Le monde agricole continue de nous attirer mystérieusement. Depuis une tendre enfance passée à s’extasier devant les fameuses déjections ovines jusqu’à la peur bleue engendrée par une oie patibulaire, mais presque, nous sommes irrésistiblement attirés, peu importe notre âge, vers ces lieux. De ce fait, nombreuses sont les productions vidéoludiques utilisant, avec plus ou moins de réalisme, cet univers. Citons, dans des genres très différents, Sakuna of Rice and Ruins et sa culture du riz, ou encore Stardew Valley et sa simulation de vie qui nous ferait presque regretter nos horaires de bureaux. Mais le genre qui nous intéresse aujourd’hui, avec le dernier titre des Polonais de Sonka Games, à savoir Farm Tycoon, est le jeu de gestion. Réussira-t-il à nous maintenir à nos sièges ? La réponse dans quelques lignes.
La campagne à la campagne
Oubliés les titres mignons aux graphismes chibi ou en pixel art, Farm Tycoon nous entraîne dans un monde réaliste et sérieux. Car on ne plaisante pas avec l’agriculture. C’est pour cela que nous décidons de reprendre la ferme de notre aïeul, pour en faire une entreprise rentable que jamais un usurier n’aura la prétention d’essayer de nous reprendre. Et pour cela, nous allons devoir travailler dur, car nous partons de quasiment rien. Une maison, une étable et un logement pour nos travailleurs, tout cela dans un état déplorable qui plus est.
Car oui, il semble que pour travailler la terre, il faille regrouper toutes les personnes nécessaires sur notre exploitation et leur créer un quartier qui leur est propre, mais qui sommes-nous pour critiquer un choix amenant de la consanguinité… bref, une fois les réparations faites, nous allons pouvoir passer à des choses plus sérieuses : la culture et l’élevage. Il nous faudra commencer doucement. Ben oui, un engin agricole, tel un tracteur, ça a un coût qui nous est pour l’instant inaccessible.
Un retour à la terre qui se fera à la main. Et qui donc nous limitera forcément dans la taille de nos champs et le nombre d’animaux que nous pourrons élever. Et oui, c’est bien beau de chercher à devenir le maître de la production céréalière, mais il va d’abord falloir s’occuper du sol avant de pouvoir semer nos graines, puis il faudra attendre que nos plants poussent avant d’enfin pouvoir mener une récolte qui couvrira à peine les frais d’entretien de notre personnel.
Heureusement, nous pourrons aussi gérer notre cheptel et le faire se reproduire. Nous augmenterons ainsi notre production de matières premières, tels le lait ou les œufs, qui nous octroieront un supplément de revenu, tout comme la vente du bétail excédentaire. Le coût d’un soigneur ne sera pas négligeable, mais nous finissons par sortir notre compte en banque du rouge. Les missions secondaires accomplies, telle la production de choux, et les subventions accordées par l’état viennent, elles aussi, nous apporter une aide bienvenue.
Nous pourrons alors commencer à développer davantage notre entreprise. Il faudra d’abord acheter du matériel agricole, construire de nouveaux bâtiments puis embaucher du personnel motivé, que nous ferons ensuite monter en compétence, pour augmenter toujours plus notre productivité et nos recettes et ainsi emplir de fierté le cœur de notre paternel qui croyait mourir de chagrin en voyant dépérir son exploitation. Plus tard, nous pourrons même rendre notre entreprise autonome grâce aux énergies renouvelables.
Des modes à la mode
Ce mode campagne nous permet de découvrir facilement les rudiments du titre de Sonka Games. Et si nous sommes libres de mener comme nous le sentons notre exploitation, les éléments nécessaires à notre avancée se débloquent au fur et à mesure, limitant ainsi la somme d’information que nous avons à ingurgiter. Nous comprenons ainsi les rudiments de base de notre exploitation, de la construction, de la mise en place de routes et chemins, du fonctionnement du marché et de la mise en place d’automatisme qui nous permettront de souffler quelque peu. Un point d’entrée parfait pour ce jeu de gestion qui nous permet aussi de découvrir les différentes cultures et animaux disponibles.
Une fois cette campagne terminée, après de nombreuses heures de jeu, nous pouvons aussi nous amuser à tenter l’un des scénarios proposés. Ceux-ci, s’ils reprennent le même principe de construction et de développement, vont nous demander de répondre à des objectifs bien plus précis. L’un des scénarios nous demandera par exemple de ne travailler la terre qu’à la main tandis qu’un autre nous mettra dans la peau d’un agriculteur végan ou d’un carnivore assumé.
Loin d’être anecdotique, chacun de ces modes apporte des contraintes qu’il nous faudra gérer au mieux. Ben oui, c’est bien beau de vouloir avoir le cheptel le plus important de la planète, mais l’approvisionnement en céréales nourricières ne se fera pas tout seul. Va-t-il falloir se diversifier avec des champs et embaucher du personnel pour répondre à ce besoin, ou un tour sur le marché va-t-il suffire pour nous alimenter en matières premières ? À nous de trouver une solution ou ce seront nos bêtes qui périront d’inanition.
Car oui, Farm Tycoon ne fait pas dans le bon sentiment. Nos bêtes, ainsi que nos cultures, peuvent souffrir de maladies et mourir faute de soin adéquat. Mais là encore, une mission sans pesticide est disponible pour tenter d’avoir une agriculture la plus saine possible. Les différents scénarios disponibles font donc parfaitement le travail et offrent, pour les amateurs de jeux de gestion, plusieurs heures de jeux supplémentaires.
Une prise en main bien étudiée
Après avoir épluché le contenu proposé par ce Farm Tycoon, il est temps de parler technique. En effet, c’est un écueil que beaucoup de joueurs console regrettent, mais les jeux de gestion supportent très mal le passage du combo clavier/souris vers les manettes. Les développeurs polonais nous promettent un jeu développé d’abord et avant tout pour le marché console, alors verdict Joy-cons en main ?
Et bien que ce soit au niveau de la navigation dans les menus ou de la recherche d’informations, il faut bien avouer que ce Farm Tycoon est extrêmement jouable et agréable à prendre en main. Nous pouvons facilement ralentir ou accélérer le temps en fonction de nos besoins, construire, acheter, vendre ou gérer notre main d’œuvre se fait la plupart du temps en un clic et les informations dont nous avons besoin se trouve assez facilement si elles ne sont pas affichées directement là où il faut. Nous sentons de suite qu’une réflexion intense a été menée sur cet aspect de l’ergonomie.
Pour le reste de la partie technique, il est difficile de reprocher quoi que soit. Les graphismes sont soignés et les différents niveaux de zoom nous permettent à la fois de gérer nos installations tout en ayant la possibilité de faire connaissance avec les bêtes dont nous avons la responsabilité. En tant que gestionnaire, nous passerons davantage de temps avec une caméra éloignée, mais il est toujours agréable de prendre son temps et de profiter de sa création.
Les quatre saisons apportent de la diversité aux décors ainsi que des tâches à accomplir différentes avec une gestion du personnel qui se doit de s’adapter aux temps forts de l’année. Mais le risque de perdre un employé de qualité vaut-il le coup ? Encore une fois, ce sera à nous de le décider.
Le nombre de bâtiments est correct. Il nous est en effet possible de construire vingt types de construction différentes, ce nombre étant ensuite gonflé par leur taille. Entre la porcherie, l’étable, le hangar ou la serre, chaque bâtiment à son design propre et est facilement reconnaissable. De même, les cultures bénéficient du même soin apporté pour les différencier. Là encore ce sont une vingtaine de plantations qui sont à notre disposition. Entre les fruits, les légumes et les céréales, nous avons de quoi nous spécialiser ou nous diversifier. Enfin, de petites décorations viendront agrémenter notre site de production.
Conclusion
Si les amateurs de jeu de gestion risquent de vite tourner en rond avec ce Farm Tycoon, les joueurs intéressés par cet aspect dans un univers agricole seront aux anges. Le titre des Polonais de Sonka Games est parfaitement calibré pour une utilisation sur nos consoles, ses graphismes sont détaillés et ses mécaniques fonctionnent bien. Nous regrettons juste un rythme assez lent et une maigre diversité dans les bâtiments et les cultures, même s’il est vrai que faire preuve d’inventivité aurait ruiné le concept du jeu. Toutefois le nombre de missions et de scénarios, tous bien différents, offre de quoi s’amuser durant des heures et c’est bien le principal pour un jeu de gestion.
LES PLUS
- Les graphismes sont détaillés et soignés.
- Les niveaux de zoom permettent à la fois de profiter et de gérer.
- La prise en main est excellente pour un jeu de gestion.
- Les mécaniques de gestion sont parfaitement gérées.
- La mise en place d’automatismes permet de gagner du temps.
- La campagne permet de se familiariser facilement avec le gameplay.
- Les scénarios sont vraiment diversifiés.
LES MOINS
- Le rythme est assez lent malgré le temps x3.
- Trop sage pour un jeu de gestion, mais c’est le concept donc difficile de se plaindre.
bonjour le jeu est uniquement sur l’Eshop ? Je ne le trouve pas sur les sites comme FNAC …
oui …
Bonjour, merci beaucoup pour l’info 😉 belle journée et merci pour tous vos articles
Merci beaucoup pour le commentaire, ça nous réchauffe le cœur 🙂
De rien votre site nous permet d’être facilement au courant des nouveautés et des avis sur les jeux 😉 c’est bien pratique ! (je joue depuis la NES à sa sortie… pas une grosse joueuse mais j’aime toujours ça même à 42 ans)