enfin Multi (pour les modes campagne et horde).
Commençons par le mode Campagne, qui vous permet de suivre l’histoire digne des meilleures productions zombiesques (mais avec du budget pour le coup). Vous aurez d’abord le choix du personnage (12 pour cette version Nintendo Switch qui inclut le contenu du premier season pass sorti en 2020, certains sont par contre juste des skins différents). Sachez que chacun des personnages principaux dispose de capacités spécifiques. Jun par exemple pourra courir plus longtemps, mais sera moins forte pour les attaques au corps-à-corps. Alors que Karl (héros de la série Sniper Elite) pourra retenir sa respiration plus longtemps quand il utilise son fusil sniper, mais verra sa santé remonter moins rapidement. Quelques subtilités qui permettront de varier votre façon de jouer et de s’adapter à vos habitudes de frag ! Vous pourrez également personnaliser un peu l’apparence de votre personnage, moyennant des apparats que vous débloquerez au fil de votre progression dans le jeu.
Vient ensuite le choix des armes, au nombre de 3. Un fusil de Sniper en principal, une mitraillette ou un fusil à pompe en secondaire et enfin une arme de poing (type pistolet). Il arrivera aussi qu’au cours du jeu, vous puissiez récupérer une arme lourde ; type un lance-flammes, une mitrailleuse lourde ou encore une scie circulaire. Plus puissantes, ces dernières seront par contre plus « lourdes » et vous empêcheront de courir… Mais vous pourrez faire de beaux carnages…
Et ce n’est pas terminé ! En effet, votre personnage dispose également d’une attaque de mêlée et d’une attaque d’exécution (qui vous permet de regagner des points de vie). On arrête là ?.. Eh bien non ! Hey, c’est une armée de zombie qu’il va falloir affronter ! Reste donc une dernière capacité à sélectionner qui vous facilitera la vie dans le jeu… Vous aurez le choix entre diverses capacités en plus comme « Roi du Combo », qui vous permettra de regagner de la vie à mesure que vous augmentez votre quota de morts-vivants explosés, ou encore l’option « Seconde Chance » qui vous permettra de revenir à la vie dans le cas où les Zombies auraient pris le dessus sur vous.
Vous l’aurez compris, les possibilités de personnalisation sont nombreuses, mais ça ne s’arrête pas là !
Le jeu propose une petite dimension RPG… Oui, oui… du RPG dans un TPS avec des zombies. Bon on a bien précisé qu’elle restait petite, mais on vous explique !
Votre personnage commencera la campagne au niveau 0 (forcément), mais à mesure de votre progression dans le jeu et surtout à votre capacité a enchaîné les frags, vous gagnerez des points. Ces derniers vous permettront de gagner des niveaux et forcément, plus votre niveau est élevé, plus votre personnage gagnera en compétences. Ainsi, au fil de votre progression, vous serez à même de transporter plus d’une trousse de soins lors de vos runs ensanglantées ou encore de choisir plus d’une seule capacité spéciale. Cela tombe plutôt bien, car vous n’aurez pas trop de gagner en capacités au fil de votre progression dans le jeu, les niveaux et certains ennemis devenant de plus en plus coriaces !
Cette possibilité d’upgrade ne se limite pas aux seules compétences de votre avatar ; en effet, vous pourrez également faire évoluer vos armes. Pour cela, vous devrez réussir certains objectifs particuliers ou trouver des kits d’améliorations dissimulés dans les niveaux. À vous la joie de rajouter des balles électriques à votre sniper (pour étendre la portée de vos tirs aux zombies avoisinants) ou encore la possibilité de balancer des rafales de balles explosives avec votre mitraillette.
Bien évidemment, tout cela se mérite et c’est votre propension à l’exploration, mais aussi votre aptitude à viser bien et juste en empilant les cadavres de zombies, qui fera pencher la balance en votre faveur.
Vous ne manquerez pas de chair à zombie tout au long de votre avancée dans les niveaux, ces derniers sont nombreux et surtout variés… Cela va du zombie de base, au zombie avec une mitraillette qui tire un peu n’importe où, en passant par le Brûleur (balaise avec un lance-flammes), les démons de l’ombre (redoutables) ou encore les suicidaires ou les zombies Snipers (oui, oui, c’est possible) et même des tanks zombies…(On frôle la production Asylum). Le bestiaire est relativement varié et affreux, ne donnant ainsi pas l’impression de voir toujours les mêmes ennemis.
Un mot maintenant sur le gameplay qui s’en tient aux classiques du genre (Left 4 Dead ou encore le récent World War Z). Pour les néophytes, on vous explique rapidement !
Vous êtes amené à intégrer une équipe de 4 joueurs et vous devez progresser dans des zones semi-ouvertes en dégommant du zombie. Il arrive parfois que vous tombiez sur une porte fermée qu’il faudra soit déverrouiller en trouvant des objets spécifiques (batteries, rouages…) ou tout simplement en tuant un quota de morts-vivants, afin de la déverrouiller et d’avancer ensuite un peu plus vers la zone suivante. Les munitions sont « illimitées » dans le sens où vous trouverez des zones dans lesquelles se cachent des caisses permettant de refaire le plein de plomb (soit pour toutes les armes, soit pour les armes secondaires ou principales). La prise en main est relativement simple et les commandes répondent très bien (tant mieux, car le jeu est assez nerveux). Qui plus est, vous êtes accompagnés par des tutos au fil de votre progression, qui affichent automatiquement une notification lorsque vous faites face à quelque chose de « nouveau ». Il est bien entendu possible de relire les tutos que l’on aurait manqués ou zappés dans la précipitation, en passant par le menu de pause.
La particularité de Zombie Army est qu’en solo, vous jouez exclusivement en solo ! Ne comptez donc pas sur une assistance de l’IA pour combler les 3 autres joueurs… Cependant, le niveau de difficulté s’adapte à cela et il est possible de traverser le jeu tout seul (même si certains passages vous feront rager).
Pour progresser dans l’aventure, vous devrez adopter un style de jeu flexible… Même si le jeu propose une dimension « Sniper » (de par ses origines), certains passages demanderont de foncer un peu dans le tas à coup de fusil à pompe ou de mitraillette tant les ennemis sont nombreux. Les phases de Sniper sont par contre relativement bien foutues, tenant en compte la distance, la force du vent, etc… en fonction du niveau de difficulté choisi. Par contre, à certains moments, il s’avérera difficile de trouver un endroit où « camper » tranquillement, car vous serez littéralement assailli de tous les côtés par les morts-vivants… Certains tomberont même parfois du ciel pour atterrir… dans votre dos. Néanmoins, le HUD du jeu, vous indiquera les ennemis les plus proches. Il faudra parfois jouer de la grenade, ou poser des mines piégées pour faire un peu le ménage à l’écran.
Le jeu reste très arcade et certains passages où il fallait faire face à de grosses vagues de zombies nous ont un peu fait penser à un Rail Shooter, façon House Of The Dead. Ce sentiment est d’autant plus exacerbé par la barre de combo qui se remplit au rythme de vos frags et vous pousse à les enchaîner pour obtenir le meilleur score. Ne cherchez donc pas une dimension stratégique ou chirurgicale dans votre approche, c’est le fun et le côté défouloir qui priment ici !
Frères et Sœurs… de sang
Mais le fun et le plaisir solitaire ne valent pas une partie en multijoueur… On le disait, le jeu propose de faire la campagne à plusieurs et il faut avouer qu’il est plus agréable de la parcourir ainsi. Des essais que nous avons pu faire, le mode multi est stable et il n’a pas été compliqué de trouver une partie et de la rejoindre. Même s’il est annoncé que 4 joueurs sont attendus, vous pouvez faire le troisième larron si la partie choisie n’a que 2 joueurs. Vous pourrez jouer au choix avec des amis, via un système d’invitation plutôt bien pensé, ou des inconnus.
Comme d’habitude, l’absence de discussion en ligne se fera sentir et les boutons de phrases rapides ne vaudront jamais un échange vocal. L’alternative que l’on peut vous suggérer si vous jouez avec des amis est toujours d’utiliser Discord par exemple.
Pour finir, il reste encore le mode Horde qui fait office de défouloir pur… et assez dur. Évidemment, celui-ci est aussi jouable en multi. Dans ce dernier, vous progresserez dans des zones découpées en secteurs. Vous aurez d’abord un petit temps de préparation pour récupérer des armes, grenades, mines et munitions, puis vient l’assaut des morts-vivants qu’il faudra alors occire jusqu’au dernier pour débloquer le passage au secteur suivant… Un peu comme dans le jeu nous direz-vous… et ce n’est pas totalement faux… sauf que ce mode n’est absolument pas « scénarisé » et qu’on a vite affaire aux zombies avec de Gros Calibres… Qui plus est, il permet de visiter des zones un peu différentes du mode campagne.
Vous l’aurez compris, le jeu révèle son plein potentiel à plusieurs, pour décompresser après une journée (ou une semaine) pourrie comme un zombie !
Une production Asylum avec un budget de Blockbuster
Un mot maintenant pour parler de l’aspect technique du jeu… On vous rappelle que le jeu est sorti il y a deux ans sur les autres supports, du coup, on se dit que Rebellion a eu le temps de peaufiner son portage et… c’est le cas ! Honnêtement, les développeurs ont fait du bon travail ; Certes les textures ne sont pas aussi détaillées que sur les autres versions, mais elles restent agréables à l’œil (surtout en portable). L’aliasing n’est pas trop prononcé et pour une fois, on n’a pas l’impression que l’effet « flou tout moche pour cacher les détails » a été appliqué. Qui plus est, il y a une belle profondeur de champ, même s’il y a un peu de brouillard tout au fond… mais celui-ci est « justifié » par le cadre de l’action. Certaines phases dans des zones un peu plus sombres faisaient même de beaux effets de lumières, avec des zombies qui sortent de la pénombre avec les yeux brillants prêts à nous croquer un bout de cerveau.
L’autre chose qui fait plutôt plaisir, c’est la fluidité du jeu, en toutes circonstances ! Que ce soit avec 1 ou 10 zombies et un zombie spécial qui fonce sur vous, jamais nous n’avons constaté un seul ralentissement ! C’est préférable pour un jeu de la sorte, mais on apprécie toujours de voir que bien utilisée, la Nintendo Switch prouve qu’elle en a sous le capot !
D’ailleurs, malgré la quantité de morts-vivants en même temps à l’écran, il nous semble important de souligner que Rebellion n’a pas fait dans la facilité et que l’on croise rarement des frères jumeaux ! Certes, les décharnés ont plus ou moins la même dégaine, mais ceux dans un stade de pourriture moins avancée ont tous un aspect un peu différent, que ce soit dans la tenue, le port ou non d’un casque, ou l’éventuelle arme qu’il aurait au poing. Cette diversité contraste avec la monotonie que l’on peut rencontrer à force de répéter toujours les mêmes actions, mais en gros, ça fait du bien de voir « de nouvelles têtes différentes à exploser ».
On l’a dit en introduction, le jeu propose une histoire très série Z (normal), mais il faut avouer que les cinématiques et les dialogues qui entrecoupent les parties sont relativement bien réalisés. Des dialogues kitchs à souhait (forcément) et des séquences de bravoure « filmée » avec un grand sens du spectacle. Les scènes qui doivent être impressionnantes, le son et les entrées en scène de certains mini-boss et boss sauront jouer de la démesure pour impressionner le joueur. Au final, c’est ce que l’on attend d’une production de ce genre et il faut dire que le cahier des charges est rempli.
Les zones à parcourir sont toutes assez différentes dans leur ambiance, que ce soit la gare en perdition, en passant par les gondoles de Venise ou encore une forêt pleine d’âmes damnées. Le jeu vous emmènera même jusqu’en Enfer, mais nous vous laissons le soin de le découvrir en image ! Les différents niveaux sont semi-ouverts et s’avèrent relativement vastes à parcourir. D’ailleurs les joueurs les plus accros aux collectables devront tenter de bien tout fouiller pour espérer trouver les documents secrets, les couvertures de BD’s façon Pulp, les kits d’améliorations, les personnages à sauver ou encore les mains de zombie (pas facile à trouver pour ces dernières).
Au niveau des effets spéciaux, on apprécie également le système de Kill Cam qui vous permet de suivre la trajectoire d’une balle jusqu’au moment où elle va exploser les organes encore fonctionnels d’un zombie en putréfaction, le tout avec un effet rayon X. Ces passages feront office de petit plaisir sucré (ou salé), après un enchaînement de frags sous haute tension… l’occasion aussi de souffler un peu, en esquissant un sourire, la joie d’avoir provoqué un carnage (chez les morts-vivants).
Une petite parenthèse par contre sur la question des DLC’s, qui « fâche » un peu… Le jeu propose par défaut l’intégralité du premier season pass (en plus du jeu complet). Notons toutefois que celui-ci est désormais disponible gratuitement sur tous les autres supports également. Alors si vous le souhaitez, vous pouvez investir dans le second… mais il vous en coûtera quand même pas loin de 35 euros ! Et là, on se demande pourquoi la saison 2 n’a pas également été intégrée au jeu sans surcoût ! Alors il est vrai que le contenu proposé est déjà assez riche, mais bon, il faut avouer que l’on n’a rien contre un petit truc en plus ou alors pour un prix un peu moins élevé…
Mention spéciale pour les vignettes à collectionner, que vous gagnerez en réussissant certains objectifs… Même si cela n’apporte rien de plus au jeu, le fait de l’avoir présentée sous forme d’images à collectionner (avec certaines en 4 parties) nous a rappelé les échanges d’autocollants dans la cour de récré (et il y a même des cartes brillantes !)
Conclusion
Zombie Army 4 : Dead War est un TPS coopératif qui ne se prend pas la tête. Graphiquement beau, fluide, un gameplay nerveux et une histoire qui sent bon le mort-vivant en décomposition. Le challenge peut s’avérer relevé par moment et se savourera de préférence en multijoueur (avec des amis ou des inconnus), même s’il reste jouable en solo. Reste néanmoins que l’intérêt du jeu est limité, tenant davantage du défouloir et peine à se renouveler… Au final, on avance, on explose du zombie, on avance, on explose du zombie, etc… Attention, le jeu n’est pas mauvais, mais il s’avère ultra-répétitif. On apprécie tout de même la quantité gargantuesque de contenu et les collectables à trouver pour les plus assidus !
LES PLUS
- Très réussi techniquement.
- Fluide et joli.
- Aucun ralentissement, malgré la quantité de zombies à l’écran.
- Les collectables à trouver ou débloquer façon album d’autocollants.
- Le petit côté RPG pour faire évoluer les armes et les capacités de votre personnage.
- Le mode multi.
- L’histoire parfaitement dans l’esprit du genre.
- Temps de chargement assez courts.
LES MOINS
- Très répétitif dans les actions, on avance, on flingue, on avance, on flingue…
- Le mode solo peut vite devenir ennuyeux, même si la difficulté peut être relevée.
- Dommage de ne pas avoir inclus l’ensemble des DLCs !
- Les DLC’s missions, armes et personnages payants pour la saison 2 ! (Alors que le jeu sort 2 ans après sur Nintendo Switch)
Yahoo merci pour le test !