Les Rogue lite ne cessent de déferler sur toutes les plateformes de jeu, ce n’est une surprise pour personne, ce type de jeu est adulé par les gamers. Pourtant, l’exercice peut se révéler difficile, certains s’en sortent à merveilles, tandis que d’autres coulent et sont oubliés. Aujourd’hui, nous avons affaire à un Rogue lite bien spécial, car hormis bien entendu proposer ce que quasiment tous les autres font, il propose en plus un univers fantasmagorique tiré des œuvres de Lovecraft, oui rien que ça. Mais du coup est ce juste un coup de folie ou un coup de génie, nous allons décortiquer tout cela et plonger au cœur des terres Lovecraftiennes.
Voyage dans le monde de Lovecraft
Amis gamers et autres amoureux de l’univers de notre écrivain préféré, bienvenue dans un cauchemar perpétuel. Source of madness fait l’effort d’offrir un semblant d’histoire, certes pas grandiose, mais totalement dans l’esprit que ce que nous proposent les nouvelles du célèbre écrivain. Dans un monde gangrené par des puissances occultes, la lune ou une lune, peu importe, apporterait des pouvoirs, des miracles et pourrait empêcher l’avènement des dieux anciens, ou bien est-ce l’inverse ?
Comme toujours, l’histoire est assez ambiguë et ne se dévoile pas vraiment. Hormis lors de quelques dialogues ou autres artworks, qui d’ailleurs se montrent somptueux, le récit se fera discret. A la manière d’un Dark Souls, le lore se veut passionnant, sombre et vraiment très mystérieux voire même trop discret. Ce sera à nous, joueurs, d’en découvrir plus sur ce monde qui s’offre à nous. Comme déjà dit, l’univers qui nous est dépeint reprend tous les codes des œuvres de Lovecraft, que ce soit dans l’esthétique ou les quelques dialogues, tout bon connaisseur de cet univers retrouvera les références. Les dieux anciens et cruels sont de la partie, certains personnages jouables sont des références à peine cachées, à l’image de ce Charles Ward, tout droit venue de la nouvelle » L’affaire Charles Dexter Ward ». Bref, le jeu pullule d’hommage en tout genre à l’œuvre entière de Lovecraft.
Le culte de Chtullu
Bien entendu, nous sommes dans un Rogue lite, donc cela signifie que nous allons souvent mourir. Pas de soucis la mort ne sera pas trop punitive, car en fonction des ennemis que l’on aura pourfendu, nous gagnerons des orbes de sang. Cela fera office de monnaie d’échange dans le hub principal pour acquérir moult améliorations. A chaque mort de notre personnage, une date sera indiquée, celle de sa naissance et de sa mort, rien de vraiment passionnant ou très utile, mais ce détail vient montrer l’investissement de nos personnages dans ce combat qui semble éternel et voué à l’échec. Ainsi, donc, notre personnage n’est pas immortel, d’autres adeptes du culte visant à empêcher les dieux anciens de revenir viendront remplacer le dernier tomber au combat.
Chacun aura ses propres caractéristiques, santé élevée, dégâts réduits, etc… Pareil au niveau des armes, car oui, nous sommes dans un Rogue Lite donc nos personnages seront bien entendu armés. Attention, ici, il n’est pas question d’avoir un fusil, une arbalète ou une épée, non, nous aurons deux simples bagues. Enfin simple, c’est vite dit, puisque ces dernières vont tout de même être capables de matérialiser des flammes, des éclairs et autres boules d’énergie en tout genre. En fait, ces fameuses bagues auront chacune leurs caractéristiques propres et surtout un type bien distinct. Car oui, nos personnages possèdent aussi une classe, adepte de la nature, adepte du feu, du sang, généraliste et on en passe, feront partie des choix que l’on aura à effectuer pour espérer aller plus loin. Il sera par la suite possible de débloquer d’autres classes, mais pour cela il va falloir batailler dur afin de récolter une masse d’orbes de sang. D’ailleurs, tant qu’à parler de débloquer d’autres classes, les améliorations se feront au même endroit et seront débloquées pour tous les personnages, cela peut sembler normal, mais il est tout de même bon de le rappeler.
A mort les cadavéreux
Venons-en au principal, les ennemis. Force est de constater que ces derniers rendent bel et bien honneur à Lovecraft. Complément dimorphe, désarticulé et glauque ont les croirait tout droit sorti d’un film de Cronenberg. Plus ou moins gros, ils se dresseront devant nous dans des positions invraisemblables, en fait, il suffit de voir un jeu type Fall Guys pour se faire une idée du déplacement des monstres. Mais en plus de leur design malsain et gore, tout cela sera aléatoire. En gros, nous n’aurons jamais la même bestiole face à nous. Bon ça, c’est sûr l’écrit, car dans les faits nous avons pu constater que les monstres se ressemblent toujours un peu.
Pourtant, sur le papier, le jeu était prometteur, puisque qu’il promettait que le design des ennemis et leurs déplacements étaient entièrement gérés par une fantastique génération procédurale et un réseau neuronal d’IA. On ne l’invente pas, c’est la fiche de jeu elle-même qui s’en vante. Bon cela n’est qu’un détail, mais il est tout de même dommage que dans les faits tout se montre répétitif. Quoiqu’il en soit nous passons tout de même un bon moment, une aventure qui nous prendra pas mal de temps, bien entendu, ce sera en fonction de son skill et de son adhérence à ce type de jeu. Pour notre part, nous aurons mis à peu près une bonne dizaine d’heures pour voir le bout. Il est très certainement possible de faire plus court, voire même plus long, mais encore une fois tout dépendra de notre habileté dans ce genre de jeu.
Au-delà des montagnes hallucinées
Passons maintenant à la dernière étape, les graphismes et la bande son. Ne passons pas par 4 chemins et allons droit au but, les graphismes du titre sont soit beau ou alors extrêmement moche. Ils ont un côté très spécial, voire même assez difficile à décrire. On aimera ou on détestera, pour notre part nous avons eu du mal au départ, mais au final, on est vite tombé sous le petit charme du jeu. Son esthétique est assez spéciale, mais au final, elle colle totalement à l’œuvre de Lovecraft.
Tant qu’on est sur les graphismes, parlons aussi des textes, entièrement traduit en français, ces derniers ont néanmoins un gros défaut et pas des moindre. La taille de police d’écriture est minuscule, alors certes, nous pouvons y jouer sur un petit écran en mode portable et cela atténue quelque peu le souci, mais en mode docké, c’est un cauchemar de lisibilité, on ne peut donc pas conseiller ce jeu sur un grand écran.
Pour ce qui de la bande son, rien de vraiment marquant. Néanmoins, celle-ci arrive à se démarquer un minimum en collant au thème du jeu. Les musiques sont relativement discrètes, mais dans le thème de l’horreur avec quelques notes pouvant procurer quelques sensations de malaise. Attention, ce n’est pas au niveau d’un Silent Hill, ce sera juste de petites sensations.
Conclusion
Source of Madness est un jeu indépendant plutôt sympathique. Son ambiance Lovecraftienne fait carrément le boulot, et là-dessus, nous ne sommes pas déçus. De même pour l'histoire, qui quand bien même est discrète, est tout de même intéressante à suivre. Le jeu est un bon Rogue Lite, demandant une bonne dose de skills pour arriver au bout de l'aventure, léger bémol cependant, le tout est un poil répétitif. Bon cela est pareil pour tous les jeux de ce genre, mais il est tout de même bon de le noter. Enfin, les graphismes sont très spéciaux, et pourront demander un léger temps d'adaptation. On aimera ou on détestera. Gros bémol pour la police d'écriture, beaucoup trop petite. Au final Source of madness est un Roguelike au pays de Lovecraft qui s'adresse surtout aux aficionados de l'univers de l'écrivain.
LES PLUS
- Les graphismes qu'on aime…
- Une histoire sombre et plaisante à suivre…
- Une musique d'ambiance discrète mais sympathique
- L'ambiance macabre
- Le design des monstres digne d'un Cronenberg
- L'univers de Lovecraft
- Une bonne durée de vie
- Le système d'armes
- Beaucoup d'améliorations
- Plusieurs classes
- Traduit en français
LES MOINS
- Les graphismes qu'on déteste
- Mais qui peut s'avérer très discrète
- Police d'écriture trop petite
- Décors et ennemis répétitif