Développé par Leikir Studio et Cyanide, Rogue Lords se lance dans un marché en pleine expansion, celui des roguelite. Cependant, Rogue Lords ne choisit pas d’être le héros qui va sauver la planète, mais bien l’inverse. Alors préparez votre plus belle offrande, votre plus beau verre de sang millésimé, c’est parti pour Rogue Lords !
À mort Van Helsing
Le diable, la personne la plus cool qui existe, c’est fait éclater et bannir par Van Hellsing, sauf que le diable, il n’est pas super d’accord avec ça et il ne le vit pas bien. Pour le bannir, Van Hellsing a utilisé des reliques, six même. Et le diable va utiliser des légendes du mal sur terre pour bosser à sa place, leurs buts ? Répandre le mal, récolter des âmes et récupérer ses reliques.
Pour ça, nous allons parcourir 6 chapitres d’histoires à l’aide d’équipe de 3 « héros », nous allons surtout diriger des légendes maléfiques, comme le célèbre Dracula, celui qui galère à trouver un chapeau Sleepy Hollow, celle dont on évitera de prononcer son nom trop souvent face à un miroir : Bloody Mary, ou bien encore celle qu’on préférera ne pas croiser sur l’A86 en pleine nuit : la Dame Blanche. Au total, 9 légendes seront jouables, chacune d’entre elles aura son propre gameplay.
Chaque partie va consister à avancer en chapitre, pour ça, vous allez comme dans un Slay The Spire, choisir vos déplacements intelligemment, est-ce le moment pour : faire un combat, voir un marchand, effectuer un événement, affronter un Élite, récupérer de la vie… ? Il y a des combats d’élite imposés sur votre chemin, mais globalement à vous de choisir vos déplacements. Parfois, des événements secondaires peuvent apparaître aléatoirement, ils peuvent être de n’importe quel type et ça peut clairement changer la donne sur une partie.
Que de bonnes idées
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le jeu n’est pas du tout un deckbuilder de cartes, mais un jeu à compétences classique. Cependant, nous avons un jeu qui regorge de bonnes idées, d’ailleurs il ne regorge presque que de bonnes idées, c’est tellement agréable.
Si on prend les compétences, nous allons nous rapprocher d’un autobattler, si vous obtenez 3x la même compétence alors elle va passer en rang argent, puis 3x en argent elle passera en or, à chaque montée vous allez pouvoir choisir une seconde compétence au hasard. Il y a donc tout intérêt à les faire évoluer, surtout qu’elles deviennent souvent beaucoup plus puissantes, soit elles vont faire subir plus de malus, soit coûter moins cher soit faire plus de dégâts, c’est tout bénef ! Concernant la gestion, vous aurez un certain nombre de slot limité au départ, mais certains événements sur votre chemin vont vous proposer de sacrifier une compétence, si vous le faites elle ne réapparaîtra plus jamais jusqu’à la fin du chapitre, mais vous aurez un espace de compétence supplémentaire. Un bon moyen de gérer ses compétences.
Les événements pourront aussi être une phase de dialogue avec des PNJ, vos personnages ont des caractéristiques, en amont de l’événement, on vous exposera les caractéristiques les plus efficientes, en plus de discuter, vous allez avoir des choix, par exemple, vous allez pouvoir corrompre l’âme d’un prêtre pour qu’il sacrifie par la suite ses paroissiens, mais nous allions vous laisser découvrir toutes ces scènes plutôt agréables, nous sommes des méchants ! Fini la gentillesse, sauver la terre, on laisse ça aux autres.
Les combats en deux temps et de la triche
Les combats sont plutôt bien fichus là aussi, on retrouve le principe de Slay The Spire ou autre, nous savons à l’avance qui va nous attaquer et quel personnage va être attaqué. Comme d’habitude, vous avez une réserve de points et les attaques ont un coût. La force est que l’on n’est pas sûr de l’aléatoire comme dans un jeu de cartes, on sait d’avance quel sort on a. Une fois qu’un sort est utilisé, il ne peut pas être réutilisé à moins d’utiliser la capacité unique de notre héros qui va alors reset toutes vos capacités.
Dracula par exemple va reset toutes les capacités de tous vos héros, Bloody Mary va coller un miroir sur un ennemi qui va alors subir tous les dégâts qu’elle ferait subir à quelqu’un (et donc doubler si elle vise la personne au miroir directement), mais aussi de reset ses propres capacités.
De plus chaque personnage du jeu à 2 jauges de « vie », une de PV sur lequel il faut faire des dégâts, et l’autre d’esprit sur lequel il faut alors saper le moral. Vos attaques font pour la plupart des dégâts sur l’une des deux jauges, parfois les 2. Pour vaincre un adversaire, il faut vider une de ses jauges puis d’attaquer une dernière fois pour le vaincre. Ne vous inquiétez pas de prendre quelques dégâts sur vos héros, ils récupèrent toutes leurs jauges à la fin de chaque combat, mais si lors d’un combat votre jauge est vide, c’est alors votre énergie diabolique qui va prendre et se réduire, c’est la jauge de vie du Diable, mais pas que…
Car oui l’un des plus beaux atouts de Rogue Lords, c’est cette énergie diabolique. Si elle représente votre vie générale, elle sert aussi de jauge de triche, tout ou presque est modifiable grâce à cette jauge. Le tutoriel au début du jeu vous explique comment vous en servir, mais il faudra s’en servir pour voir tout ce qu’il est possible de faire, en combat, vous pouvez recharger vos compétences, déplacer des malus (de vos héros aux ennemis par exemple), ou bien l’inverse déplacer un bonus (de vos ennemis à vous-même par exemple), de vider une jauge, ou bien au contraire de l’augmenter. Mais en dehors, elle va aussi pouvoir vous servir à modifier vos probabilités de réussite lors des événements. Bref la triche à du bon ! Vous aurez en plus parfois la chance de tomber sur des lieux qui vous redonnent un peu d’énergie, donc n’hésitent pas à vous en servir !
C’est … beau ?
Compliquer de juger visuellement Rogue Lord, les personnages dessinés sont assez divergents, clairement ce type de Direction artistique, on aime ou on déteste, plutôt compliquer d’être neutre. Ici, nous avons aimé ce partie prise.
Cependant, on regrettera les passages de déplacement dans le jeu, les décors sont plutôt insipides et redondants, sans parler des mouvements catastrophiques de nos personnages. On sera aussi soulé par les lags incessants lors de ces déplacements, il ne fallait clairement pas laisser la possibilité de se déplacer si c’est pour que ce soit un calvaire à faire, ce n’est pas beau, ça lag, visuellement, c’est galère de se repérer, franchement fausse bonne idée.
Côté sonore le jeu nous accompagne bien, ce n’est pas une claque, mais ce n’est pas mauvais non plus, le plaisir sera bien évidemment de jouer en mobile, donc pas forcément avec du son. On mettra quand même en avant la superbe narration (anglaise) du jeu, qui augmente vraiment l’immersion que l’on a dans ce jeu. Les textes eux sont entièrement en français et nous n’avons pas senti de coquilles ou d’incohérence.
On notera aussi l’absence de contrôle tactile, toujours dommage pour ce genre de petit jeu, mais surtout une ergonomie à la manette un peu compliquée, il n’est pas simple de savoir où se trouve le curseur, ni même de réussir à sélectionner pile ce qu’on veut.
Et nous terminerons sur la difficulté du jeu, globalement Rogue Lords n’est pas gentil à l’image du Diable qui nous dicte nos actes, la difficulté est croissante, plus vous finirez de chapitres plus le jeu sera difficile. Mais vous avez quand même la possibilité de faire le jeu en mode apprenti qui vous donne plus de ressource de base (100 d’Énergie diabolique) et les combats sont plus faciles avec des ennemis moins violents. Mais comme souvent, une défaite ne signifie pas tout perdre, car en perdant ou en gagnant, vous cumulerez de l’expérience globale qui vous permettra d’avoir de nouvelles reliques dans votre prochaine partie ou de bien même débloquer de nouveaux héros.
Conclusion
Rogue Lords est dur, mais qu’est-ce qu’il est complet, il fourmille de bonnes idées (la triche via l’énergie démoniaque en tête). 9 personnages totalement différents que nous pourrons mixer à foison. Une richesse de gameplay intéressante. Il change des roguelite d’action ou de cartes, clairement la direction artistique peut rebuter, mais le gameplay remonte vraiment tout ça. On ne le conseillera quand même pas au tout premier venu tellement la difficulté est rapidement croissante, mais le mode apprentie permet quand même de rendre le jeu plus accessible.
LES PLUS
- 9 héros différents
- Les 2 jauges différentes pour vaincre un adversaire (ou pour perdre)
- La triche via l’énergie démoniaque
- Un régal de jouer les méchants, les actes possibles lors des événements sont savoureux
LES MOINS
- Peut-être trop difficile pour beaucoup
- Les phases de déplacement sont cauchemardesques
- La direction artistique qui peut déplaire
j’ai envie de craquer 😮
Un jeu de vampire ! Aie aïe aïe ! Je vais rester au pieut !