Situé dans l’univers de Faeria, un jeu qui nous avait plu dans ses mécaniques, mais qui ne nous avait pas totalement convaincus, Abrakam Entertainment S.A. revient avec Roguebook. Toujours cette envie de mêler du deckbuilding et des cases pour se déplacer, nous ne sommes plus dans un versus, mais dans un vrai jeu contre l’IA. Alors préparez votre plus beau plaid, calez-vous au chaud, c’est parti pour Roguebook !
Il était une fois un livre
L’histoire de Roguebook tient clairement de l’introduction, nous sommes coincés dans un livre. Point.
Un personnage va vous guider pour vous expliquer les mécaniques de gameplay et de jeu. Si le jeu est finalement un jeu de cartes roguelite plutôt classique (nous reviendrons sur ses mécaniques plus tard), il se distingue par son déplacement : nous allons voyager sur une map constituée de cases hexagonales (ils aiment ça chez Abrakam). Ce déplacement n’est pas une mince affaire, car il faut découvrir cette carte, pas en marchant vers un bord, mais en utilisant de l’encre.
L’encre provient de pinceaux (accessibles lors des combats élites ou fourni au départ dans votre inventaire), ou bien de fioles d’encre qui s’obtiennent sur des combats classiques. L’encre va vous servir à dévoiler des cases, souvent en ligne droite (3-4-5 cases), ou alors des cases à l’unité. Parfois vous trouverez aussi des encres qui vont teindre vos pinceaux pour améliorer leur fonctionnement (placement libre, ou alors rayon étendu), car les pinceaux peuvent dévoiler une grande zone autour de votre perso.
Le tout sera donc de réussir à se balader sur cette carte pour à la fois attaquer des adversaires afin d’obtenir de l’or et des encres ou des pinceaux, mais aussi trouver des caches qui, moyennant quelques piécettes, vous octroieront une carte pour builder votre deck.
Mais vous trouverez aussi sur le terrain des artefacts (tantôt de groupe, tantôt à assigner à un personnage), il y a des objets sur la carte qui vous permettent de « transmuter » une carte (vous remplacez votre carte choisie, par une des trois cartes proposées ainsi qu’une gemme). On en parlera plus tard, mais vous pouvez aussi trouver des gemmes. Et quand vous êtes chanceux, vous pouvez même tomber sur une grotte, qui contient beaucoup de belles choses.
On deckbuild, on deckbuild
La partie deckbuilding de Roguebook n’est pas excellente, dans le sens où elle va principalement s’axer sur l’ajout de cartes, vous n’avez pas vraiment de moyen de retirer des cartes et donc d’optimiser le roulement de votre deck. Mais en dehors de ça nous avons pas mal de moyens d’obtenir des cartes, peut-être plus facilement que dans d’autres jeux, car nous n’avons pas à effectuer des combats pour obtenir une carte. Alors le fait de faire des combats pour obtenir des encres qui vont vous permettre de découvrir le terrain pour trouver des cartes c’est un peu pareil, mais on à l’impression que c’est différent.
La principale force de Roguebook et c’est là où il se distingue des autres deckbuilding roguelite c’est que l’on dirige deux héros qui ont leurs spécificités. Là où dans un Slay The Spire il fallait gérer simplement un deck pour un seul héros, il faut ici jongler entre deux héros. Nous aurons tendance cependant à bypasser un peu ce système en se focussant sur un seul personnage, choix qui fonctionne dans les premières parties, mais qui ne devient plus viable en arrivant sur des runs plus difficiles.
Chaque héros va avoir sa spécialité, nous aurons finalement quatre héros à notre disposition (un cinquième est disponible en DLC …), qui fonctionnent de manière bien différente. Certains plus axés attaque et d’autre défense, il est déconseillé de ne privilégier qu’une des deux approches. Vous avez la possibilité de choisir l’équipe que vous voulez, en réalité tout est viable et il faut justement ne pas hésiter à s’amuser à tout mélanger.
L’autre option qui améliore un peu ce deckbuilding, c’est le système de gemme : vous allez pouvoir modifier certaines cartes en y insérant des gemmes, par exemple une gemme qui fait +3 de défense à l’utilisation de la carte, il y a des gemmes qui vont être très puissantes. Vos cartes auront minimum un emplacement possible et parfois plus. Ce qui est vraiment très intéressant c’est que vous n’êtes pas obligé de les enchâsser avant le combat, vous pouvez le faire à la volée en plein combat, c’est vraiment une possibilité géniale, car parfois +3 de défense dans un tour spécifique peut changer l’intégralité d’un combat.
Des combats, de l’exploration et des modificateurs de parties
Les combats sont plutôt classiques si vous êtes des habitués du genre de jeux, vous avez cinq cartes en mains à chaque tour, vous avez trois points à dépenser, et les cartes ont chacune un coût. Vous allez connaître à l’avance les intentions de l’adversaire, donc à vous de placer vos cartes en conséquence, si l’ennemi n’a pas l’intention de vous attaquer alors il faut tout donner sur les dégâts et ne pas utiliser de carte de défense ce serait inutile.
Une fois le jeu terminé une première fois (ce qui arrive très rapidement de notre côté c’était la première partie, il n’y a que trois chapitres), vous débloquerez des modificateurs, qu’il faudra terminer plusieurs fois et de plus en plus difficiles pour réussir à tout découvrir du jeu. Le côté roguelite se retrouve dans un arbre de talents généraliste qui permet d’avoir plus de possibilités pour les prochaines parties, par exemple un talent permet de changer une attaque de base contre une carte aléatoire, un autre va augmenter le taux d’or à trouver un peu partout, ou bien débloquer un système de gemme temporaire, à vous de voir et découvrir tout ça bien sûr.
Visuellement, le jeu est très joli, que ce soit en portable ou en TV, l’ergonomie est au top ; on regrettera quand même l’absence de tactile tant c’est agréable de jouer de cette manière en portable pour les combats, mais ce n’est pas très grave. Les musiques sont sublimes et nous transportent dans l’univers, que ce soit les bruitages ou bien l’ambiance musicale tout y est très agréable et le tout rend l’univers vivant.
Le petit bémol viendra se placer sur la technique, si le jeu est joli et agréable à l’oreille, il n’en reste pas moins perclus d’un défaut assez gonflant. Pendant les combats il n’est pas rare que le jeu lag, mais lag énormément, on lance des actions et ensuite tout se déclenche avec parfois presque 1 minute de délais, on se demande si le jeu n’a pas planté. C’est très désagréable, si le combat a tendance à se prolonger alors ce souci est de plus en plus présent.
Conclusion
Roguebook ne bouleverse pas l’univers des roguelite de cartes, mais il est loin de faire tâche dans ce milieu, il se place même dans les hautes marches du podium. La profondeur de jeu avec les deux personnages, la possibilité de mixer les groupes avec ces quatre personnages (+1 en DLC) permet de rendre le jeu moins monotone. Côté mécanique on adore optimiser nos déplacements pour découvrir la map petit à petit, choisir les combats à faire avant de se lancer dans le boss de fin de niveau. Un très bon roguelite, un très bon jeu de cartes, nous vous le conseillons amplement.
LES PLUS
- Quatre personnages bien différents.
- Une mécanique de jeux connue, mais efficace et solide.
- Des graphismes chatoyants et très beaux.
- Une bande-son qui nous transporte et nous emmène dans le monde de Faeria.
- Une bonne durée de vie grâce aux modificateurs, plusieurs dizaines d’heures sont à prévoir si vous souhaitez tout terminer et débloquer.
LES MOINS
- … Mais un supplémentaire, en DLC, payant …
- Des lags énormes en partie, surtout quand elle se traîne
- On a tendance à garder quand même beaucoup notre duo favori
Je trouve ça super … moche !