The serpent Rogue est le premier et unique jeu de Sengi Game (et édité par Team17), studio ukrainien qui a décidé de le sortir malgré le contexte actuel. La direction artistique est intrigante et attrayante. Le contenu est-il aussi beau que le contenant ? Prenez votre plus beau masque de médecin de la peste, votre plus grand sac c’est partie pour The Serpent Rogue !
Survivre dans la corruption
Dans un monde en proie à la corruption, vous jouez le rôle d’un gardien, doté de la panoplie d’un médecin de la peste (long manteau, sacoche et masque de corbeau). On vous demande de vous occuper de la brume, un nuage de corruption qui contamine tout sur son passage. Les animaux, comme les humains ou les morts-vivants. Rien n’y échappe.
Votre rôle sera donc de purifier les zones que vous traverserez. Malheureusement la boucle de gameplay est assez catastrophique : s’il y a toute une partie de récolte et de craft, que ce soit de potions, d’armes ou bien encore de nourriture, l’objectif est cauchemardesque. Il faut en effet récolter cent pièces pour les jeter dans un puits ce qui va conduire à faire apparaître un orbe géant. Là vous aurez deux choix, le transporter à l’aide d’un compagnon, ou bien la détruire pour obtenir des potions de purifications.
Pour purifier le premier boss , il faut six potions, sachant qu’on en obtient cinq par cent pièces, il y a déjà un petit souci, sans compter qu’obtenir des pièces est très difficile et long. Deux possibilités : on massacre des passants qui viennent dans notre hub ou on effectue des quêtes (qui consistent pour la plupart à livrer des potions). Recruter des camarades pour porter l’orbe coûte aussi des sous, autant vous dire que vous allez vite faire du farming peu intéressant.
Un gameplay lourd et lent
On s’attend au départ à un petit côté roguelite-like, il n’en est rien : les maps sont fixes et construites dès le départ, les emplacements dans ces maps sont constants. On retrouve cependant un petit côté Dark Soul dans la mort car, quand vous mourrez, vous laissez à vos pieds l’intégralité du contenu de votre sac. Soit vous allez tout de suite le récupérer, soit à votre prochaine mort ce contenu va disparaître à tout jamais (un peu comme les âmes dans les Souls).
Concernant la partie combat, c’est ultra lent : vous donnez un coup, vous partez, vous revenez, technique de lâche, mais presque obligatoire car votre personnage n’attaque pas vite. Des équipements viennent par la suite, mais ne changeront pas votre gameplay, l’épée, la hache, la torche ça ne change pas grand-chose. Concernant ces armes, soit vous les trouverez sur des cadavres d’humain (ou mort-vivant), soit vous pourrez le crafter dans votre hub central.
L’utilisation de potions n’est pas forcément plus pratique, le système de visée à distance n’est pas très agréable, on s’en sort grâce à l’autociblage, merci à lui. La navigation dans les menus n’est pas une mince affaire, vous allez régulièrement devoir vider votre sac, car vous n’avez que vingt en poids disponible, les armes et équipements prennent vite beaucoup de place.
Craftons les amis
Le craft, une des notions principales de The Serpent Rogue, comme dit précédemment : vous allez pouvoir créer des potions, faire de la cuisine ou encore crafter des équipements. Pour y arriver plusieurs solutions : soit vous le faites totalement au hasard, soit vous trouvez des plans. Dans tous les cas, il faudra identifier vos ingrédients. Une grande partie sera au départ de se balader pour obtenir des objets que l’on perdra pour les identifier, puis on se cassera les dents à trouver des mélanges pour créer des potions.
La gestion de la faim est au final l’une des seules gestions importantes du jeu, elle touche un peu le côté survie, elle va jouer à la fois le rôle d’endurance, de défense, de réserve de vie temporaire. Quand vous courrez vous tapez dans cette jauge, quand vous bloquez une attaque vous tapez dans cette jauge, si vous avez perdu de la vie elle remontera tranquillement tout en puisant aussi dans cette jauge. Le truc c’est que chaque action qui va puiser dedans va réduire sa taille maximale. Nous allons donc devoir régulièrement manger et sans faire de cuisine et la nourriture ne renouvelle pas beaucoup la jauge.
Graphiquement c’est attirant
Graphiquement le jeu est plus qu’attirant, c’est joli, la direction artistique est plutôt bonne, que ce soit en mobile ou en docké, le jeu souffre très peu d’aliasing, il n’en est pas exempté, mais c’est globalement léger. Cependant on subira régulièrement des ralentissements, rarement violents là aussi, mais ils seront traduits par un léger freeze, par exemple lors de l’arrivée dans une nouvelle zone.
L’ambiance sonore est aussi plutôt bonne, il n’y a pas vraiment de musique, c’est surtout un habillage sonore, plutôt sourd et qui résonne, ce qui rend très bien dans ces environnements vides et corrompus. La corruption d’ailleurs consiste en un gros nuage qui arrive quand la jauge est à 100% dans une zone. Si vous avez le malheur de rester, vous prendrez de gros dégâts.
On regrettera qu’en plus d’avoir un gameplay un peu lourdingue, l’interface est assez catastrophique, le point le plus rageant c’est l’utilisation des coffres partagés, ces derniers ont une touche pour tout récupérer d’un coup depuis le coffre (bouton Y). Quand on est dans notre sac, le bouton Y sert à consommer un objet. Mais nous n’avons pas la possibilité de tout déposer depuis notre sac ! Donc oui, vous allez plusieurs fois essayer de manger depuis votre coffre, ce qui va se traduire par remplir votre inventaire et devoir tout redéposer un par un (quand on a quarante herbes ont pleurent) …
La durée de vie est globalement respectable, même si le nombre de zones est très faible, on appréciera la découverte de ces zones au fur et à mesure de l’obtention d’objets. Nous avons une impression de liberté dans un monde minuscule ce qui est plutôt agréable. On sera déçu par le manque de skins des PNJ, ou bien de monstres, mais on appréciera leurs designs en corrompu qui leur donnent une certaine classe.
Conclusion
LES PLUS
- Le système de craft très complet
- Le principe de corruption qui rend les ennemis très stylés
- Beaucoup de bonnes idées et de choses à découvrir
- Un jeu qui ne nous prend pas du tout par la main
LES MOINS
- L’argent qui sert à tout, mais qui est trop rare
- Un peu trop vide
- Assets trop limités
- Un jeu qui ne nous prend pas du tout par la main
Merci Lordo pour ce test !
ce jeu me faisait de l’œil avec ses graphismes particuliers, mais si le reste ne suit pas, je passe mon tour…
Pareil =)